Contenu du sommaire : Revue de l'OFCE n°81

Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 81, avril 2002
Titre du numéro Revue de l'OFCE n°81
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : perspectives pour 2002-2003

    • Reprise en porte-à-faux.Perspectives 2002-2003 pour l'économie mondiale - p. 10-79 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La fin de la bulle technologique et financière des années 1996-2000 a conduit à un net ralentissement de la croissance mondiale en 2001 (2,3 % après 4,4 % en 2000). Le repli de l'activité est avant tout industriel et commun à de nombreuses régions du monde : la mondialisation n'est pas un vain mot. Les attentats du 11 septembre 2001 ont eu un impact limité sur l'activité à la fois dans le temps et à certains secteurs. Les politiques économiques ont réagi pour soutenir la croissance et l'OPEP a accepté momentanément un prix du pétrole inférieur à son objectif. Les prix du Brent sont restés proches de 20 dollars jusqu'au début de mois de mars. L'économie américaine est officiellement en récession depuis un an mais de façon inhabituelle : la consommation des ménages résiste grâce au dynamisme du revenu ; les destructions d'emplois et la baisse de la durée du travail sont compensées par une inflation modérée et par la hausse du salaire horaire nominal. Le Japon a de nouveau plongé dans la récession et ne parvient pas à résoudre sa crise financière. La zone euro n'a pas trouvé les ressorts internes qui lui auraient permis d'échapper au ralentissement de ses partenaires commerciaux. L'activité est atone depuis le deuxième trimestre 2001, la consommation des ménages s'étant nettement infléchie au second semestre, les effets des allègements fiscaux passés s'estompant et le marché du travail se dégradant à nouveau, alors que le taux de chômage reste élevé. Le Royaume-Uni a mieux résisté que les autres pays du G7 du fait d'une demande intérieure plus soutenue. La crise financière argentine n'a que peu affecté le reste de l'Amérique latine. Les pays pétroliers, et notamment la Russie, ont été relativement épargnés par le ralentissement mondial, du fait de la hausse des prix du pétrole en 1999-2000. La plupart des économies d'Europe centrale ont, à l'exception notable de la Pologne, résisté au ralentissement mondial grâce au dynamisme de leur demande interne. La Chine n'a aussi été que peu affectée grâce à la taille de son marché intérieur. A la fin du premier trimestre 2002, la reprise économique paraît inscrite dans les indicateurs conjoncturels des grands pays industrialisés, à l'exception du Japon. Aux États-Unis, le policy-mix est particulièrement expansionniste. Le taux objectif des fonds fédéraux n'est que de 1,75 % depuis la fin 2001 (soit une baisse de 4,75 points en un an). La croissance devrait cependant repartir sur des rythmes plus modérés que dans la seconde moitié des années 1990, du fait des niveaux atteints par l'endettement privé. Fin 2002, la croissance serait de 2,9 % en glissement et n'accélèrerait pas en 2003. La Réserve fédérale procèderait à un premier resserrement monétaire au début de l'été et les taux courts seraient de 3,7 % fin 2003. Le policy-mix est moins expansionniste dans la zone euro. La BCE a abaissé son taux directeur à 3,25 % (soit une baisse de 1,5 point entre mai et novembre 2001). Les gouvernements et les autorités européennes se sont mis d'accord pour laisser jouer les stabilisateurs automatiques lors du ralentissement de 2001. Les objectifs des programmes de stabilité limitent les marges de manœuvre des politiques budgétaires. En 2002 et 2003, les politiques budgétaires seraient pratiquement neutres dans la zone. La BCE déciderait une première hausse de ses taux directeurs au troisième trimestre, et porterait les taux courts à 4,4 % à la fin 2003. La reprise se ferait à des rythmes similaires dans la zone euro et aux États-Unis. L'arrêt du déstockage permettrait une reprise technique au premier trimestre. L'investissement progresserait de nouveau dès la mi-2002, mais le bas niveau des taux d'utilisation des capacités de production ne suggère pas de reprise forte avant 2003. La consommation des ménages bénéficierait de la désinflation résultant de la baisse du prix du pétrole en 2002 par rapport à 2001. La parité euro/dollar resterait voisine de 0,87 d'ici la fin 2002 et remonterait légèrement au cours de 2003, lorsque la croissance se consoliderait dans la zone euro. Le Japon resterait à l'écart de la reprise, la dépréciation du yen et la progression de ses marchés extérieurs ne permettant pas de compenser la faiblesse de la demande interne. Les taux d'intérêt nominaux resteraient proches de zéro. Les marges de manœuvre de la politique budgétaire sont faibles vu le niveau actuel du déficit et de la dette publics. Le commerce mondial de marchandises retrouverait un rythme de croissance de l'ordre de 8 % à l'horizon 2003 (– 6 % en glissement annuel à la fin 2001), la reprise de l'activité industrielle se diffusant aux pays en développement. La croissance mondiale serait de 2,4 % en 2002 et de 3,6 % en 2003. Le scénario de reprise repose sur un accompagnement des politiques économiques et sur des prix du Brent stables autour de 23 dollars à l'horizon 2003. Sa réalisation est conditionnée à l'évolution de la situation au Proche-Orient, où la montée des tensions en mars a fait remonter le prix du baril de Brent à 25 dollars à la fin du mois. Le scénario suppose aussi que les marchés boursiers, qui font preuve d'une grande volatilité au gré des bonnes nouvelles de conjoncture et des mauvaises nouvelles de scandale financier ou de pertes des entreprises depuis plusieurs mois, ne connaîtront pas de rechute dans les mois qui viennent.
