Contenu du sommaire : Villes nouvelles et grands ensembles

Revue Histoire urbaine Mir@bel
Numéro no 17, décembre 2006
Titre du numéro Villes nouvelles et grands ensembles
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Villes nouvelles et grands ensembles

    • Introduction - Annie Fourcaut, Loïc Vadelorge p. 5-6 accès libre
    • Les grands ensembles ont-ils été conçus comme des villes nouvelles ? - Annie Fourcaut p. 7-25 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette étude interroge la réalité historique de la rupture proclamée par les responsables des villes nouvelles entre leur entreprise et la vague de constructions précédentes encadrées par l'État, de 1953 à 1973, celle des grands ensembles. Les grands ensembles ne sont pas conçus en dehors d'une préoccupation globale d'aménagement du territoire, même si l'absence de réserves foncières rend difficile, sauf pour la SCIC, la mise en œuvre d'une politique de planification urbaine. Les rigidités du financement du logement social expliquent, au moins autant que le fonctionnalisme, l'édification de cités dortoir sans équipements ni emplois. Les responsables du logement des années 1950-1960, conscients de la validité des critiques émises à l'encontre de leurs réalisations, tentent d'inventer des remèdes,dont les référentiels ne sont pas éloignés de ceux des concepteurs des villes nouvelles.
      Have the Grands ensembles been built like the new towns? The builders of the new towns have asserted the breaking off beetween what they have done and the previous building public policy, the grands ensembles (large housing estates) period, from 1953 to 1973. This article focuses on the historical meaning of this proclaimed difference.The grands ensembles are conceived within a global town and country planning policy, even if the lack of land stock make it difficult to realise, exept for the SCIC. Large housing estates became dormitory towns without amenities and jobs not so much because of the influence of fonctionalism but because of the rigid way they were financed. The leaders of public housing policy of the 1950-1960 years were aware of the validity of the critics against what they have built. They try to invent solutions, not so far as those conceived by the builders of the new towns.
    • De « l'ensemble » à la ville : flottements des années 1960 et puissance de « l'extra-territorialité » - Viviane Claude p. 27-45 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En France, tout au long des années 1960, ce qui est désigné par «grand ensemble» et ce qui a été appelé «ville nouvelle» sont restés dans des définitions incertaines. Ni les politiques mises en œuvre, ni les appréciations des observateurs, ni même les analyses scientifiques ne permettent de poser des distinctions claires et consensuelles. Cet état de confusion prend en principe fin avec la création officielle des Établissements publics d'aménagement des villes nouvelles (premiers EPAVN en avril 1969) qui est une sorte de consécration d'un long travail de persuasion, d'expérimentations discrètes et de batailles institutionnelles. L'article se propose d'éclairer ce travail. D'abord à travers l'argumentation que construisent les promoteurs des villes nouvelles face à l'emprise du principal producteur des «grands ensembles» (la Société centrale d'équipement du territoire, filiale du grand argentier, la Caisse des dépôts et consignations). Ensuite à travers les difficultés pratiques et conceptuelles que rencontrent les jeunes praticiens appelés dans les futures «villes nouvelles» à faire la preuve qu'ils peuvent faire mieux que leurs prédécesseurs. L'article conclut sur une dernière hypothèse selon laquelle les années 1970 sont favorables aux EPAVN dès lors qu'ils ont pu tirer parti des moyens nouveaux donnés par les techniques de communication et par ce qui deviendra le marketing territorial.
      From new residential estates to towns: 1960's wavering and the strength of ‘‘extraterritoriality'' In France throughout the 1960s, the distinction between ‘‘new residential estates'' (grands ensembles) and ‘‘new towns'' remained quite vague. Neither the policies implemented, the assessments of observers or even scientific analyses produced any clear, consensual distinction. This state of flux theoretically came to an end with the official creation of the first Établissements publics d'aménagement des villes nouvelles (EPAVN – public bodies responsible for new town planning) in April 1969 following a long period of lobbying, behind-the-scenes experimentation and institutional conflict. This article proposes to shed some light on this work. Firstly, it analyzes the arguments used by the developers of new towns in the face of the power wielded by the main ‘‘producer'' of ‘‘new residential estates'' (i.e., Société centrale d'équipement du territoire, a subsidiary of Caisse des dépôts et consignations, the French Deposits and Consignments Office). The article then goes on to focus on the practical and conceptual difficulties encountered by the young practitioners sent to work in the future ‘‘new towns'' in proving that they could do better than their predecessors. Lastly, the article concludes that the 1970s were favourable to the EPAVNs as soon as they were able to make use of the resources provided by new technology and communication techniques and by what eventually came to be known as territorial marketing.
