Contenu du sommaire : Administration Obama, An I
Revue | La revue internationale et stratégique |
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Numéro | no 76, hiver 2009 |
Titre du numéro | Administration Obama, An I |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Autre regard
- Entretien. Métamorphoses contemporaines de l'idée de Dieu en politique - Colosimo Jean-François p. 7-14
Débat
- Pétrole : pénurie ou abondance ? - Cochet Yves, Perrin Francis p. 15-22
Éclairages
- Religion et géopolitique : une relation perverse - Corm Georges p. 23-34 La religion a souvent été instrumentalisée par les États en quête de puissance. Par leur volonté d'exclure les autres croyances, les monothéismes ont plus spécifiquement facilité la mise en place de théocraties. Néanmoins on constate une sécularisation des sociétés au XXe siècle. Celle-ci est pourtant éphémère, alors que cinq événements majeurs annoncent déjà au cours du siècle le retour d'une invocation des valeurs religieuses, des civilisations et des cultures dans la sphère publique. Les médias, favorisant l'étalage de l'espace privé dans l'espace public, sont en partie responsable de cette évolution. Pour sortir de cette instrumentalisation du religieux par le politique, il convient de lutter contre la prétention des États à être les gardiens des religions et de rétablir la crédibilité d'un droit international profane.Religion and Geopolitics : a Perverse Relationship. States have often used religion as a part of their quest for power. Monotheisms have facilitated the establishment of theocracies by excluding other beliefs. However, more and more societies have become secular throughout the XXth century. Yet, secularisation is still a rather passing phenomenon, as five major events in the current century already announce a return of religious values, civilisations, and cultures to the public sphere. The media which favour the display of private lige in the public sphere, is partly responsible for this evolution. In order to escape from this use of religion by the political sphere, it is important to fight against the tendency of state leaders to pretend that they are the guardians of religious values, and re-establish the credibility of secular international law.
- La fabrication de l'ennemi . Réflexions sur un processus stratégique - Conesa Pierre p. 35-44 La fin de la Guerre froide a laissé les organismes de réflexion stratégique sans ennemi planétaire. Les think tanks américains (les strategists), en charge de mesurer les risques et les menaces, de formater l'effort de défense et de justifier l'emploi de la force, ont donc fabriqué de l'ennemi sur des analyses dont le temps a révélé le caractère artificiel. La « menace Sud », la « guerre des civilisations » et enfin la « guerre globale contre le terrorisme et la prolifération » ont toutes été analysées et débattues par des Européens tétanisés par ces nouveaux paradigmes. La faillite des systèmes de réflexion stratégiques européens a laissé la place aux intellectuels médiatiques, aux humanitaires et aux diasporas, devenus très influents dans la détermination de l'adversaire. La machine à produire de l'ennemi est donc loin de s'être assagie.The Making of the Enemy. Reflections on a Strategic Process. At the end of the Cold War, organizations of strategic thinking were left without a global enemy. The American strategists, responsible for measuring the risks and threats, for formating the defence effort and for justifying the use of force, have therefore created the enemy based on analyses of which time has revealed the artificiality. The 'Southern threat', the 'war of civilizations' and finally the 'global war against terrorism and proliferation' have all been analysed and discussed by the Europeans who are stunned by these new paradigms. The bankruptcy European of the systems of reflection has given way to media intellectuals, humanitarian workers and diasporas who have become very influential in determining the opponent. The machine that creates the enemy is therefore far from being chastened.
