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Titre « Il faut qu'on sache que chacun est libre ». Pratiques wahhabites, quête d'émancipation sociale et mémoire de l'esclavage dans le Fouta-Djallon
Auteur Gabriel André
Mir@bel Revue Politique africaine
Numéro no 169, 2023/1 La Guinée depuis Condé
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 99-119
Résumé Cet article propose d'analyser la diffusion des pratiques dites wahhabites en Guinée à travers un prisme microsociologique et biographique centré autour des débats pour l'ouverture d'une mosquée réformiste le vendredi dans la ville de Labé. Les trajectoires croisées des deux principaux acteurs de cette controverse révèlent comment, dans le Fouta-Djallon (Moyenne-Guinée), le développement de l'islam wahhabite suscite une remise en cause de l'assise sociale des grandes lignées aristocratiques d'obédience soufie. Liées au pouvoir depuis le xviiie siècle, ces élites peul ont historiquement fondé leur prestige sur la réduction en esclavage des populations non musulmanes, dont les descendants semblent aujourd'hui trouver dans l'islam réformiste un langage susceptible de réaffirmer leur légitimité sociale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The purpose of this article is to analyse the spread of so-called Wahhabi practices in Guinea through a micro-sociological and biographical lens, focusing on the debates over the opening of a reformist mosque on Fridays in the city of Labé. Through the trajectories of the two main actors in this controversy, we understand how Wahhabi Islam in Fouta-Djallon (Moyenne-Guinée) is challenging the social dominance of the great Sufi aristocratic families. These Peul elites have enjoyed ties to power since the eighteenth century, and historically based their prestige on the enslavement of the non-Muslim populations, whose descendants now seem to be finding a language that might reassert their social legitimacy in reformist Islam.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POLAF_169_0099 (accès réservé)