Contenu du sommaire : Ajustement macro-économique en Europe centrale
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
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Numéro | vol 28, no 1, mars 1997 |
Titre du numéro | Ajustement macro-économique en Europe centrale |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Ajustement macro-économique en Europe centrale
- Régler la facture du communisme du goulasch. Le développement et la macro-stabilisation de la Hongrie dans une perspective d'économie politique - Janos Kornai p. 5
- Inflation et récession transitionnelles : l'exemple des programmes de stabilisation de la Pologne et de la Hongrie - Patricia Gontier p. 81 Les ex-Economies à Planification Centralisée ont eu massivement recours aux programmes de stabilisation préconisés par le FMI durant les premières étapes de leur transformation économique. Les modèles utilisés reposaient directement sur des hypothèses relevant de la théorie des cycles économiques et les comportements prêtés aux agents. Ils avaient deux buts principaux. Il s'agissait, d'une part, de stopper le niveau initialement élevé d'inflation et, d'autre part, de poser les bases d'une croissance stable à moyen terme. Environ six ans après l'adoption de ces programmes, les économistes libéraux tendent à qualifier la Pologne et la Hongrie de "pays stabilisés". Cependant de nombreux problèmes persistent. Ainsi l'inflation n'a pas été stoppée et la croissance économique est toujours précaire. Au-delà du débat sur les effets des chocs exogènes, la difficulté de déterminer des statistiques fiables de la croissance économique ou l'impossibilité de mener une stratégie alternative, le principal problème concerne l'absence de diagnostic initial spécifique en matière de comportements micro-économiques. Celui-ci était supposé superflu car le (r)établissement des mécanismes de marché devait modifier les comportements et rendre les préceptes libéraux efficients. Dans les faits, l'émergence de comportements "orientés vers le marché", alors que les structures héritées du système socialiste n'ont été que partiellement abolies, a débouché sur des dynamiques complexes non anticipées et mal expliquées par la théorie des cycles.Inflation and transformational recession : The example of stabilisation programs in Poland and Hungary. During the initial phases of the economic transition, all of the formerly centrally planned economies have carried out adjustment programs advocated by the IMF. Directly based on the business cycle hypothesis, the models used have had two main aims : to lower the initially high inflation rate and then lay the foundations for stable growth in the middle run. About six years after the adoption of these programs, liberal economists tend to consider Poland and Hungary to be "stabilized". But many problems persist. In particular, inflation has not stopped ; and economic growth is shaky. Beyond the debate about exogenous shocks, the reliability of statistical indicators of economic growth, and the impossibility of applying alternative strategies, the major problem has to do with the absence of an initial diagnosis of behaviors at the micro-economic level. Such a diagnosis was assumed to be superfluous since the market, once introduced, would modify behaviors and make liberal precepts work. Given that the structures inherited from the Communist system were but partly abolished, the emergence of market-oriented behavior has set off complex processes that the business cycle theory did not foresee and cannot easily explain.
- Les lenteurs de la privatisation en Roumanie. Une analyse du comportement des acteurs publics - Daniel Labaronne p. 101 Les résultats de la privatisation roumaine apparaissent modestes au regard de ceux obtenus dans les autres pays d'Europe centrale et orientale. En 1995, moins de 8 % du capital social des sociétés commerciales à capital d'Etat étaient privatisés. Dans cet article, nous proposons d'analyser les difficultés de la privatisation roumaine à travers la théorie positive des choix publics. Celle- ci nous permet d'expliquer par des raisons endogènes, c'est-à-dire par l'analyse des structures institutionnelles et du comportement des acteurs publics - responsables politiques, bureaucrates ou gestionnaires des entreprises publiques - les retards constatés dans le processus roumain de privatisation. Pour conduire cette analyse, nous rappelons le cadre juridique de la privatisation roumaine et nous présentons les résultats statistiques modestes qui illustrent les difficultés de ce processus. Puis, nous avons recours à la théorie des choix publics qui permet d'endogénéiser le comportement de la puissance publique roumaine et d'envisager ce comportement, à travers les choix institutionnels retenus, comme un frein à la privatisation. Enfin, nous nous interrogeons sur les perspectives d'évolution du transfert des actifs publics en Roumanie en soulignant les nombreux obstacles institutionnels qui demeurent dans ce pays en dépit d'une récente loi "d'accélération de la privatisation".The slow pace of privatization in Romania : An analysis of the behavior of public actors. Privatization has not had very pronounced results in Romania as compared with other central and eastern European countries. In 1995, less than 8 % of the nominal capital of government-owned businesses was privatized. By analyzing institutional structures and the behavior of public actors (political authorities, bureaucrats or managers in state -run firms), the theory of public choice uses endogenous reasons to account for the slow pace of the privatization process in Romania. After a description of the legal framework of privatization in Romania and of statistics illustrating the difficulties encountered, the public choice theory is then used to treat public authorities' behavior as an endogenous factor and see it - through the institutional choices that are made - as a brake on privatization. Given the many institutional impediments still in place in Romania despite a recent law for speeding up privatization, questions crop up about the prospects of transferring public assets.
