Contenu du sommaire : Quarante ans après Gurvitch

Revue Cahiers internationaux de sociologie Mir@bel
Numéro vol. 121, juillet-décembre 2006
Titre du numéro Quarante ans après Gurvitch
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Sources russes de la pensée de Georges Gurvitch : écrits de jeunesse dans les annales contemporaines (1924-1931) - Mikhaïl Antonov, Étienne Berthold p. 197-226 accès libre avec résumé
    Depuis longtemps, la recherche met en relief les influences françaises et allemandes de la pensée de Georges Gurvitch. De récents travaux ouvrent désormais la voie à l'étude de ses sources russes. Cet article vise à poser les bases de l'étude des sources russes de la pensée de Gurvitch. Pour ce faire, il recourt à onze articles publiés par Gurvitch, entre 1924 et 1931, dans la revue russe de l'émigration Annales contemporaines, dont il dégage une propension marquée à l'endroit des totalités sociales. L'article comprend, en outre, une brève étude du parcours russe de Gurvitch ainsi qu'une traduction intégrale de la dernière partie de l'article « Éthique et religion » (1926).
  • Routines quotidiennes et moments fatidiques - Claude Javeau p. 227-238 accès libre avec résumé
    Lorsque l'individu de la surmodernité, placé dans un environnement dominé par le risque et entraîné dans le « grand dérangement », est soustrait à sa routine et confronté à un moment fatidique, c'est-à-dire lourd pour lui de conséquences mal maîtrisables a priori, il est appelé à passer d'un système expert à un autre système expert, ce que peut lui faciliter une réflexivité cognitive bien alimentée.
  • Émergence d'une culture, déclin d'une profession. : Soigner et prévenir au Sénégal et en Côte-d'Ivoire - Abdou Salam Fall, Laurent Vidal p. 239-264 accès libre avec résumé
    À partir d'une approche anthropologique des prises en charge médicales de la tuberculose et du paludisme, ainsi que des conceptions et usages de la prévention dans des milieux urbains d'Afrique de l'Ouest (Sénégal et Côte-d'Ivoire), ce texte interroge la nature du métier de soignant. Après nous être penchés sur les spécificités de ce type d'étude anthropologique en milieu médical, nous nous attachons à décrypter les processus d'occultations des singularités du malade qui caractérisent les messages et discours de prévention. Dans les structures de santé, sont étudiées les négociations des normes de diagnostic et de traitement à l'œuvre ; les attitudes des soignants qui oscillent entre sur- et sous-estimations des risques sanitaires ; et le hiatus entre la demande et les besoins réels de formations continues. Enfin, nous nous penchons sur la rencontre entre les soignants et les malades qui peut se trouver transformée par les spécificités de la maladie et de son traitement. On constate alors que les fondements de la professionnalisation tendent à disparaître au profit d'un mode de régulation du rapport au malade, au collègue et plus largement au savoir médical qui témoigne de l'émergence d'une culture soignante qui est, de fait, une culture organisationnelle. Elle se caractérise à la fois par la délégation des tâches à des non-professionnels, la production et la résolution des conflits mettant en évidence des réseaux clientélistes ainsi que par une routinisation des gestes.
  • De la bioéthique à l'action publique en matière de biotechnologies : la production des thérapies cellulaires - Virginie Tournay p. 265-286 accès libre avec résumé
    Cet article propose d'examiner la manière dont les pratiques médicales informelles utilisant les cellules humaines ont été réunies en une technologie intégrée sur deux décennies. Dans ce processus, les débats de la bioéthique constituent un dispositif d'épreuves permettant d'unifier ces pratiques disparates sous le label commun de « thérapie cellulaire ». En établissant des articulations possibles entre la production matérielle d'un savoir médical et ses inscriptions institutionnelles, le travail de requalification bioéthique s'effectue suivant trois registres. Tout d'abord, les controverses bioéthiques assignent un label médical à des technologies qui n'existent alors que sous la forme de projet articulé à des pratiques de laboratoire (thérapie génique). Ensuite, elles définissent des entités du vivant en objet technique, par exemple en dissociant les cellules souches de l'embryon. Enfin, elles introduisent des catégories distinctes de pratiques (clonage reproductif / clonage thérapeutique) à partir d'une même technique. En ce sens, la bioéthique constitue un standard politique, inextricable de l'action publique en matière de biotechnologies. Suivre la construction sociale des objets biologiques conduit à établir un modèle de standardisation des innovations biomédicales et à promouvoir une sociologie pragmatique basée sur la genèse des standards.
  • La sociologie à l'épreuve des valeurs - Nathalie Heinich p. 287-315 accès libre avec résumé
    La tradition sociologique n'est pas riche en modèles permettant de faire de la question des valeurs un objet d'investigation spécifiquement sociologique, c'est-à-dire traité de façon non pas normative mais descriptive, non pas seulement théorique, mais aussi empirique, et non pas abstraite mais pragmatique, à partir des actions en situation concrète. Cet article tente d'expliciter les obstacles conceptuels et méthodologiques que rencontre un tel projet, notamment dans la sociologie française contemporaine : difficultés à renoncer à la normativité et à l'essentialisme, à distinguer entre faits et valeurs, et à passer de l'ontologie à la pragmatique, du théorique à l'empirique et du quantitatif au qualitatif, de façon à aborder cet objet avec des méthodes appropriées à sa spécificité.
  • L'autonomie, illusion ou projet de société ? - Ronan Le Coadic p. 317-340 accès libre avec résumé
    Selon une analyse très répandue aujourd'hui, la société contemporaine serait caractérisée par une vaste autonomie des acteurs ; pourtant, ce n'est pas parce que l'hétéronomie autoritaire a régressé au cours des dernières décennies que toute forme d'hétéronomie a disparu, ni que l'autonomie s'étend automatiquement à toute la société. Les domaines dans lesquels le terme « autonomie » est actuellement d'usage courant sont multiples et les acceptions scientifiques du concept fort diverses ; est-ce à dire qu'un même mot est employé pour désigner des faits irréductibles entre eux ou bien n'est-il de véritable autonomie que complexe, tant individuelle que collective ? En tout cas, l'autonomie est moins, aujourd'hui, une réalité, qu'un projet de société, à la fois exigeant, limité et novateur.
  • Fragmentation des compétences de l'Etat : le cas de la communauté française de Belgique - Anne Van Haecht p. 341-352 accès libre
  • Présence de Jean-Michel Berthelot - p. 353-354 accès libre
  • Comptes rendus - p. 355-377 accès libre
  • Etude critique

  • Témoignage

  • Notes de lecture, Comptes rendus

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