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Titre Peut-on se comprendre ? Les non-Européens aux tribunaux coloniaux (Nouvelle-Calédonie, années 1850 – 1940)
Auteur Gwénaël Murphy
Mir@bel Revue Journal de la Société des Océanistes
Numéro no 157, 2023 École et vivre ensemble
Rubrique / Thématique
Articles
Page 211-224
Résumé Dès le début de la colonisation de la Nouvelle-Calédonie, une institution judiciaire calquée sur celle de la France est mise en place. Des tribunaux criminel, correctionnel et de simple police apparaissent et la justice coloniale met en place un maillage serré pour contrôler l'archipel. Mais dans cette société de surveillance, où le taux de judiciarisation s'avère sans doute l'un des plus élevés de l'empire colonial français, la justice peut-elle véritablement s'exercer ? Car la moitié de celles et ceux qui comparaissent devant ces tribunaux coloniaux ne sont pas francophones : dès lors, comment se comprendre ? Cette étude propose de tracer le portrait collectif des colonisés, des engagés, des libérés et des colons confrontés à la justice en Nouvelle-Calédonie, puis d'analyser les stratégies mises en place pour assurer, ou non, la compréhension linguistique ainsi que les appropriations réalisées, de gré ou de force, par les non-Européens de cette institution symbolique de « l'ordre colonial ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais From the beginning of the colonisation of New Caledonia, a judicial institution modelled on the French one was set up. Criminal, correctional and police courts appeared and the colonial justice system set up a tight network to control the archipelago. But in this surveillance society, where the rate of judicialization is undoubtedly one of the highest in the French colonial empire, can justice really be exercised? For half of those who appear in these colonial courts are not French-speaking: how can they understand each other? This study proposes to draw a collective portrait of colonised, engaged workers, convicts and colonists confronted with justice in New Caledonia, then to analyse the strategies put in place to ensure, or not, linguistic understanding as well as the appropriations made, willingly or by force, by non-Europeans of this symbolic institution of the “colonial order”.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=JSO_157_0211