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Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 7, 1984
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Chronique de conjoncture

    • L'embellie s'étend à l'Europe - Département des Diagnostics de l'OFCE, Philippe Sigogne, Monique Fouet, Françoise Milewski p. 5-53 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      A compter du relâchement monétaire de l'été 1982 la reprise américaine, stimulée par l'action budgétaire et alimentée de plus par des capitaux étrangers, n'a pas jusqu'à présent été brisée dans son élan. L'investissement privé a promptement suivi le redressement des profits, dans un environnement peu inflationniste. De nombreux pays gagnant des parts d'un marché en progression soutenue, l'année 1984 verra l'amélioration de l'activité se généraliser dans les pays industrialisés, avec une accélération en Europe mais un ralentissement aux États-Unis au second semestre. Celui-ci tiendrait à plusieurs causes : moindre impulsion budgétaire, croissance monétaire sous surveillance, diversification des portefeuilles de valeurs étrangères en faveur du Japon et de la RFA. Un affaiblissement du dollar et les tensions renaissantes sur les taux d'intérêt et les prix américains contrasteront avec une plus grande aisance monétaire ailleurs et une moindre inflation. En France l'endettement extérieur et le redressement des exportations ont permis d'éviter de réduire l'activité, en dépit du tassement du revenu des ménages, mais le retour à l'équilibre du commerce extérieur se trouve reporté à la fin de 1984. L'investissement reste largement tributaire des concours financiers de l'étranger. Le rétablissement des profits continuera à s'appuyer sur la réduction des effectifs et la hausse des marges à l'exportation. Les prix intérieurs devraient, en contrepartie, s'élever moins rapidement.
      Initiated by the relaxation of moneraty policy of summer 1982, the american recovery has since been stimulated by fiscal measures and fuelled by foreign capital. In a moderately inflationist environment, private investment has improved following the recovery of profits. World imports will increase rapidly and many countries will gain substantial market shares. The improvement of economic activity will spread throughout OECD countries in 1984. An acceleration in Europe will offset a slowdown in the USA, caused by a lesser fiscal stimulus, tighter monetary policy and a diversion of foreign capital flows towards Japan and West Germany. The weakening of the dollar and renewed tensions on interest rates and prices in the USA will contrast with slacker monetary policy and lower inflation elsewhere. In France, despite the stagnation of personal income, activity has help up owing to borrowing abroad and improved exports. However, the foreign trade deficit will not be eliminated before the end of 1984. Profits will continue to recover owing to reductions in the work-force and the increase of export profit margins. Correspondingly, inflation should be lower.
  • Quelles perspectives pour l'économie française jusqu'en 1988 ? - Alain Fonteneau, Monique Fouet, Pierre-Alain Muet p. 55-94 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le présent article présente l'évolution de l'économie française, quantifiée à l'aide du modèle OFCE-annuel, dans le cadre de trois scénarios de l'économie mondiale jusqu'en 1988. La phase de reprise dans laquelle les pays occidentaux sont engagés depuis quelques trimestres ne peut guère être considérée comme la fin de la crise. La croissance du PIB des pays de l'OCDE et celle des échanges mondiaux seront relativement lentes, quel que soit le scénario envisagé. La croissance française sera largement conditionnée par la croissance mondiale et l'objectif de rétablissement rapide de l'équilibre extérieur : plus faible que la moyenne de nos principaux partenaires en début de période, elle redeviendrait du même ordre de grandeur ensuite, voire légèrement supérieure, dans l'hypothèse où s'amorcerait une nouvelle récession mondiale en milieu de période. L'inflation ralentirait dès la fin de cette année pour avoisiner 5 % en 1985, mais risquerait d'augmenter à nouveau en fin de période. La croissance resterait insuffisante pour assurer, sans mesures nouvelles, un équilibre des comptes sociaux. Quant à l'objectif de diminution des prélèvements obligatoires, il ne serait réalisable que dans le scénario le plus favorable. La progression des ressources en main-d'œuvre, interrompue ces dernières années par la politique de l'emploi, aggravera le chômage, qui pourrait atteindre de 2,7 à 2,85 millions de personnes en 1988.
