Contenu du sommaire
Revue | Communication & Langages |
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Numéro | no 6, juin 1970 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Linguistique
- Sur une grammaire de l'image - Jean Feller p. 9 pages Avec sa Grammaire élémentaire de l'image), Albert Plécy nous donne un magnifique album de photographies. Tous les aspects, toutes les possibilités techniques et artistiques de l'art photographique sont mis en valeur. Tout au long de son exposé, et comme en surimpression, Albert Plécy s'est livré à une réflexion sur la nature et le rôle de l'image. Il assigne à cette dernière une place prépondérante dans notre civilisation, il y voit même la grande révolution de notre temps. Et, pour conclure, il suggère quelques solutions pratiques pour que cette dévolution ne soit pas désordre et confusion, mais ordonnance et efficacité.
- En lisant Roland Barthes : écriture, lecture, relecture et lisibilité - François Richaudeau p. 12 pages Un texte de Roland Barthes laisse rarement son lecteur indifférent : irritation, intérêt, lassitude, engouement, renoncement, attirance. Par les sentiments qu'il déclenche, il est selon le vocabulaire de Barthes lui-même, pluriel. Mais il ne l'est pas moins par les réflexions qu'il suggère. François Richaudeau, ayant lu et relu « S/Z »présente ci-dessous cet ouvrage et ses propres réflexions. Certaines d'entre elles débordent le cadre que s'était fixé Roland Barthes, mais ce dernier pourrait-il s'en étonner, lui qui affirme : le texte est en somme un fétiche; et le réduire à l'unité du sens par une lecture abusivement univoque... c'est esquisser le geste castrateur ».
- Sur une grammaire de l'image - Jean Feller p. 9 pages
Informatique
- Ordinateur et composition automatique - Maurice Girod p. 12 pages Les premiers caractères mobiles ont été inventés au XVe siècle ; avec la linotype, la composition par lignes de plomb mono-bloc quatre siècles après. Mais il n'a pas fallu cent ans pour voir apparaître des améliorations, voire des révolutions surprenantes dans les procédés de composition. Une nouvelle étape, la plus récente, est la composition automatique par ordinateur. Si les perspectives ouvertes par cette nouvelle technique sont immenses, son utilisation posait au départ une quantité de problèmes qu'il fallait énoncer, analyser puis résoudre ou prévoir, puisque l'ordinateur ne fonctionne que selon les logiques définies dans ses programmes, ceux-ci ayant une structure qu'il est important de préparer à une prospective de développements plus ou moins prévisibles. Ce sont quelques-uns de ces problèmes multiples et complexes qui sont exposés ici par Maurice Girod, directeur des développements pour les industries graphiques à la compagnie IBM, qui indique pour chacun d'eux, à la fois la nature de la question à résoudre et les solutions adoptées. On verra que rien ne pouvait être laissé de côté, qu'il s'agisse de la façon de couper les mots ou du processus de justification ou encore de la création d'un langage-code universel permettant, à long terme, de réutiliser des compositions, quel que soit le matériel utilisé.
- Ordinateur et composition automatique - Maurice Girod p. 12 pages
Graphisme
- La lettre et l'image - Massin p. 12 pages « L'histoire de l'écriture illustre, depuis des millénaires, la tentative de l'homme de fixer, dépeindre la parole », écrit Massin. C'est cette histoire que raconte l'auteur à travers un livre qui comporte plus de 1 000 documents qui reproduisent les formes les plus diverses de lettres de l'Antiquité à nos jours. Massin, en commentant ces documents, montre quelle a été la préoccupation permanente, qu'elle soit inconsciente ou affirmée, de tous ceux dont le métier est de se servir de lettres et d'images : « Retrouver dans le dessin de notre alphabet la trace de l'image de l'homme, de l'animal ou des objets. » Raymond Queneau présente ainsi cet ouvrage : « Voici un livre d'amour, un livre d'amour et d'amitié. Son auteur fait partie de la S.P.A., c'est-à-dire de la Société protectrice de l'alphabet...»
- Mode et style dans le caractère typographique - G. W. Ovink p. 8 pages L'article que nous reproduisons ci-dessous a été rédigé à partir des notes prises au cours de l'exposé du docteur G. W. Ovink au XIe Congrès de l'Association typographique internationale, qui s'est tenu à Prague au mois de juin 1 969. G. W. Ovink, professeur d'université, est attaché comme conseiller graphique à la Fonderie Amsterdam. Il a publié en 1938 la somme de ses recherches sur la lisibilité. Legibility, Atmosphere-Value and Forms of Printing Types, qui était le premier ouvrage moderne traitant des aspects objectifs et subjectifs de la lisibilité. C'est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de l'histoire des conceptions typographiques.