    • « Ville nouvelle » ou « grand ensemble » : les usages localisés d'une terminologie bien particulière en Région parisienne (1965-1980) - Laurent Coudroy de Lille p. 47-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'usage des expressions «grands ensembles» et «villes nouvelles» est plus complexe qu'il n'y paraît. Une étude portant sur certaines opérations d'urbanisme à travers les années 1965-77 dans la région parisienne montre quels enjeux le choix des mots recouvre. Une comparaison systématique de la réalisation de la Zup de Fontenay-sous-Bois et du «Nouveau Créteil», montre comment les acteurs municipaux se sont appropriés ces grands projets lancés par l'État dans les années 1970.
      ‘‘Ville nouvelle'' or ‘‘grand ensemble'', local use of specific terminology The use of the expressions such as ‘‘grands ensembles'' or ‘‘villes nouvelles'' is more complex that it seems. A study of urbanistic program over the years 1965-1977 in the Parisian area shaws what is at stake in those words. A comparison between the creation of the ‘‘Zup de Fontenay-sous-Bois'' and of ‘‘Nouveau Créteil'' reveals how the local actors have got involved in these large projects launched par the governement.
    • Grands ensembles et villes nouvelles : représentations sociologiques croisées - Loïc Vadelorge p. 67-84 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Pour leurs fondateurs des années 1965-1975, les villes nouvelles ont été conçues en opposition aux grands ensembles. Cette conviction forge un lieu commun de mémoire qu'il s'agit aujourd'hui de déconstruire. Les sociologues des années 1960-1975 ont joué un rôle important dans la construction symbolique de cette opposition. À partir d'une analyse du corpus de la recherche sociologique de l'époque (revues, thèses), on montre tout d'abord que la terminologie demeure longtemps indécise: grand(s) ensemble(s), ville neuve, ville(s) nouvelle(s) se confondent parfois jusqu'au milieu des années 1970, témoignant d'un décalage entre les observateurs sociologues et les décideurs-aménageurs. La critique socio-logique de l'urbanisme des nouveaux ensembles urbains des années 1960 est cependant virulente et contribue à faire des grands ensembles des repoussoirs auxquels on oppose une cité idéale mal définie. Cette critique est en phase avec l'expérimentation urbanistique des neuf vraies villes nouvelles qui sortent de terre à partir du début des années 1970.
      ‘‘Grands ensembles'' et ‘‘villes nouvelles'':sociological representations French new towns builders used to present these towns at variance with the ‘‘grands ensembles.'' These theory, which inform memory of the new towns, must form the subjetc of cultural studie. French sociology of the Sixties-Seventies play an important part in the construction of this contrast. Using sociological corpus of these years (thesis, reviews), we demonstrate that the terminology is not fixed at the moment: grand(s) ensemble(s), ville neuve, ville(s) nouvelle(s) merged until the mid-seventies. Sociological critical of sixties urbanism is however very hard and contribute to act new towns as a foil to ‘‘grands ensembles.'' Nevertheless, new towns are not really define by the sociologists. Their global critical agree on that point with the real nine new towns builder's conceptions.
    • Le Mirail : un projet de « quasi-ville nouvelle » au destin de grand ensemble - Marie-Christine Jaillet-Roman, Mohammed Zendjebil p. 85-98 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La ZUP du Mirail a été conçue à l'origine comme un projet de ville moderne qui devait rééquilibrer le développement de Toulouse. Ce projet n'a trouvé ni soutien politique local, ni moyens financiers, ni cadre réglementaire adaptés à son ambition. L'abandon du projet initial, sa profonde transformation expliquent pour partie le caractère composite du Mirail et la trajectoire qu'il a connue: celle d'un grand ensemble qui s'est progressivement «déqualifié ». Aujourd'hui la démolition-reconstruction qu'il connaît peut contribuer à lui redonner de la «valeur» dans un environnement urbain qui s'est «requalifié », mais au risque d'une mutation sociale de son peuplement qui rendra plus difficile l'accès à un logement «bon marché » pour les populations les plus modestes.
      Le Mirail: a ‘‘ville nouvelle'' developped as a «grand ensemble» The zone urbaine prioritaire or ZUP of Le Mirail (Toulouse, France) was originally intended as a modern city project that would lend balance to development distribution in Toulouse. Yet the project found neither the local political support, the financial means nor the regulation framework suited to its ambitions. The fact that the initial plans were then abandoned and the project radically transformed account, in part, for Le Mirail's composite character, as well as for its trajectory since: that of a large residential development become ‘‘disqualified'' over time. Today, the ongoing demolition-reconstruction of Le Mirail may help give it back some ‘‘value'' in a ‘‘requalified'' urban environment, but at the risk of socially transforming its population, thereby making it more difficult for those with the lowest income to gain access to ‘‘cheap'' housing.
