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Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques |
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Numéro | No 13, 1985 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Chronique de conjoncture
- Revenus et concurrence accrus - Département des diagnostics de l'OFCE, Philippe Sigogne, Monique Fouet, Sabine Mathieu, Françoise Milewski, Michael Cocker, Catherine Dujust, Alain Gubian p. 5-88 Le différentiel de croissance entre les États-Unis et l'Europe s'estompe, mais il n'est pas pour autant assuré que les pays du vieux continent prennent prochainement les devants. Au cours des trois dernières années les Américains ont massivement investi. Bien que le logement et les activités tertiaires y aient pris une large part, l'industrie, pressée par la concurrence, s'est aussi renforcée en de nombreux points. Parmi les grands pays européens seule la RFA a pu conduire un effort de modernisation comparable et affiche un certain optimisme. Le baisse du dollar, si elle se confirme, allégera la contrainte extérieure qui s'imposait encore à plusieurs pays et, en ralentissant l'inflation, stimulera la consommation. Par contre la concurrence va s'intensifier sur le marché européen, la demande des pays en développement fléchira, et les places à l'exportation seront chères. En France la croissance restera en retrait de celle de nos partenaires, quoique plus soutenue l'an prochain. La consommation bénéficie des allégements fiscaux et d'une propension à épargner qui s'affaiblit. Les besoins de financement de l'économie se réduisent car l'Etat freine ses dépenses et les ménages achètent peu de logements neufs. Quant aux entreprises elles consolident leurs bilans et investiront encore prudemment en 1986. La baisse des taux d'intérêt sera encouragée par celle de l'inflation et le décloisonnement des marchés financiers et monétaires. Le déficit commercial pourrait être réduit et la dette extérieure à long terme stabilisée.The gap between American and European growth rates vanishes. But there is little evidence that the old countries can go ahead in the near future. During the past three years American investors have done a lot. Housebuilding and the service sector fully benefited by it, but many manufacturing activities, under pressure of competition, also gained in strength. Out from the big european countries, Germany alone strove to modernize accordingly and displays some optimism. Would the dollar fall be confirmed, the external constraint still imposed to several countries will be relieved, and consumption stimulated through reduced inflation. In return competition will increase, demand from developing countries will drop and there will be little ground left for exports. French growth, albeit more sustained next year, will still show signs of lagging. Consumption is drawn by tax cuts and a weakening saving propensity. Net borrowing will be narrowed with curtailed expenses of the central government and still low purchases of new dwellings by households. As for firms, debt funding and cautious investment will be carried on. A lower inflation and some linkage of financial and monetary markets will help the easing of interest rates. Trade gap could be reduced and long term foreign debt would stop growing.
- Revenus et concurrence accrus - Département des diagnostics de l'OFCE, Philippe Sigogne, Monique Fouet, Sabine Mathieu, Françoise Milewski, Michael Cocker, Catherine Dujust, Alain Gubian p. 5-88
- Considérations sur les méthodes de prévision illustrées par un retour sur 1984 - Alain Fonteneau, Pierre-Alain Muet, Henri Sterdyniak p. 89-117 Les prévisions que le département ďéconométrie de l'OFCE a effectuées pour l'année 1984 peuvent maintenant être comparées à la description de l'évolution économique que fournissent les comptes nationaux et les comptes trimestriels. Il apparaît que nous avions correctement prévu la croissance modérée et le ralentissement de l'inflation. Toutefois la reprise de la demande mondiale et l'appréciation du dollar ont été sous-estimées, ainsi qu'initialement, le ralentissement du taux de salaire. La présente analyse illustre la méthode utilisée, qui combine l'utilisation d'un modèle macroéconomique structurel, pour la détermination et l'explication de la tendance de court/moyen terme, avec le diagnostic conjoncturel, c'est-à-dire l'étude des écarts entre les évolutions récentes et les comportements moyens décrits par les relations du modèle. Les écueils rencontrés sont la difficulté de prévoir les variables exogènes (politique économique et surtout environnement international) ; la connaissance imparfaite de l'évolution économique récente; la présence de résidus, c'est-à-dire d'écarts entre les évolutions effectives et celles que simulent le modèle.Forecasts made in 1984 by the econometrics department of the OFCE can now be compared with the description of the economy given by the national and quarterly accounts. It appears that we had correctly forecast moderate growth and the slowdown of inflation. However, the upturn of world demand and the dollar exchange rate were underestimated, as was, at first, the slowdown of wage rates. The present analysis describes the method employed. This combines the use of a structural macroeconomic model, to determine and explain the short/medium term tendancy, with a diagnosis of current conditions, i.e. a study of gaps between recent evolutions and average behaviour described by the relations of the model. Obstacles met are : the difficulty in forecasting exogenous variables (economic policy and especially international environment) ; imperfect knowledge of recent economic evolutions ; the presence of residues, i.e. gaps between real evolutions and those that the model simulates.
