Contenu du sommaire
Revue |
Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques |
---|---|
Numéro | No 5, 1983 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Chronique de conjoncture
- Qui financera les reprises ? - Philippe Sigogne, Monique Fouet, Françoise Milewski p. 5-42 L'année 1983 aura été marquée par la généralisation des renégociations de dettes extérieures, qui contraignent les pays débiteurs à une austérité accrue. La reprise des importations américaines pourrait toutefois compenser l'alourdissement des charges d'intérêt pour plusieurs pays d'Amérique Latine. L'impulsion du budget fédéral se trouve en effet amplifiée, dans un premier temps, par un certain relâchement de la politique monétaire. A un déficit croissant de la balance courante des Etats-Unis correspond un surplus au Japon et en RFA. En se prolongeant, cette situation entraînerait un fléchissement momentané du dollar dans une tendance toujours ferme. Le maintien de politiques monétaires prudentes inciterait par ailleurs les ménages à relever leurs taux d'épargne là où ils ont récemment chuté. A la suite de ses partenaires, la France est amenée à considérer la lutte contre l'inflation comme un objectif prioritaire en vue de préserver la croissance future. Les moyens employés pour résorber le déficit extérieur ajoutent leurs effets pour réduire le revenu disponible des ménages. La baisse de demande, déjà sensible dans le logement, s'étend à la consommation ce qui laisse attendre une réduction d'activité jusqu'au printemps prochain. Les échanges commerciaux poursuivent leur redressement mais un déficit des paiements courants subsistera. L'investissement pourrait cependant reprendre là où il bénéficie d'un soutien public et où les besoins de modernisation sont les plus pressants.The rescheduling of external debt, which has marked 1983, has imposed greater restraint on many LDCs, thus reducing their imports. The consequent fall in world demand could be partly offset by the recovery in US imports, the impact of the federal budget being reinforced in the short term by the present easing in monetary policy. The mounting US current deficit is to be set against surpluses in Japan and Germany. Should this trend continue the dollar, by and large strong, will temporarily loose ground. Continuing caution in monetary policy should bring about an increase in personal saving rates in those countries where it has recently dropped sharply. France has been brought to consider the fight against inflation as a precondition for future growth, as most of its trading partners already had. The measures taken in order to reduce the external deficit lead to a further reduction in personal income. Consumer goods and services are beginning to feel the fall in demand which already affects the housing sector. Production is therefore likely to decline until the spring. The continued improvment in visible trade will be insufficient to bring the current account back into the black. Despite falling demand, investment should pick up in those sectors where modernisation is most essential and public backing is available.
- Qui financera les reprises ? - Philippe Sigogne, Monique Fouet, Françoise Milewski p. 5-42
Prévisions quantitatives
- Perspectives étrangères et françaises pour 1983 et 1984 - Département des diagnostics et d'économétrie de l'OFCE, Alain Fonteneau, Marie-Annick Boudier, Michel Boutillier, Françoise Charpin, Richard Topol, Pierre-Alain Muet, Pierre Villa p. 43-52 Les prévisions quantitatives comportent deux parties : — des prévisions relatives à l'environnement international, établies sous la responsabilité du département des diagnostics, présentant notamment révolution attendue de nos principaux partenaires (USA, RFA, Royaume-Uni et Italie) et de la demande mondiale adressée à la France ; — une prévision à court terme de l'économie française et des simulations illustrant certains aléas, réalisées à l'aide des modèles de l'OFCE (modèle annuel puis ultérieurement modèle trimestriel), sous la responsabilité du département d'économétrie. Les perspectives françaises et les simulations ont été établies à l'aide du modèle « OFCE-Annuel » construit à l'OFCE à partir du modèle Mini-DMS de l'INSEE et géré par l'OFCE sous sa seule responsabilité. Le modèle « OFCE- Annuel » est opérationnel depuis mars 1983. De taille moyenne (260 équa- tions dont une centaine économétriques), il décrit l'ensemble des opérations réelles et financières de l'économie (TES agrégé, TEE et TOF). Une présen- tation synthétique du modèle se trouve dans le présent numéro de la revue.The forecast results fall into three categories : —those concerning the world economy : the evolutions expected in the USA, Germany, UK and Italy and also in world demand ; —the short-term outlook for France as determined by the econometric model « OFCE-Annual » along with graphs illustrating the current analysis of business conditions ; —finally, the uncertainties concerning some elements of the forecast are considered viz the impact, in 1984, of a strong dollar (8 FF) and a lower increasing purchasing power of guaranteed minimum wage.
