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Titre La genèse de la Françafrique, des indépendances à 1982
Auteur Catherine Coquery-Vidrovitch
Mir@bel Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique
Numéro no 157, avril-juin 2023 La Françafrique, un néocolonialisme français
Rubrique / Thématique
DOSSIER
Page 45-56
Résumé L'indépendance n'aurait rien changé en passant du « colonial » au « néocolonial » ? Le code du travail remontait à 1952, le suffrage universel à 1956. La création de la Communauté européenne (1957) permit aux anciennes puissances coloniales (France et Belgique) d'y faire entrer leurs anciennes colonies africaines. Au fil des ans et des traités CEE/ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), l'objectif demeura à la fois complémentaire et contradictoire : on transforma la CCFOM (Caisse centrale de la France d'outre-mer) en CCCE (Caisse centrale de coopération économique), et le franc CFA garda le même sigle, devenu « franc de la Communauté financière africaine »). Les besoins d'infrastructures encore balbutiantes n'allaient faire que s'accroître, d'où l'augmentation exponentielle de la dette publique. Le cycle funeste de l'endettement s'enclencha définitivement. Ce fut le terreau de la Françafrique. Le pouvoir en Afrique s'est décomposé, soumis à des putschs en régime libéral comme en régime « marxiste-léniniste » (Congo, Mali, Guinée). Le premier eut lieu au Togo en 1963. Il fallut la chute du mur de Berlin (1989) et l'organisation de « conférences nationales » pour voir se desserrer l'étau. La première eut lieu au Bénin en février 1990. C'était la Françafrique, sous le contrôle direct de l'Élysée, confiée par le président De Gaulle à Jacques Foccart, son « Monsieur Afrique ». Cet article en évoque les éléments.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Did Independence changed from colonial to neocolonial times ? In Francophone Africa the labour code appeared in 1952, universal voting in 1956. EU (1957) accepted to receive African French and Belgium colonies. With new rules, CEE/ACP agreements (Africa – Caribbean islands– Pacific), the purpose remained similarly complementary and contradictory. CCCE became CCCE (Central Centre of Economic Cooperation), and CFA franc became the same (African Financial Community Franc). Infrastructure equipment remained more and more insufficient, and public debt more and more important. A dramatic cycle of debt and loans progressed. Thence Françafrique emerged, directly controlled by President Charles De Gaulle with his “Mister Africa”, Jacques Foccart. This is the topic of this paper.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/chrhc/21888