- La lettre et l'image - Massin p. 12 pages
Sociologie
- L'avenir sur les ondes - Jean Cazeneuve p. 7 pages Le texte ci-dessous est la conclusion d'un livre, intitulé les Pouvoirs de la télévision, qui vient de paraître aux éditions Gallimard, dans la collection Idées. Dans cet ouvrage, l'auteur cherche d'abord à situer la télévision dans une vue prospective très générale à partir des grandes théories concernant l'évolution des sociétés et notamment en partant d'une étude critique des analyses de McLuhan. Puis il reprend les conclusions d'un grand nombre de recherches empiriques pour étudier les effets de la télévision sur l'opinion publique, en faisant état aussi d'une enquête qu'il a dirigée au cours de la récente élection présidentielle en France. Il note que la télévision a d'abord joué un rôle d'uniformisation et renforcé le conformisme, mais que, plus récemment, son action s'exerce dans un sens tout différent.
- L'avenir sur les ondes - Jean Cazeneuve p. 7 pages
Mass media
- Les gravures modernes dans les Prisunic. Entretien avec Jacques Putman - Jacques Putman p. 9 pages De tradition, il y a dans chaque grand magasin un rayon « objets d'art ». Le Beethoven en plâtre bronzé y voisine avec la réduction de la Diane chasseresse ou le Coucher de soleil sur la baie de Naples. C'était pour une part importante du public le seul contact réel avec le domaine de l'art, mais aux frontières de l'art. Il y a peu d'années, une expérience a été tentée ; elle s'est poursuivie et peut être à bon droit considérée aujourd'hui comme un succès. Il s'agit de l'initiative prise par les magasins Prisunic de mettre en vente des tirages de gravures originales à des prix abordables. Jacques de Panafieu s'est entretenu avec Jacques Putman, initiateur et responsable de cette innovation.
- Les gravures modernes dans les Prisunic. Entretien avec Jacques Putman - Jacques Putman p. 9 pages
Publicité
- La publicité au secours de la presse. Entretien avec Daniel Toscan du Plantier - Daniel Toscan du Plantier p. 13 pages M. Toscan du Plantier est le directeur commercial de Régie-Presse. Il était donc normal que l'entretien que nous avons eu avec lui porte à la fois sur la régie de publicité et sur la presse. Il développe ici des opinions toutes personnelles qui concernent aussi bien le rôle des régies que l'histoire récente et l'avenir proche de la presse française. Avec une lucidité parfois marquée de véhémence, il expose une théorie qui ne manque pas de vraisemblance : la presse française, imprégnée d'une sorte de malthusianisme inconscient, est en dehors des grands circuits économiques. Seule, la régie extérieure de publicité qui garantit la liberté du journaliste et la sécurité matérielle de l'entreprise peut assurer à la fois l'indépendance et l'extension de la presse. Il ne s'agit pas de subordonner la presse à la publicité ou la publicité à la presse, mais d'assurer une collaboration dépourvue d'arrière-pensées. C'est la dernière — et peut-être l'unique — chance des journaux français de résoudre une crise qui est à la fois une crise économique et une crise de la communication. Voici le compte rendu, enregistré au magnétophone, de cet entretien dans lequel les interlocuteurs de Toscan du Plantier étaient Yvette Bensoussan, chargée du service de publicité de Communication et langages, et Jean Feller. Mais rappelons d'abord, pour nos lecteurs, ce qu'est dans le domaine de la presse une régie et quelles en sont les formes. D'une façon générale, une régie est un organisme spécialisé qui « recrute » la publicité au bénéfice des journaux, moyennant rémunération. Une régie peut être intégrée, c'est-à-dire constituer l'un des services intérieurs d'un journal, et dépendant alors directement de la direction de ce journal ; elle peut être extérieure, c'est-à-dire totalement indépendante et liée à un journal ou plusieurs journaux par un contrat exclusif aux termes duquel elle doit assurer à ce journal ses recettes publicitaires. Il y avait même autrefois une régie forfaitaire, c'est-à-dire que le journal s'engageait à publier toute la publicité « recrutée » par le régisseur, contre une somme fixe, sans égard au volume de cette publicité, forme qui est maintenant pratiquement disparue.