- Perspectives étrangères et françaises pour 1983 et 1984 - Département des diagnostics et d'économétrie de l'OFCE, Alain Fonteneau, Marie-Annick Boudier, Michel Boutillier, Françoise Charpin, Richard Topol, Pierre-Alain Muet, Pierre Villa p. 43-52
- Le modèle « OFCE-annuel» - Alain Fonteneau p. 53-79 Présentation synthétique de la structure et des équations du modèle « OFCE-annuel », de ses performances en simulation sur le passé, et illustration quantitative des conclusions qu'il permet de tirer en matière de politique économique.The following is a synthesis paper presenting the structure and the equations of the « OFCE-Annual » Model : it includes simulated performances for past periods, as well as quatitative illustrations of the conclusions that it provides in matters of political economy.
- L'économie française en 1981 et 1982 : une analyse économétrique - Département d'économétrie del'OFCE, Henri Sterdyniak, Marie-Annick Boudier, Michel Boutillier, Anne Bûcher, Françoise Charpin, Richard Topol p. 81-120 Rapprocher, pour certains comportements fondamentaux, les évolutions constatées en 1981 et 1982 avec celles qui dérivent d'équations économétriques testées sur le passé permet de distinguer les stabilités et les ruptures de comportements, de faire la part de l'expliqué et de l'inattendu, de mieux évaluer l'impact de la politique économique. Parmi les faits marquants, notons qu'il se confirme que la baisse des achats de logements entraîne une hausse de la consommation et non une hausse des placements financiers. L'investissement des entreprises est resté à un niveau élevé en regard de la baisse des profits et de la stagnation de la production. La hausse de la demande interne s'est traduite, plus directement qu'autrefois, par une dégradation du solde extérieur. L'évolution des salaires a été relativement modérée, mais malgré cela, le ralentissement de l'inflation a pesé sur le profit des entreprises.For certain fundamental economic behaviour, comparing 1981 and 1982 economic evolutions with those of econometric equations tested on past comportments allows one to discern stability and discontinuity of behaviour. It also allows a better understanding of what is explained and what is unexpected in the observed situation : it further permits a better evalution of the impact of political decisions in the economic sphere. Among the most noticable facts is that the drop in purchase of housing leads to a rise in consumption and not to a rise in investment. Firm level investment has remained at high levels with regard to the drop in profit and the stagnation in production. More directly than ever before, the rise in the domestic demand has given rise to a larger external deficit. The evolution of salaries has been relatively moderate, but in spite of that the slow-down of inflation has weighed upon firms.