    This article presents the evolution of the french economy, quantified by the annual OFCE model (up to 1988) according to three alternative scenarios. The upturn recently observed in OECD countries can hardly be considered a return to expansion. The growth of GDP in OECD countries and that of world trade will be relatively slow, whatever the case considered. Activity in France will be largely determined by world growth and the objective of a balanced current account in the short term. Relative to that of main competitors, growth will be slow at first but should later be comparable and even slightly stronger should a world recession occur in the mid-1 980's. Inflation will slow down as early as the end of the year and remain around 5 % in 1985 but might rise again at the end of the period. Growth will be insufficient, ceteris paribus, for the solvency of the national insurance system. The objective of lower tax rates could only be attained in the most favorable scenario. The increase of the labor force, checked by employment policy over recent years, is already being felt ; unemployment will reach 2,7-2,85 million by 1988.
  • Chômage et politique de l'emploi 1981-1983 - Jean-François Colin, Mireille Elbaum, Alain Fonteneau p. 95-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Cet article tente d'expliquer pourquoi et comment la faible progression du chômage entre la mi-1982 et les derniers mois de 1983 a été possible. Pour ce faire nous examinons les divers dispositifs de lutte contre le chômage mis en place par les pouvoirs publics au cours des années 1981-1983, en proposant une évaluation de leur impact sur la variation du chômage. D'après nos estimations, l'ensemble des mesures ont permis de freiner la hausse annuelle moyenne des demandeurs d'emplois de 150 000 personnes en 1981, 260 000 personnes en 1982 et 275 000 personnes en 1983. La politique « active » de l'emploi — créations d'emplois publics, réduction de la durée du travail, aides aux créations d'emplois et politique macroéconomique — a représenté 50 % des chômeurs évités en 1981, 72 % en 1982 mais seulement 37 % en 1983. La politique de formation et les dispositifs de cessation anticipée d'activité — garanties de ressources, contrats de solidarité — ont permis de freiner la hausse du chômage d'environ 60 000 personnes par an en 1981-1982 et 125 000 en 1983, soit respectivement 44 %, 24 % et 46 % du total des chômeurs évités. Les opérations menées par l'ANPE sur les chômeurs de longue durée ont permis d'éviter 15 000 chômeurs en 1982 et 45 000 en 1983. Même si ces évaluations restent de simples ordres de grandeur, elles montrent que les dispositifs de lutte contre le chômage ont eu un impact important. Toutefois, ils ont maintenant atteint leur effet maximum et il est à craindre que les mois qui viennent soient nettement moins favorables sur le front du chômage, sauf si tout ou partie des mesures qui ont été prises au cours de la période étudiée sont reconduites et amplifiées, en particulier la réduction de la durée du travail (y compris le développement du temps choisi).
    This article attempts to explain why and how the low progression of unemployment between mid 1982 and the last months of 1983 was made possible. We shall therefore examine the different devices installed by the government from 1981 through 1983 to fight unemployment, and we shall propose an evaluation of their impact on unemployment changes. According to our estimates, the body of measures enables to slow down the average annual rise of registered work applicants by 150 000 persons in 1981, 260 000 in 1982 and 275 000 in 1983. The « active » employment policy — creation of public employments, reduction of the work period, aid to the creation of employments and macro-economic policy — represented 50 % of would be unemployed workers in 1981, 72 % in 1982 but only 37 % in 1983. The training policy and the devices of anticipated cessation of activity — income guarantees, solidarity contracts — enabled to slow down the rise of unemployment by about 60 000 persons a year in 1981-1982 and 125 000 in 1983, or respectively 44 %, 24 % and 46 % of the total would be unemployed workers. The operations lead by the National Employment Agency (ANPE) on long term unemployed workers enabled to avoid 15 000 unemployed workers in 1982 and 45 000 in 1983. Even if these evaluations remain simple orders of magnitude, they do show that the devises used to fight unemployment have had an important impact. Nonetheless, they have now attained their maximum effect, and it may be much less gratifying on the unemployment front, unless all or a part of the measures that were undertaken over the period studied here are renewed and amplified, in particular the reduction of the work period (including the development of flexible hours).