- Déconstruire le croissant chiite - Louër Laurence p. 45-54 L'expression de « croissant chiite » est récente. Elle a été prononcée pour la première fois par le roi Abdallah II de Jordanie, qui s'inquiétait de la formation d'un axe chiite avec pour centre l'Iran et s'étendant à travers l'ensemble du Moyen-Orient, jusqu'au Liban. La crainte n'est pas tant que le chiisme gagne de nouveaux adeptes mais qu'il soit instrumentalisé par l'État iranien pour établir son influence régionale, notamment en Irak. Pourtant, cette représentation répandue parmi les dirigeants arabes ne correspond pas à la réalité. L'Iran n'est pas parvenu à étendre durablement son contrôle sur l'autorité religieuse chiite et ne détient plus le monopole idéologique sur les militants politiques du chiisme. Le chiisme n'est donc pas un bloc homogène et l'on constate même le développement d'islamismes chiites nationalistes.Deconstructing the « Shiite Crescent »The expression of a « Shiite crescent » is a recent one. It was used for the first time in an interview with the King Abdallah II of Jordan ; who expressed his concern about the development of a Shiite axis. This axis would have Iran as a main center, and would extend across much of the Middle-East to Lebanon. The main concern is not so much that Shiism is gaining new followers, but that it will be used by the Iranian state to establish a regional influence – and notably in Iraq. However, this theory that has spread among Arab leaders, does not exactly match the reality. Iran has not been successful in durably spreading its control over the Shiite religious authority, and does not hold the ideological monopol over political activists anymore. Therefore, Shiism is not a homogeneous bloc, and one can even notice the development of forms nationalist of Shiite islam.
- La République islamique, une victoire à la Pyrrhus ? - Coville Thierry p. 55-64 Les fraudes électorales massives lors de l'élection présidentielle iranienne de juin 2009 ont entraîné des manifestations de grande ampleur. Une rupture profonde s'est produite entre le régime et la société iranienne qui conteste la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Si le mouvement d'opposition ne semble pas suffisamment organisé pour menacer le pouvoir à court terme, de véritables divergences se creusent à l'intérieur du régime lui-même. Cette situation compliquée et fragile a aussi un impact sur la politique étrangère de l'Iran et en particulier sur le dossier nucléaire. Pour conserver le pouvoir, la frange la plus dure du régime s'est isolé des modérés, et s'est coupé de la population en lui opposant une constante répression. Cette victoire à la Pyrrhus a fait ployer le régime sans le faire rompre pour le moment.The Islamic Republic, a Pyrrhic Victory ? The massive electoral frauds during the Iranian presidential elections of June 2009 provoked major demonstrations. A rupture was produced between the regime and an Iranian society that disputes the re-election of Mahmoud Ahmadinejad. Although the opposition forces do not appear sufficiently organised to threaten the regime in the short term, the gap is widening between different elements of the regime itself. This fragile and complicated situation also has an impact on Iran's foreign policy and on the nuclear question in particular. To preserve its power, the extreme fringe of the regime has isolated itself from the moderates and has secluded itself from the population through systematic repression. This Pyrrhic victory has made the regime bend but not break for the moment.
- Défense de la technologie . Rendre à la technologie son importance dans le domaine militaire - Ranquet Robert p. 65-70
- 10 ans après Seattle : de la contestation hard à la contestation soft - Fougier Eddy p. 71-78
- Religion et géopolitique : une relation perverse - Corm Georges p. 23-34
Dossier : Administration Obama, An I
- Éditorial - Lepri Charlotte, Mikaïl Barah p. 79-80
- Entretien - Hees Jean-Luc p. 81-86
- La présidence de Barack Obama, vers un nouveau mode de gouvernance politique ? - Michelot Vincent p. 87-92
- Obama, un chef de parti - DiSalvo Daniel p. 93-100
- Entre discours et réalité : les relations entre Obama et les lobbies - Grossmann Matt p. 101-108
- Les choix de la nouvelle Administration face à la crise économique - Dungan Nicholas p. 109-114
- L'industrie automobile américaine en sursis ? - Sauviat Catherine p. 115-120 La crise économique a conduit l'industrie automobile américaine, déjà en crise depuis plusieurs décennies, au bord de la faillite. Un programme massif de prêts aux constructeurs et aux équipementiers, ainsi que des dispositifs visant à encourager l'achat de véhicules moins polluants et la mise au point de modèles innovants, ont été lancés par l'Administration Obama afin d'aider les fabricants à sortir du gouffre. Malheureusement, ces mesures risquent d'être insuffisantes face à un secteur faiblement innovant, dont les coûts de production restent élevés et qui s'est montré jusqu'à présent incapable de répondre à la concurrence étrangère. Dès son arrivée au pouvoir, Barack Obama, en plus de tous les autres défis (réforme de la santé et du système financier), se retrouve face à celui, difficile, de redresser l'industrie automobile.Abstract`/titrebThe Automobile Industry on Probation ? The car industry, which has been in crisis for many years, has fallen into bankruptcy due to the actual economic recession. A massive program including loans for vehicule and equipment manufacturers has been set, as well as other plans aiming at encouraging people to buy less polluting cars and innovative models. Thus, Obama's Administration has taken active steps in order to help improve the industry. Unfortunately, these measures are not sufficient in a sector that lacks innovations, and in which costs of production stay relatively high, in addition to the fact that the car industry struggles to remain competitive. Therefore, Obama is faced with the daunting challenge of resuming the car sector, in addition to many others challenges (reforming the health care and financial systems).
