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Titre Sécurité aux frontières : Portée et limites de la stratégie algérienne
Auteur Abdennour Benantar
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro no 14, 2016 Dossier : Musiques et sociétés
Rubrique / Thématique
Varia
Page 147-163
Résumé Le présent article analyse la stratégie algérienne de sécurité aux frontières dont l'instabilité accrue fait de l'Etat algérien l'un des plus engagés dans la sécurité régionale. Le pays fournit des efforts de guerre sans être en guerre. Dans le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières est devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes. Cette question fait aussi l'objet d'un processus de construction et de sécuritisation, à des fins internes et externes. L'article analyse, d'une perspective constructiviste, les aspects construit et instrumental des différentes notions (sécurité, menace, frontière, terrorisme). La stratégie algérienne se déploie sur trois niveaux : la mise en place d'un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité ; l'amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins ; le développement d'un processus multilatéral à travers l'initiative des pays de Champ. Cette stratégie est guidée par trois principes fondamentaux : non ingérence dans les affaires intérieures des Etats ; non intervention de l'armée algérienne hors du territoire ; prise en charge endogène de la sécurité régionale (refus de toute intervention extérieure). Malgré son apport à la sécurisation de la bande frontalière, cette stratégie reste limitée et ce pour diverses raisons : une orientation statocentrée dans le traitement de certains questions ; caractère inopérant de certains principes cardinaux dans un environnement évolutif caractérisé par l'affirmation des acteurs non-étatique ; mutations du phénomène terroriste ; un contexte régional hautement instable ; absence de convergence stratégique dans la région.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article analyzes the Algerian State's border security strategy. Their increasing instability forces it to be one of the most involved actors in the maintenance of regional security. The country bears the burden of a war effort without being effectively at war. In the context of the Libyan and Malian crises, border security has become a major concern for the Algerian authorities. The question of border security is also the object of a construction and securitization process that serves both domestic and international purposes. This article analyzes, from a constructivist perspective, the constructed and instrumental aspects of several notions (security, threat, border, terrorism). The Algerian strategy has been developing on three levels: the implantation of a border security system and the restructuration of armed and security forces; the development of bilateral processes of cooperation with neighboring countries; the development of multilateral processes through the initiative des pays du Champ. This strategy is guided by three cardinal principles: the non-intervention in the internal affairs of States; the non-intervention of the Algerian armed forces outside the national territory; the endogenous management of regional security issues (i.e. the rejection of any form of external intervention). Despite its contribution to securing the border strip, however, this strategy is still limited for several reasons: the State-centric orientation found whenever dealing with specific issues; the inoperativeness of some cardinal principles in an evolving context characterized by the affirmation of non-state actors; the mutations of the terrorist phenomenon; a highly unstable regional context; a lack of strategic convergence in the region.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://anneemaghreb.revues.org/2712