  • Les avenirs inégalement sombres des pays en voie de développement - Monique Fouet p. 123-147 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'ampleur des contraintes extérieures pesant sur les zones dites « en voie de développement » fait de leur desserrement une condition nécessaire, mais non suffisante, à toute croissance économique d'ici la fin de la décennie dans des pays qui, par choix ou par nécessité, se sont insérés dans les marchés mondiaux. Au Moyen-Orient la stagnation du pouvoir d'achat du pétrole, en Afrique la régression du pouvoir d'achat des matières premières, en Amérique latine la charge de la dette, en Asie le protectionnisme des pays industrialisés sont autant de risques qui laissent attendre une régression des niveaux de vie durant les années à venir. Pour qu'ils ne se matérialisent pas, il faudrait soit la conjonction — peu vraisemblable — d'hypothèses extrêmement favorables dans le cheminement de la croissance en OCDE, soit une modification de l'attitude du « Nord » face au « Sud ».
    Those so-called « developing countries » which, by choice or necessity, have become heavily involved in world trade are faced with huge external constraints which stand in the way of economic growth. The Middle East will suffer from the stagnation of the real price of oil ; Africa, from the decline of the real price of raw materials ; Latin America, from the burden of debt ; Asia, from the protectionism of industrialised countries. For all these reasons, the standard of living of most LDC's is likely to decline in the coming years. This could only be avoided if OECD countries were to either benefit from much better growth than seems likely, or change their attitude towards the third world.
  • Caractère et tendance de l'aide publique européenne au développement - Michael Keith Anyadike-Danes, Monya Nnenna Anyadike-Danes p. 149-156 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'aide publique européenne au développement a permis dans le passé la mise en œuvre de programmes importants dans les pays du Tiers Monde, mais aussi contribué aux exportations européennes vers ces pays. Les perspectives de croissance de l'aide européenne sont entravées par la récession en Europe et les politiques de restrictions budgétaires. Cet article décrit en faits l'évolution de l'aide européenne de 1971 à 1981, les contributions respectives des différents pays de la communauté et la répartition géographique de l'aide entre les pays du Tiers Monde.
    Flows of European Official Development Assistance (ODA) have, in the past, not only provided finance for the development programmes of the Third World but also contributed to their demand for European exports. The prospects for this source of demand are constrained, both by slower growth in Europe and by policies aimed at cutting government spending. Moreover, the setback to economic progress in many of the poorest parts of the Third World which will result may well be reinforced by the maintainance of the existing geographical allocation of ODA which serves to reinforce a pattern of economic development dating from the colonial era.