- Le système de santé américain : une réforme en quête d'auteurs ? - Cohu Sylvie, Lequet-Slama Diane p. 121-126
- Obama, le premier président « vert » des États-Unis - Millender Erin p. 127-134
- Pouvoir et religion : vers une nouvelle ère laïque ? - Froidevaux-Metterie Camille p. 135-140 Depuis l'Europe, les États-Unis sont souvent perçus comme un pays qui aurait échappé au processus de sécularisation par lequel la sphère publique s'est définitivement affranchie de son lien avec le religieux. Cette interprétation est pourtant erronée. Il s'agit bel et bien d'une République laïque qui possède la particularité d'être soutenue par une « religion civile » capable de réaliser l'unité de la nation. L'histoire des États-Unis se caractérise en fait par la coexistence de deux tendances, l'une religieuse et l'autre laïque, qui se sont imposées selon une logique de dominance alternée. Après le relatif succès de l'entreprise d'imprégnation religieuse de l'ordre civil par les deux Administrations Bush, il semblerait que nous entrions, avec l'élection de Barack Obama, dans une phase de réactivation de la laïcité américaine.Power and Religion : Towards a New Secular Era ? The United States is often perceived by Europe as a country that would have escaped from the secularisation process during which the public sphere was definitively separated from any religious aspects. However, this interpretation is wrong. The United States is indeed a secular republic that is supported by a “civil religion” which holds the nation together. The history of the United States is indeed characterized by the coexistence of two tendencies ; religions and secularism, which are imposed according to a logic of alternate dominance. After the relative success of the process of religious impregnation of the civil order by the two Bush Administrations, it seems that, with Barack Obama's election, we are entering a new phase of reactivation of secularism in the United States.
- Des défis migratoires à la question « hispanique » - Richomme Olivier p. 141-146
- La refonte de la stratégie de défense américaine - Michel Leo p. 147-154
- La politique nucléaire d'Obama : le choix de la prudence - Lewis Jill Marie p. 155-162
- Obama et la lutte contre le terrorisme : comment gérer l'héritage Bush ? - Lepri Charlotte p. 163-168
- Un renouveau des relations avec le monde musulman ? Limites de la séduction et turbulences de la décision - Aoun Sami p. 169-174
- L'« Afpak » : vers une stratégie de l'échec annoncé ? - Mikaïl Barah p. 175-180
- Les relations transatlantiques à la croisée des chemins - Lightfoot Jeff p. 181-186
- La Chine, un « partenaire global » pour les États-Unis ? - de La Grange Arnaud p. 187-192
- États-Unis ? Russie : un partenariat est-il possible ? - Dubien Arnaud p. 193-196
- La « chasse gardée » latino-américaine : un concept désuet ? - Dearborn Matthew p. 197-202
En librairie
- ...lecture critique . Révolutions médiatiques dans le monde arabe - Bitar Karim Émile p. 203-208
- ...comptes rendus - p. 209-234