Contenu du sommaire : La finance carbone
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 83, mars 2006 |
Titre du numéro | La finance carbone |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
La finance carbone
- Editorial - Christian de Perthuis - Professeur associé à l'Université Paris-Dauphine et responsable de la Mission climat, Caisse des Dépôts p. 9
- Les marchés carbone dans le monde - Franck Lecocq - Laboratoire d'économie forestière, UMR ENGREF - INRA p. 13 Une revue des transactions passées sur les « marchés du carbone »- achats de crédits d'émission de gaz à effet de serre issus de projets et échanges de permis d'émission - montre des marchés en croissance rapide et en pleine mutation, sous l'impulsion de l'entrée en vigueur quasi-simultanée, début 2005, du Protocole de Kyoto et du marché européen des quotas d'émission. Cependant, plusieurs obstacles subsistent encore pour le développement à moyen et long terme de ces marchés. Classification JEL : Q53, Q58Carbon markets in the world A review of transactions on the so-called « carbon markets », both exchanges of project based greenhouse gases emissions credits and emissions allowance trading, shows that the carbon markets are growing steadily and are maturing rapidly, driven by the twin entry into force of the Kyoto Protocol and of the EU Emissions Trading Scheme at the beginning of 2005. However, several challenges remain for the development of these markets in the medium-and long-run. JEL classification : Q25 [Q53, Q58]
- L'architecture du système européen d'échange de quotas : un "Bretton Woods" environnemental - Romain Frémont - Direction des services bancaires, Caisse des Dépôts p. 31 Anticipant la mise en place du marché des permis d'émission institué par le Protocole de Kyoto, l'Union européenne a mis en place, en janvier 2005, son propre système d'échange de quotas de gaz à effet de serre. Le principe en est simple : inciter les acteurs dont le coût de dépollution est le plus faible à effectuer des réductions de leurs émissions afin d'économiser des quotas pour ensuite les revendre aux acteurs qui en ont besoin. À l'inverse, les acteurs qui ne peuvent réaliser les réductions suffisantes sont amenés à se procurer des quotas sur le marché. C'est une sorte de « Bretton Woods environnemental » qui est instauré avec le Protocole de Kyoto et la Directive européenne, avec un système de monnaies internationales plus ou moins liées les unes aux autres. Ces accords internationaux établissent une structure de marché public-privé tout à fait inédite qui devrait faire des émules à travers le monde. Classification JEL : Q54, Q58The European carbon market : an environmental Bretton Woods At the prospect of the Kyoto Protocol, the EU implemented its own emissions trading scheme in January 2005. The rationale behind emissions trading is to ensure that the required overall emission reductions take place where the cost of the reduction is lowest in order to save on greenhouse gases emissions credits and to sell them. Conversely, the actors who can't reduce enough their emissions have to purchase allowances on this market. The Kyoto Protocol and the European Directive created an environmental Bretton Woods with closely linked international currencies. These international agreements set up an original public/private market which would be copied elsewhere in the world. JEL classification : Q54, Q58
- Les fonds d'investissement dans les actifs CO2 : état des lieux - Ariane de Dominicis - Chef de projet à la Mission climat, Caisse des Dépôts p. 47
- Aide au développement et marché carbone - Mustapha Kleiche - Agence française de développement p. 55 La participation des PED au marché des permis d'émission se fait exclusivement à travers le Mécanisme de développement propre. Selon les sources les plus récentes, le marché carbone MDP représentera, pour les PED, un revenu et des flux d'investissement associés respectivement d'environ d'1Md$ et 6Md$ par an sur la période 2008-2012 (contre 13 Md$ pour l'APD et 70 Md$ pour l'IDE). Cependant, en raison de la proximité de la période d'engagement, de l'incertitude sur la période 2008-2012 et de la complexité du MDP, l'évolution actuelle du marché des permis d'émission n'est pas favorable aux PED. Face à cette situation, le rôle d'une agence de développement sera de contribuer à la réduction des coûts de transaction afin de faciliter les flux financiers vers les PED qui en ont le plus besoin et d'aider à la maximisation des bénéfices du développement durable des projets MDP. Classification JEL : F35, Q53, Q58Development aid and carbon market The participation of developing countries in the « carbon market » is made possible only through the