  • De l'enquête qualitative à la prévision économétrique

    • Degré de validité des opinions des chefs d'entreprise pour les prévisions de production - Alain Abou, Daniel Szpiro p. 157-170 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie permet de caractériser rapidement et de façon synthétique les appréciations que portent les chefs d'entreprise sur la marche de leur propre affaire et sur ses perspectives d'évolution à court terme. Avec l'indice mensuel de la production industrielle, elle constitue un outil indispensable dans l'établissement d'un diagnostic conjoncturel opératoire. Bien que complémentaires, ces deux sources d'information ne peuvent être rapprochées sans prendre de précautions : les industriels interrogés ne donnent pas d'indications chiffrées précises, mais font état de tendances indiquant une hausse, une baisse ou une stabilité de l'activité observée ou anticipée. Les réponses agrégées sont résumées habituellement en faisant la différence entre les pourcentages d'opinions positives et négatives. Cette méthode présente l'inconvénient de ne pas rendre compte du poids des réponses médianes, qui sont significatives du degré d'incertitude des opinions et appréciations. Une solution alternative consiste à quantifier les réponses sous forme d'un indicateur qui prend en compte toute l'information apportée par l'enquête, afin qu'il soit possible de le confronter directement à un indice quantitatif d'activité. Cet article présente un tel modèle de quantification des prévisions de production et son application au cas de la France de novembre 1969 à mai 1983. Tout se passe comme si les responsables interrogés, pour répondre à la question sur la tendance récente de l'activité, comparaient les informations les plus récentes dont ils disposent à ce qui se passait environ un an plus tôt. Une analyse de la qualité des prévisions est ensuite proposée.
      The monthly Industrial Trend Survey provides, with a very short lag, information on past and future industrial production and when used with the official index of industrial production, it can be an important tool for the analysis of short-term economic prospects. These two sources of information are complementary, but they must be put together with care : business people are not asked in this Survey to give a precise figure ; but rather « whether the trend will be " up ", " down ", or " the same " ». Replies from the respondent are usually summarized by the « balance » statistic — a weight average of the percentage replying « up » minus a weighted average of the percentage replying « down ». A weakness of this statistic is that it takes no account of those answering « the same », a response which can reveal a degree of uncertainty on the part of the respondents. An alternative method is to quantify the replies, thereby obtaining an indicator which uses all the Survey information and makes possible a direct comparison between the Survey and the index of industrial production. In this paper we present a model of the second kind using monthly data on French industrial production for the period November 1969 - May 1983. Our analysis reveals that answering practices, in respect of current production, give a good guide to growth of the industrial production index which is only published later. We also consider an assessment of various characteristics of the series measuring expectations about the future.
    • L'utilisation des enquêtes de conjoncture pour modéliser et prévoir la production industrielle - Christian Vasseur, Henri Sterdyniak p. 171-187 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La prévision du niveau de la production industrielle est au cœur de l'analyse conjoncturelle. L'article montre l'importance du rôle des variations de stocks dans les fluctuations de court terme de la production ; mais l'évolution des stocks est mal connue puisque statistiquement on ne peut la mesurer que par solde. On compare ensuite quatre méthodes dont disposent les conjoncturistes pour analyser les comportements de stockage et de production à horizon rapproché, en utilisant les enquêtes de conjoncture de I' INSEE. Il n'est pas possible de mettre en évidence directement le schéma théorique où les industriels ajusteraient leurs stocks à un niveau de référence. Par contre une part notable des fluctuations de stocks peut être expliquée à partir de l'enquête stocks et des fluctuations non anticipées de la demande hors stocks. Enfin il apparaît qu'à horizon trimestriel les entreprises ont la capacité de réagir quasi-complètement aux fluctuations de la demande, ce qui jette un doute sur l'intérêt de l'enquête « production prévue ». Mais des fluctuations importantes des variations de stocks restent inexpliquées.
      Industrial production level forecasting is of prime importance for short-term analysis. This article points out how important inventory movements are in fluctuations of production ; but the evolution of inventories is not well known since it can only be measured by difference. Four methods to study short horizon stocking and production behavior are compared, using the INSEE business surveys. It is not possible to show directly the theoretical schema by which producers would adjust their stocks to a standard level. But on the other hand, a considerable amount of the movements of stocks may be explained using the stocks surveys and the non-expected fluctuations of sales. Finally it appears that firms have the means of reacting almost completely to sales fluctuations on a quarterly horizon, which throws a shadow of doubt on the interest of the « expected production » survey. But important fluctuations of inventory movements remain unexplained.
  • Summaries in English - p. 189-192 accès libre
  • Cahier de graphiques - Département des diagnostics de l'OFCE p. 196 accès libre