- Une interprétation économique de la tension : expliquer les chocs dans les économies post-communistes - Daniel Daianu p. 129 Une économie communiste utilise médiocrement les ressources du fait de l'impossibilité du calcul économique et de l'absence d'incitation. Une fois que les prix sont libérés et commencent à opérer à des niveaux de quasi-équilibre (de marché), il faut entreprendre une réallocation massive des ressources. La question essentielle est celle de l'intensité possible et probable de la réallocation des ressources, compte tenu de contraintes telles que l'équilibre entre la sortie et l'entrée sur le marché du travail, l'ampleur du déficit budgétaire et les moyens non inflationnistes de son financement, la stabilité politique et sociale, etc. Cet article cherche à montrer pourquoi la tension se manifeste dans un système économique et quelles en sont les implications pour la politique de stabilisation. Après une tentative de formalisation de la tension, l'attention se porte sur le conflit de répartition comme conséquence de la réallocation des ressources. Il est aussi postulé que les arriérés de paiement inter-entreprises sont des symptômes de tension. Ce raisonnement peut contribuer à l'élaboration d'une explication économique des chocs.An economic explanation of strain : explaining shocks in post-communist economies. A command system uses resources poorly because of the impossibility of economic calculation, and the lack of incentives. Once prices are freed and start to operate at quasi-equilibrium (market-clearing) levels, a massive resource reallocation should take place. The major issue is the possible, and probable, intensity of this reallocation in view of constraints such as : the balance between exit and entry in the labor market ; the size of the budget deficit and the means for financing it without fueling inflation ; social and political stability, etc. This paper attempts to show why strain emerges in an economic system, and what are its implications for stabilization policy. After a formalized expression of strain is suggested, the distributional struggle - as a consequence of resource reallocation - is highlighted. It is also argued that inter-enterprise arrears are a symptom of strain. This line of reasoning can help us work out an economic explanation of shocks.
Désintégration yougoslave
- Le long processus de désintégration de la Fédération yougoslave ; tentative de périodisation - Yves Tomic p. 147
- Le discours sur le " nettoyage ethnique " : comment diaboliser une nation - Patrick Michel p. 163 Les définitions du « nettoyage ethnique » qui ont été données traduisent un problème méthodologique, quand ce n'est pas une volonté militante. Ce problème méthodologique est peut-être lié à l'information, dont le système est loin d'être parfait. Le fait que l'expression ait ensuite servi à décrire des situations en dehors de l'espace yougoslave et non contemporaines témoigne que la Yougoslavie n'est qu'un exemple dans une suite récurrente d'homogénéisation nationale.The « ethnie cleansing » discourse : How to demonize a nation. Definitions of « ethnie cleansing » convey a methodological problem, when they do not express a militant viewpoint. This methodological problem may be related to the far from perfect news system. Given that this phrase has been applied to situations outside Yugoslavia and even outside our times, Yugoslavia is but one example in recurrent processes of national homogenization.
Revue des livres
- François Seurot - Les causes économiques de la fin de l'Empire soviétique - Marie Lavigne p. 197
- Vladimir Pastukhov - Tri vremeni Rossii : obscestvo i gosudarstvo v proslom, nastojascem. buduscem (Les trois temps de la Russie : société et Etat, passé, présent, avenir) - Jean-Robert Raviot p. 200
- I. Les Sibériens. De Russie et d'Asie, une vie, deux mondes ; II, Boris Chichlo (dir-). - Sibérie III. Questions sibériennes. Les peuples du Kamtchatka et de la Tchoukotka - Dominique de Lapparent p. 205
- Christian von Hirschhausen - Du combinat socialiste à l'entreprise capitaliste. Une analyse des réformes industrielles en Europe de l'Est - François Bafoil p. 211
- " Allemagnes. année zéro ", - Politix - Claudie Weill p. 215