clean development mechanism. It has two objectives by allowing developed countries to reduce their emissions at low costs and by contributing to the sustainable development of the developing countries. According to the most recent studies, the developing countries will benefit from CDM market an income and flows of investment associated summing up respectively approximately to 1 billion $ and six billion $ annually over the period 2008-2012 (13 billion $ for ODA and 70 billion $ for FDI). However, because of the proximity of the commitment period, uncertainties regarding Post-Kyoto, and the complexity nature of the CDM, the current trends in the « carbon market » are not in favour of these countries. Vis-à-vis this situation, the role of a development agency will be to contribute to the reduction of the transaction costs in order to facilitate financial flows and to help them in maximising the sustainable benefits of CDM projects. JEL classification : F35, K32, Q01, Q25, Q28
- Que faire après Kyoto ? Les principaux enjeux - Aurélie Vieillefosse - Chargée de mission effet de serre à la D4E, ministère de l'Ecologie et de Développement durable p. 77 Les deux principaux enjeux pour la période après Kyoto sont de ramener les Américains dans les négociations et d'associer les pays en développement à l'effort commun de réduction. Les Américains ont aujourd'hui une vision très axée sur la technologie, qui apparaît opposée à celle des Européens axée sur les marchés de permis. Un des enjeux pour le futur est de réconcilier ces deux discours et de développer une vision transatlantique commune sur la façon d'accélérer la recherche sur les technologies propres. Concernant les pays en développement, l'enjeu principal est d'y accélérer le transfert des technologies propres de façon à infléchir durablement leurs trajectoires d'émissions futures. Le Mécanisme de développement propre n'apparaît pas suffisant face à l'ampleur du défi ; de nouveaux instruments ou modalités d'association devront être imaginés pour l'après 2012. Classification JEL : Q53, Q54, Q58The main challenges in the post-Kyoto period The two main challenges in the post 2012 period are to bring the United States back into the negotiation and to find ways to associate the developing countries in the common reduction effort. The United States vision is presently very focused on technological issues. This often seems to conflict with the European point of view which focuses on emission trading schemes. Thus a first challenge is to reconcile those two visions and develop a common understanding of how to accelerate research on climate change technologies. Regarding the developing countries issue, the main challenge is to accelerate the transfer of clean technologies into those countries, in order to alter their emissions trajectories in the long run. The Clean Development Mechanism will not be enough ; new instruments and new modalities of association with those countries will have to be developed within the post 2012 framework. JEL classification : Q53, Q54, Q58
- Impact des politiques climatiques sur le prix du carbone et les marchés de l'énergie - Odile Blanchard Laboratoire d'économie de la production et de l'intégration - Grenoble, Patrick Criqui Laboratoire d'économie de la production et de l'intégration - Grenoble, Alban Kitous Enerdata - Grenoble, Silvana Mima (Grenoble) p. 91 Ce papier vise à analyser les interactions entre les politiques de stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et les fondamentaux de la scène pétrolière mondiale, à partir de simulations du modèle POLES. La « valeur du carbone » est l'artifice de modélisation qui synthétise l'intensité des politiques climatiques. Elle constitue le signal qui déclenche les investissements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, investissements socialement responsables au regard du défi climatique. La comparaison d'un scénario énergétique tendanciel avec un scénario de division par quatre des émissions des pays industrialisés à l'horizon 2050 permet de montrer que la conduite de politiques climatiques très ambitieuses permet à la fois de limiter le changement climatique et de gérer la question de l'épuisement des ressources mondiales d'hydrocarbures. Classification JEL : Q58, Q41The impact of climate policies on the carbon price and the energy markets Based on simulations of the POLES model, this paper aims to analyse the interactions between policies to stabilize greenhouse gas concentrations in the atmosphere and the fundamentals of the world oil market. The « carbon value » is the modelling device that reflects the relative harshness of climate policies. It represents the signal that triggers socially responsible investments addressing the climate challenge, ie greenhouse gas abatement investments. We compare a Reference energy scenario and a scenario of emission reductions by a factor four in industrialized countries by 2050. The results show that very ambitious climate policies allow both to mitigate climate change and to manage the depletion of world oil resources. JEL classification : Q58, Q41
