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Titre Searching for the Origin(al) : On the Photographic Portrait of the Mouride Sufi Saint Amadou Bamba
Auteur Giulia Paoletti
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 230, 2018/2 Photographies contestataires, usages contestés
Rubrique / Thématique
études & essais
Page 323-348
Résumé ‪Résumé Cet article propose une archéologie de l'une des images les plus populaires et les plus largement reproduites au Sénégal et à travers sa diaspora: le portrait d'Amadou Bamba (1853-1927), le fondateur de la confrérie soufie mouride. Considéré comme une puissante source de baraka ou de bénédiction, ce portrait en noir et blanc peut être repéré pratiquement partout dans les espaces mourides de Touba à New York, de Dakar à Pékin. Malgré son omniprésence physique, la genèse de cette photographie reste mystérieuse. S'appuyant sur deux années de recherche d'archives et de terrain au Sénégal, cet article vise à recadrer la signification de cette image iconique en focalisant sur les récits de ses origines. Ce portrait, pris entre 1914 et 1916 pour illustrer les Études sur l'Islam au Sénégal de Paul Marty publié en 1917, fut l'un parmi de nombreux autres recueillis par l'administration coloniale dans le cadre de la surveillance et de la documentation de l'activité des dirigeants musulmans sénégalais. En s'efforçant de contourner une vision foucaldienne de la photographie, qui révèle les mécanismes de contrôle tout en rendant l'« Autre » muet, cet article prend en considération les récits des disciples mourides sur l'histoire de cette image. L'analyse de ces sources essentielles va à l'encontre des interprétations monolithiques de ce portrait comme étant une image de surveillance, et met en évidence l'instabilité du langage photographique, même lorsque le colonisateur est derrière la caméra.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
Abstract
This article offers an archaeology of one of the most popular and widely reproduced images across Senegal and its diaspora: the portrait of Amadou Bamba (1853-1927), founder of the Mouride Sufi Brotherhood. Seen as a powerful source of baraka or blessing, the black and white portrait can be spotted virtually everywhere in Mouride spaces from Touba to New York, from Dakar to Beijing. Despite its physical ubiquity, the photograph's genesis remains shrouded in mystery. Building on two years of archival and field research in Senegal, this article seeks to reframe the significance of this iconic image by focusing on narratives of its origins. Taken between 1914 and 1916 to illustrate Paul Marty's 1917 Études sur L'Islam au Sénégal
, this portrait was one, among many others, that the colonial administration collected in an effort to monitor and document the activity of Senegal's local Muslim leaders. In an attempt to bypass a Foucauldian view of photography, which reveals mechanisms of control and yet mutes the “Other,” this article also considers Mouride disciples' accounts of this image's history. Their analyses subvert monolithic interpretations of the portrait as an image of surveillance and render the instability of the photographic language, even when the colonizer is behind the camera.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_230_0323