Titre | Marchés du travail, crise financière et réforme : projet d'agenda pour une politique du travail | |
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Auteur | Simon Deakin, Frank Wilkinson, Victoria Surtees, Claude Didry | |
Revue | L'Homme et la société | |
Numéro | no 182, 4e trimestre 2011 Droit et conflits du travail dans l'Angleterre du New Labour | |
Rubrique / Thématique | Droit et conflits du travail dans l'Angleterre du New Labour |
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Page | 25-52 | |
Résumé |
Cet article envisage la relation entre les systèmes de droit du travail et les tendances économiques générales dans les économies de marché développées, en intégrant la crise financière récente et la récession qui en a résulté. Certaines formes de réglementation juridique du travail, en particulier en matière de temps de travail et de protection de l'emploi, ont des effets économiques bénéfiques en termes d'emploi et de productivité dans les régimes de marché coordonnés, où figurent à la fois un marché des capitaux et des institutions gouvernementales complémentaires. Dans un régime de marché libéral par contre, les effets sont plus mitigés : sans institutions complémentaires, ces formes de réglementation peuvent induire une croissance de la productivité, mais ceci au détriment de l'emploi. Dans l'ensemble, la proposition selon laquelle la réglementation juridique du travail pèserait sur l'efficience du marché du travail n'est pas établie. Mais les systèmes de droit du travail confronté au néolibéralisme n'ont pas réussi à endiguer la montée des inégalités et le déclin du syndicalisme. Les inégalités salariales et financières croissantes, qui ont pris des proportions plus importantes dans les systèmes de marché libéraux, ont été une des raisons menant à la crise financière de 2009. Dans les conditions actuelles de récession, il y a de bonnes raisons de renforcer la réglementation juridique du travail afin de stabiliser l'emploi et les salaires. À plus long terme, une réorientation du droit du travail, tournant le dos à la politique de flexibilisation, pourrait contribuer au rééquilibrage des économies émergeant de cet échec d'un modèle néolibéral fondé sur la croissance financière. La faiblesse actuelle des syndicats dans de nombreux systèmes rend cette réorientation moins probable, même si de nouvelles occasions d'engagement entre les syndicats, les employeurs et les gouvernements pourraient apparaître si la récession continue. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Labour Markets, Financial Crisis and Regulatory Reform : The Emerging Agenda for Labour Law Abstract This paper considers the relationship between labour law systems and general economic trends in developed market economies, including the recent financial crisis and resulting recession. Certain forms of labour law regulation, in particular working time and employment protection, are seen to have had beneficial economic effects in terms of employment and productivity growth in coordinated market regimes, where complementary capital market and governmental institutions are present. In liberal market regimes the effects of such laws are more mixed ; in the absence of complementary institutions, they may have induced productivity growth but at the expense of employment. Overall, the claim that labour law regulation induces labour market inefficiencies is not made out. Where labour law systems more clearly failed under neoliberalism was in acting as a countervailing force to income inequality and union decline. Growing inequalities of income and wealth, which were most extreme in liberal market systems but were not confined to them, formed part of the background conditions to the financial crisis of 2009. Under current conditions of recession there is a good case for strengthening labour law regulation in order to place a floor under wages and employment. In the longer run, a reorientation of labour law, moving away from a policy of flexibilisation, could contribute to the rebalancing of economies emerging from the failed neoliberal model of financially-driven growth. The current weakness of unions in many systems makes such an outcome less likely than it would otherwise be, although new opportunities for union engagement with both employers and governments may arise as the recession continues. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_182_0025 |