    • Mourenx : de la ville nouvelle à « la ville de banlieue »? - Paulette Girard p. 99-108 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Mourenx située à 25 km de Pau a été créée ex nihilo en 1957. Sa naissance et son évolution sont intimement liées au développement économique du complexe gazier et industriel de Lacq. Conçue comme une ville autonome, bien différente des grands ensembles, elle associe à une répartition spatiale des fonctions en quartier, un centre-ville particulièrement important. Les difficultés des années 1970 provoquent cependant la fin de la «ville industrielle». Les opérations de réhabilitation tentent, aujourd'hui, de donner un second souffle à ce qui est devenu une ville de banlieue.
      Mourenx from a newtown to the ‘‘ville de banlieue'' Mourenx, 25 km from Pau, was built in 1957. The birth and the evolution are linked to the economic development of the industrial site of Lacq. The project aims at building an autonomous community, very different from the ‘‘grands ensembles'' with an important civic-center. The 1970's crisis stop the development of the ‘‘industrial city''. Today, the operations of rebuilding confirm the new pattern of what they call a ‘‘ville de banlieue''.
    • Colomiers ville-neuve : une réalisation municipale sur le modèle des new towns anglaises - Pierre Weidknnet p. 109-128 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Réalisée à partir du début des années 1960, la ville nouvelle de Colomiers, près de Toulouse, possède des caractéristiques très originales, sinon uniques, dans la production urbaine de son époque. D'initiative locale, ce projet a été porté par une volonté politique municipale forte et durable malgré les réticences de l'administration de l'urbanisme et en concurrence avec les projets toulousains. Contrairement à la doctrine dominante à l'époque, le modèle urbanistique de Colomiers est celui des New Towns anglaises de l'immédiat après deuxième guerre mondiale (principalement Harlow), vise à constituer une communauté autonome et donne une large place à l'habitat individuel. Le choix et le profil de l'architecte en chef de la ville nouvelle, sont également très originaux: choisi par le maire, René Viguier, est un autodidacte local qui applique ici une méthode de conception largement inspirée de l'enseignement de Robert Auzelle dont il est alors l'élève à l'Institut Universitaire d'Urbanisme de Paris.
      Colomiers Ville-Neuve: a municipal achievement based on the British new towns model Built in the early 60's, the new town of Colomiers, close to Toulouse, has very special if not unique features compared to urban productions of its time. Born from a local initiative, this project was carried through strong and steady municipal leadership despite the urbanism administration reluctance and the competition with Toulouse projects. Departing from the then dominant doctrine, the urbanistic model of Colomiers is that of the British New Towns built just after World War II (mainly like Harlow). It aims at building an autonomous community and gives priority to individual housing. The choice and profile of the Chief architect of the new town, are original as well: chosen by the mayor, René Viguier is a local self-educated architect. Here, he applies a design method widely inspired by Robert Auzelle's teaching, from whom he is at that time a student at the Institut Universitaire d'Urbanisme de Paris.
    • L'urbanisation en Basse-Seine : regards sur la conception et l'évolution des grands ensembles et de la ville nouvelle du Vaudreuil - Frédéric Saunier p. 129-146 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En France, l'aménagement du territoire serait né avec la création en 1963 de la DATAR. L'expérience des villes nouvelles, tentée à la même époque, était considérée comme un contre-modèle des grands ensembles, une rupture avec des pratiques décriées. Pourtant, à regarder de près l'aménagement de la Basse Seine durant les Trente Glorieuses, cette rupture s'avère moins franche. La ville nouvelle du Vaudreuil découlait d'une réflexion consacrée à l'aménagement de la vallée depuis le mitan des années 1950. En outre, comparer l'histoire du Vaudreuil avec celles de la Grand'Mare (Rouen) et de Caucriauville (Havre), grands ensembles majeurs de la Basse Seine, dévoile de nombreuses similitudes dont la plus frappante est le devenir commun des trois dans la réhabilitation sociale des banlieues difficiles.
      Urbanization in ‘‘Basse Seine;'' attentions on conception and evolution of ‘‘grands ensembles'' and Le Vaudreuil new town In France, planning would be born with the ‘‘DATAR'' creation in 1963. New towns experiment, attempted at the same time, was considered as a counterpattern, a rupture with decried practices. Nevertheless, looking closely at the planning of the ‘‘Basse Seine'' during the three post-war ‘‘glorious decades'' in France, this rupture doesn't seem so clear. Le Vaudreuil new town followed from a cogitation dedicated to the planning of the valley since the mid-fifties. Moreover, comparing Le Vaudreuil history with those of Grand'Mare (Rouen) and Caucriauville (Le Havre), major ‘‘grands ensembles'' of the ‘‘Basse Seine'', reveals many analogies, the most remarkable of which is their common mutation into the social restoration of hard to manage suburbs.
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