- Une monographie publicitaire : Nicolas - Claude Vielfaure p. 15 pages Une campagne publicitaire qui dure près de cinquante ans est un fait rare. C'est le cas des établissements Nicolas qui ont eu jusqu'à ces dernières années une conception de leur affaire qui faisait de la publicité une activité non moins importante que la sélection et la distribution de leurs produits, vins, alcools, apéritifs. . . Certes, dans cette longue histoire, toutes les réalisations ne sont pas d'égale valeur : faiblesse, erreurs, fautes de goût même peuvent se rencontrer. Et, depuis peu, cet effort continu semble s'être achevé ; Claude Vielfaure, l'auteur de cet article le fait remarquer. Néanmoins, une politique poursuivie pendant un demi-siècle méritait que l'on examine ses méthodes et ses réalisations.
- La publicité au secours de la presse. Entretien avec Daniel Toscan du Plantier - Daniel Toscan du Plantier p. 13 pages
Libres réflexions
- Un antique mode de communication : la prière - R. Chauvin p. 8 pages La prière est un phénomène mystérieux. La définition du dictionnaire ne peut suffire à l'éclairer, qui la définit comme une « élévation de notre conscience, de notre esprit vers Dieu, pour l'adorer, le remercier et lui demander son secours ». La prière serait en somme une tentative de communication par un message dont on attend le retour sous une forme différente, message en général codé dans des formules fixées par la tradition. Mais c'est aussi plus que cela. Rémy Chauvin l'explique ici. Pour illustrer ses propos, nous avons choisi quelques textes de prières parmi les plus anciennes et les moins connues.
- Qu'allez-vous faire des Salines de Chaux ? - Gérard Blanchard p. 9 pages Sans doute n'est-ce point un hasard si c'est dans sa prison, en 1793, que Claude-Nicolas Ledoux, arrêté par le Tribunal révolutionnaire, commence à rédiger l'Architecture considérée sous le rapport de l'Art, des mœurs et de la législation, ouvrage qu'il publiera en 1804, deux ans avant sa mort. C'est qu'au cœur de la Révolution son œuvre d'architecte est terminée. Constructeur d'hôtels, dans la tradition de Gabriel (hôtel de Montmorency), puis à la façon de Palladio (hôtel de Thélusson) il a — et c'est sa propre création — réalisé les Salines de Chaux à Arc-et-Senans (de 1775 à 1779) et les pavillons de l'octroi pour l'enceinte des Fermiers-Généraux (1784-1787). Puisqu'il n'a plus les moyens de construire, il n'y a plus à Ledoux qu'à édifier sa théorie : c'est le projet de sa ville idéale dont les Salines sont une sorte de prototype. Urbanisme, environnement, aménagements de l'espace : ce sont les mots que l'on utiliserait aujourd'hui pour désigner ses préoccupations et les solutions qu'il propose. Des Salines de Chaux, il ne reste qu'un décor à restaurer... et un projet. M . Serge Antoine, chargé de mission à l'Aménagement du territoire, souhaite, en effet, que les Salines de Chaux soient aménagées en un centre de prospective. Il s'en est expliqué dans un texte tiré à un très petit nombre d'exemplaires et dont sont extraites toutes les citations de Gérard Blanchard. Des travaux sont déjà commencés dans le corps principal des bâtiments pour transformer les appartements du directeur en salle d'exposition ; tout autour, uncertain nombre d'habitation restaurées devraient ultérieurement recevoir les chercheurs. Gérard Blanchard estime que ce projet ne vas pas assez loin et il expose ici ses suggestions sous forme de lettre portant en exergue « A S. A », c'est-à-dire « A Serge Antoine ».
- Sur une grammaire de l'image - Jean Feller p. 5-13
- En lisant Roland Barthes : écriture, lecture, relecture et lisibilité - François Richaudeau p. 15-26
- Ordinateur et composition automatique - Maurice Girod p. 29-40
- La lettre et l'image - Massin p. 42-53
- Mode et style dans le caractère typographique - G. W. Ovink p. 54-61
- L'avenir sur les ondes - Jean Cazeneuve p. 63-69
- Les gravures modernes dans les Prisunic. Entretien avec Jacques Putman - p. 71-79
- La publicité au secours de la presse. Entretien avec Daniel Toscan du Plantier - p. 81-93
- Une monographie publicitaire : Nicolas - Claude Vielfaure p. 94-108
- Un antique mode de communication : la prière - Rémy Chauvin p. 111-118
- Qu'allez-vous faire des Salines de Chaux ? - Gérard Blanchard p. 119-127
- Un antique mode de communication : la prière - R. Chauvin p. 8 pages