Titre | Karachi, « mère des immigrés » : business, violence et politique identitaire | |
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Auteur | Michel Boivin | |
Revue | Hérodote | |
Numéro | no 139, 4ème trimestre Géopolitique du Pakistan | |
Page | 123-142 | |
Résumé |
Karachi est aujourd'hui une mégapole de près de 18 millions d'habitants. Elle a connu une véritable explosion démographique après la partition de 1947, lorsque des millions de musulmans du nord de l'Inde sont venus s'établir dans la cité qui était alors la capitale du jeune État. En tant que mégapole, Karachi demeure la capitale économique et financière du Pakistan, mais également la capitale de la criminalité. Plus que jamais, politique et criminalité sont étroitement imbriquées et il est prouvé que des partis politiques ayant pignon sur rue recourent au service de gangs pour alimenter leurs caisses. Au cours de la dernière décennie, c'est pourtant le rôle des talibans qui a retenu l'attention des observateurs. Les talibans afghans sont certes actifs à Karachi, mais ils y sont surtout pour collecter de l'argent à travers des activités criminelles : ils ne cherchent pas à « talibaniser » la ville. Restent les millions d'habitants de Karachi qui gèrent le quotidien dans une ville qui demeure très dangereuse. Pour certains, certes minoritaires, la sortie d'un quotidien misérable passe par l'adhésion à une idéologie, politique ou religieuse, dans laquelle la violence reste l'expression la plus signifiante. On notera que ce cheminement se produit dans des contextes où les individus sont en rupture avec de fortes valeurs patriarcales. La gestion du quotidien en milieu féminin repose en revanche sur de multiples microstratégies de voisinage qui réussissent à maintenir des relations pacifiques entre ethnies et sectes pourtant diverses. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Karachi, « mother of immigrants »: Business, violence and identity politics Today, Karachi is a megalopolis of nearly 18 millions people. A real demographic boom occurred after the partition of 1947, when millions of Muslims from northern India came to settle in the city which was then the capital of the young state. As a mega-city, Karachi is both the economic and financial capital of Pakistan, but also the capital of crime. More than ever, politics and crime are closely intertwined and it is proved that political parties use criminal gangs to feed their coffers. During the last decade, the prospective role played by the Taliban captured the attention of observers. The Afghan Talebans are certainly active in Karachi, but they are mostly interested in raising money through criminal activities, and they do not seek to implement a “talebanisation” of the city. And what about the millions of people living in Karachi who have to deal their day to day life in a city which remains very dangerous? For some of them, admittedly a minority, leaving a miserable day is through adherence to an ideology, political or religious, in which violence is the most meaningful expression. Interestingly, such a way is followed by youths who are breaking with a dominant patriarchal society. Negociating day to day life in female context is based on numerous micro strategies of neighbourhood which are successful in maintaining peaceful relations between different ethnic groups and sects. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_139_0123 |