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L'Homme depuis longtemps modifie son environnement, mais la conscience des conséquences de ces modifications à l'échelle planétaire est un phénomène très récent. La perception du fait que les habitats risquent d'être altérés de manière irréversible est en train de susciter l'intérêt du monde politique et de nouveaux programmes internationaux de recherche pour les années 1990. Après un rappel de certaines modifications de l'environnement en cours, cet article présente les objectifs des principaux programmes actuellement en gestation. « Géosphère-biosphère (Global Change) » a pour objectif de décrire et de comprendre l'ensemble du système terrestre, surtout dans les domaines où des modifications importantes peuvent se produire en quelques décennies ou quelques siècles. Complémentaire du précédent, le programme « Les dimensions sociales des changements de l'environnement planétaire » s'intéresse surtout aux interactions avec les activités humaines. D'autres programmes sont centrés sur les sciences de la Terre ou sur les interactions entre l'océan et l'atmosphère. Les possibilités de participation de géographes à ces programmes sont nombreuses, par le biais de l'U.G.I., dans le cadre d'initiatives européennes, ou à titre individuel.

Le rôle de l'océan dans l'évolution du climat à l'échelle de quelques mois à quelques années est devenu indiscutable. La meilleure illustration de cette action à long terme de l'océan sur l'atmosphère est fournie par l'étude réalisée, dans le cadre d'un grand programme international, du phénomène E.N.S.O. (El Nino Southern Oscillation). E.N.S.O. est une oscillation météo-océanique à grande échelle qui affecte l'atmosphère de l'ensemble de la ceinture tropicale et peut-être de l'atmosphère globale et qui implique également les eaux superficielles de l'océan Pacifique tropical dans son ensemble. L'océan Atlantique tropical est également affecté par ce phénomène avec un retard d'environ un an. Les causes profondes de cette instabilité météo-océanique à l'échelle planétaire ne sont pas encore totalement élucidées. Néanmoins, ces événements se déroulent généralement suivant un schéma identique. Normalement, les eaux chaudes s'accumulent sur le bord ouest de l'océan Pacifique tropical sous la poussée des alizés. Si les alizés faiblissent, il y a reflux brutal de ces eaux chaudes vers l'est par la circulation océanique et des ondes équatoriales. L'anomalie thermique chaude ainsi créée, appelée « El Niño » modifie à son tour le régime des alizés, ce qui tend à amplifier le phénomène jusqu'à un certain seuil où le phénomène s'inverse, créant au contraire des anomalies océaniques froides appelées « La Niña ». En 1982-1983, un événement E.N.S.O. d'une ampleur exceptionnelle a été observé dans l'océan Pacifique. Il a été suivi un an plus tard, en 1984, par un événement chaud semblable affectant l'océan Atlantique tropical. On montre que l'événement de l'Atlantique est la conséquence de l'événement du Pacifique. Les tentatives de simulation de ces phénomènes avec des modèles couplés sont prometteuses. La prévision opérationnelle du climat à ces échelles de temps est envisagée pour le début du siècle prochain en utilisant des modèles couplés à haute résolution que permettront alors les calculateurs et en créant un système d'observation continue et en temps réel de l'état de l'océan comme le fait la météorologie aujourd'hui dans l'atmosphère pour prévoir l'évolution du temps.

Les phases d'E.N.S.O. (El Niño and Southern Oscillation) et les variations des mers arctiques et antarctiques sont, à petite échelle, deux aspects intéressants des interrelations climat-océan. Le phénomène d'E.N.S.O., bien étudié dans le Pacifique, répond à un «forçage » dont l'écho est un peu différent dans les autres océans. Les épisodes récents d'E.N.S.O., dont les causes sont encore discutées, ne peuvent pas être dissociés du lent réchauffement global de la planète. Celui-ci a pour conséquence la décroissance d'ensemble des surfaces englacées des hautes latitudes. Selon les fuseaux, les actions et rétroactions entre océan et atmosphère permettent d'expliquer les variations d'extension des glaces marines.

Les paysans ne sont pas les seuls fabricants du paysage rural au Japon. Le milieu montisylve, composé de montagnes et de forêts fut historiquement façonné par l'ensemble des habitants. La classe guerrière puis bourgeoise en firent un élément privilégié de leur culture, que l'agrarianisme du XXe siècle ne modifia guère. La redécouverte actuelle des paysages montisylves au Japon s'assimile à un renouveau du nationalisme à travers le passéisme et la floraison d'études mettant l'accent sur les spécificités japonaises.