- De l'austérité budgétaire en période de récession - Michael Anyadike-Danes, Jean-Paul Fitoussi, Jacques Le Cacheux p. 121-148 L'austérité budgétaire en période de récession ne constitue pas une réponse naturelle à l'aggravation du chômage. Et pourtant, elle semble être devenue récemment une pratique commune à la plupart des pays occidentaux, quelles que soient leurs divergences idéologiques. La croissance quasi-universelle des déficits publics dans les années récentes peut certes expliquer une telle évolution. Elle est aussi à l'origine de la résurgence du débat sur l'effet d'éviction. Mais le financement du déficit par l'emprunt n'évince l'investissement privé que dans le contexte d'une politique monétaire restrictive. Dans cet article, on s'interroge sur le bien-fondé d'une politique de normes budgétaires visant à réduire ou tout au moins à contenir les déficits publics par une action au niveau de la demande effective. La lecture des évolutions empiriques des dépenses et des recettes des administrations montre que la « sensibilité » des déficits à l'activité économique s'est accrue en raison notamment d'une modification importante de la structure de la dépense publique : la part des dépenses de transferts a augmenté continuellement au détriment de celles d'investissement. Dès lors, la recherche de l'équilibre budgétaire par l'augmentation des taux d'imposition peut se révéler à la fois déstabilisatrice et contreproductive, en ce qu'elle semble impliquer une politique financière «procyclique ».Contractionary budgetary policy is not the traditional government response to rising unemployment but it seems now to have become a common one for OECD governments irrespective of their political complexion. This changed attitude seems traceable to the almost universal growth in government sector deficits combined with the belief that such deficits will « crowd out » private sector investment. What is not generally recognised, though, is that « crowding out » can only occur if a restrictive monetary policy is pursued at the same time as government borrowing is increasing. The paper provides an assessment of the likely effects of budgetary policy which aims at reducing, or at least restraining, government sector deficits by deflating aggregate demand. An empirical examination of the evolution of government sector outlays shows that government sector deficits have become more and more sensitive to the state of economic activity because of a significant change in the composition of government sector outlays : the share of transfers has steadily increased with a matching decrease in the share of government outlays on goods and services. Consequently the pursuit of budget balance through increasing tax rates may be both destabilising and counterproductive, implying procyclical fiscal policy.
- Les difficultés de l'assainissement des finances publiques allemandes - Vincent Radisson p. 149-170 Le relatif insuccès des politiques de soutien des dix dernières années et la gravité de la situation de l'endettement public ont présidé au choix d'une politique budgétaire nettement restrictive en RFA. Celle-ci vise à rétablir la confiance par la réduction des déficits et par une certaine amélioration des conditions de l'offre. Les objectifs retenus semblent cependant ambitieux ; l'inertie des dépenses de transferts et la charge de la dette s'opposent à toute réduction significative de la pression fiscale et du loyer de l'argent, tous deux nécessaires à l'amélioration du climat.The relative lack of success of expansionary policies over the past ten years and the extent of the public debt have led to a restrictive budgetary policy. By reducing public deficits and creating a better environment for the corporate sector, this policy aims at re-establishing business confidence. However, the policy objectives seem rather ambitious. The momentum of welfare expenses and the burden of public debt both work against any significative reduction in fiscal pressure and interest rates, two pre-conditions for a better climate.
- L'inadéquation actuelle des politiques keynésiennes - Jean-Marcel Jeanneney p. 171-177 Actuellement on ne peut plus utiliser un accroissement de la demande globale comme principal remède pour lutter contre le chômage ou sa contraction pour combattre l'inflation. L'intégration internationale des économies fait que toute politique isolée de relance risque de provoquer un grave déficit de la balance commerciale et d'insupportables exportations de capitaux. Les endettements publics et privés sont devenus tels qu'ils ne peuvent plus guère être accrus. Les appareils productifs répondent mal aux demandes nouvelles et les anticipations des agents économiques contribuent à faire que les politiques keynésiennes d'expansion manquent leur but. Inversement une forte contraction de la demande ne va pas sans grands dégâts. Tout en étant attentifs aux variations de la demande globale pour les modérer, les gouvernements doivent d'une part mener des politiques de revenus pour agir directement sur les coûts et d'autre part stimuler et faciliter les initiatives propres à accroître des offres adaptées aux mutations rapides des techniques et des besoins.In the current situation, growth in overall demand can no longer be used as the principal remedy to fight against unemployment ; nor can its contraction be used to fight inflation effectively. The international integration of world economies means that isolated attempts at starting up a given national economy again might provoke a large commercial balance deficit ; it will probably lead to a too large exportation of capital as well. Public and private debt are to a point where they can no longer be enlargened. The production apparatus responds poorly to new demand, and the various anticipations of different economic actors all contribute to the end result of making Keynesian polices miss their targets. On the other hand strong contraction of demand leads to serious problems While they should be attentive to the variations in global demand in order to moderate them national governments ought to adopt revenue policies to act directly on costs and to stimulate and facilitate the proper initiatives to let the supply side grow and adapt to the rapid changes in techniques and needs
- Summaries in English - p. 179-182
- Cahier de graphiques - Département des diagnostics de l'OFCE p. 184