- Le marché européen des quotas de CO² : leçons d'un an de fonctionnement - Christian de Perthuis, Professeur associé à l'Université Paris-Dauphine et responsable de la Mission climat, Caisse des dépôts, Jean-Christophe Boccon-Gibod, Administrateur civil à la DGTPE, ministère de l'Economie et des Finances p. 115
- Les procédures d'allocation des quotas et la question d'équité (France/Europe) - Alexia Leseur, Docteur en économie de l'environnement, Laboratoire d'Econométrie, Ecole Polytechnique p. 133 Dans leur Plan national d'allocation des quotas, la France et les autres pays européens ont présenté la répartition précise des quotas d'émission de CO₂ réservés aux secteurs industriel et de l'énergie, en détaillant la méthodologie retenue, fondée sur une logique des besoins. L'objet de l'article est de revenir sur le caractère équitable de cette répartition et les justifications avancées, et de les éclairer par les travaux du philosophe américain J. Rawls, père des réflexions modernes sur la justice distributive. On montre ici que la méthodologie retenue est contestable du point de vue de l'équité ; cette considération pourrait être l'un des éléments pertinents pour la mid-term review du système, et participer à la définition, en 2006, des prochains PNAQ pour la deuxième période 2008-2012. Classification JEL : D24, D63, M14, Q52, Q54National Allocation Plans and equity (France/Europe) In their National Allocation Plans, France and the other Member States disclosed the allocation of allowances to the energy and industrial sectors, and explicated their methodologies, which are based on needs. The aim of this paper is to question the equity of this distribution : we explore what equity means in this context, referring to the American philosopher J. Rawls, the father of modern theories on distributive justice. The methodology appears to be doubtful from the equity point of view : this can be a key point for the mid-term review of the system and the definition of the NAPs for the second period (2008-2012). JEL classification : D24, D63, M14, Q52, Q54
- Marchés du CO² en Europe et aux Etats-Unis - Regards croisés - Jean-François Conil-Lacoste, Directeur général de Powernext SA., Richard Sandor, Président-directeur général du Chicago Climate Exchange, Inc. et professeur à Northwestern University p. 151
Articles divers
- Les déterminants de la détention et de l'usage des instruments de paiement : éléments théoriques et empiriques - David Bounie, Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, Département EGSH, Abel François Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, Département EGSH et LAEP, Université Paris I p. 159 L'objet de cet article est de présenter l'état de la littérature théorique et empirique sur les déterminants de la détention et de l'usage par les consommateurs des instruments de paiement. Les auteurs distinguent deux grands types de déterminants : ceux liés aux instruments de paiement et aux transactions, et ceux relatifs aux individus. Ils constatent que la recherche empirique a largement contribué à la connaissance des motifs d'utilisation des instruments même si certaines questions ne sont pas encore aujourd'hui résolues. Cet article conclue en proposant quelques pistes de recherche. Classification JEL : E4, E41The determinants of the detention and the use of the payment instruments : theoretical and empirical elements The object of this article is to present the state of the theoretical and empirical literature on the determinants of the detention and the use by the consumers of the payment instruments. We distinguish two main types of determinants : those related on the payment instruments and the transactions, and those related to the agents. We note that empirical research largely contributed to the understanding of the reasons for the use of the payment instruments even if some questions are not yet solved today. We conclude this paper by proposing further researches. JEL classification : E4, E41
- Les déterminants de la détention et de l'usage des instruments de paiement : éléments théoriques et empiriques - David Bounie, Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, Département EGSH, Abel François Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, Département EGSH et LAEP, Université Paris I p. 159