- Politique monétaire en économie d'endettement vue à travaes le modèle OFCE-annuel - Michel Boutillier, Pierre Villa p. 119-147 On présente l'estimation sur données françaises d'un modèle d'économie d'endettement dont les principales caractéristiques résultent des hypothèses suivantes. Les ménages placent l'essentiel de leur épargne sous forme monétaire. Le marché des titres est donc de petite dimension, ce qui oblige les entreprises à se financer pour l'essentiel par le crédit bancaire. Les autorités monétaires n'exercent le plus souvent aucun contrôle quantitatif sur le crédit et accordent tout le refinancement nécessaire aux banques. Le crédit étant l'actif financier principal, le taux d'intérêt représente le coût du crédit ; il est déterminé par les banques en fonction de leurs coûts. Les autorités peuvent donc contrôler le taux d'intérêt en jouant sur le coût du refinancement (taux du marché monétaire). Dans une telle économie le taux d'intérêt est le point de passage obligé de la politique monétaire. Des études de politique économique réalisées avec ce modèle conduisent à penser que les politiques de taux d'intérêt élevé en changes fixes sont dépressives et inflationnistes, parce qu'elles opèrent des transferts d'intérêts des entreprises vers les ménages. Ces transferts diminuent l'investissement car ils abaissent les profits plus qu'ils n'augmentent la consommation des intérêts reçus par les ménages. D'autre part la hausse des coûts financiers est inflationniste.A model of an overdraft economy is estimated on french data. The main features of it can be summarized as follows : the most part of household's savings is held in money. Thus, the size of the bond market is small. The firms which are constrained on the bond market, have to finance their investments mostly by bank loans. Monetary authorities do not control the money supply because the central bank satisfies all commercial banks' demand for refinancing. The government only controls the cost of credit through the discount rate (day to day loan rate), the reserve-deposit ratio, etc... The interest rate is determined by banks on the credit market. In such an economy the interest rate is the only transmission variable of the monetary policy. Then, it is shown that, with a fixed exchange rate, a high interest rate policy is depressive and inflationary, because an increase of interest rate makes income over from firms to households. These interest costs reduce profits and investment more than they rise the consumption of interest income of households. In addition, the rise of financial costs is inflationary.
- Endettement extérieur et politique économique - Jacques Le Cacheux, Christian Vasseur p. 149-184 Le niveau de la dette extérieure est devenu une préoccupation majeure des responsables de la politique économique française. Son accroissement rapide en 1982 et 1983 est une des raisons qui ont poussé au changement d'orientation de la politique économique. L'évaluation de la position extérieure d'un pays est rendue difficile par la variété des actifs financiers qu'il est possible de prendre en compte et par l'absence d'une comptabilité patrimoniale satisfaisante. La première partie de cette étude est consacrée à une discussion des différents concepts de dette extérieure et à la mise en perspective des endettements français et américain. Les analyses présentées dans la seconde partie font apparaître l'endettement extérieur comme la conséquence possible de comportements optimaux d'épargne et d'investissement ; la dette est alors perpétuelle et efficiente. La troisième partie montre que l'endettement peut aussi s'inscrire dans le cadre d'une politique de régulation de la demande globale, que celle-ci vise à minimiser les pertes d'emplois causées par une désinflation ou qu'elle cherche à résorber le chômage sans accélérer l'inflation. Enfin la discussion des coûts de l'endettement conclut à une dissymétrie des situations française et américaine, liée au fait que seuls les États-Unis ont la faculté de s'endetter dans leur propre monnaie.The amount of external debt has become a central concern in French economic policy-making. Its rapid increase in 1982 and 1983 was a major factor in the decision to reverse the course of economic policy. Evaluating a country's external position is difficult due to the variety of the financial assets that might be taken into account and because no such thing as a satisfactory wealth accounting system is available. The first section of this paper is dedicated to a discussion of the various concepts of foreign debt and to a comparative presentation of French and US indebtedness. In the analyses outlined in the second section, external indebtedness is seen as the possible outcome of optimal saving and investment behaviors ; such a foreign debt is perpetual and efficient. The third section shows that external indebtedness may also arise from demand-management policies, be it in order to minimise the employment losses caused by a desinflationary policy, or to try to curb unemployment without accelerating inflation. Finally, when discussing the costs of external indebtedness, we are lead to draw a sharp distinction between the French and the US situations, essentially because only the US are in a position to go into debt denominated in their own currency.
- Summaries in English - p. 185-186
- Cahier de graphiques - Département des diagnostics de l'OFCE p. 192