      Short-term indicators suggest a turning point in world activity at the turn of 2001/2002. The September attacks have had a limited macroeconomic impact. The US policy mix is very expansionary. Interest rates have been cut in the Euro Area too and automatic stabilisers have been allowed to play. Oil prices are expected to remain around $23, well below their peak of late 2000. This will help to ease inflation thereby supporting household consumption. GDP will grow by less than 3 % in the US, due to high private indebtedness levels. GDP will grow at the same pace in the EU, whereas it will remain desperately low in Japan. The Euro would slightly appreciate against the dollar. World GDP will grow by 2,4 percent this year and by 3,6 next year.
    • Fiches pays - p. 81-139 accès libre
    • France : le pire s'éloigne. Perspectives 2002-2003 pour l'économie française - p. 141-189 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La prévision de croissance de l'OFCE est de 1,6 % pour l'année 2002 et 2,9 % pour 2003. Elle se caractérise par une reprise, technique au premier semestre 2002, puis relayée par l'investissement. La reprise de l'économie mondiale à la mi-2002, associée à l'assainissement des comptes des entreprises, permettrait une reprise de l'investissement, dès le deuxième semestre 2002, qui retrouverait son rôle moteur et prendrait le relais des stocks pour soutenir et alimenter la croissance. La fin de la crise de la nouvelle économie et de la sur-accumulation de capital abonderaient dans cette direction. Cette reprise progressive de l'investissement devrait s'accompagner d'une légère augmentation des effectifs employés permettant de soutenir la consommation des ménages. La demande intérieure serait consolidée par une légère baisse du taux d'épargne qui retrouverait le niveau de début 2001. Le taux de chômage commencerait à baisser à partir du dernier trimestre 2002 pour atteindre 8,6 % de la population active à la fin de l'année 2003. Sous l'hypothèse que les dépenses publiques croîtraient au même rythme que ces quatre dernières années et que les mesures fiscales annoncées par l'actuel gouvernement seraient mises en œuvre, le déficit resterait à un niveau élevé selon les critères de la Commission européenne : 2,0 % du PIB en 2002 et 2003. Le nouveau gouvernement serait alors dans l'impossibilité de respecter l'objectif d'équilibre en 2004, sur lequel se sont engagés le président de la République et le Premier ministre lors du sommet européen de Barcelone les 15 et 16 mars 2002.
      The OFCE forecast of growth is 1,6 % for 2002 and 2,9 % for 2003. A technical resumption in the first half of 2002 would be followed by a rebound of investment. The upturn of the world economy at the middle 2002, associated with the improvement of the corporate financial situation, would allow a resumption of investment. The resumption of investment should come along with a light increase of the employment, supporting the household consumption. The unemployment rate would begin to fall from the last quarter 2002 on to reach 8,6 % at the end of 2003. The public deficit would stay at a high level according to the European Commission criteria : 2,0 % of the GDP in 2002 and 2003. The new government would then be unable to respect the target of the balance in 2004.
    • Débat sur les perspectives - Jean-Paul Fitoussi Page 191 à 203 p. 191-203 accès libre
    • Le taux de chômage d'équilibre - discussion théorique et évaluation empirique. - Odile Chagny p. 205-244 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'évaluation du taux de chômage d'équilibre fait l'objet de nombreuses controverses théoriques et empiriques. Elle oppose notamment les partisans de la Courbe de Phillips à ceux des modèles WS/PS. Dans cet article, nous examinons précisément les conséquences sur la détermination du taux de chômage d'équilibre de la spécification du modèle macroéconomique et en particulier de celle de l'équation de salaire. Une boucle prix-salaire asymétrique dont l'équation de salaire est une Courbe de Phillips et l'équation de prix est spécifiée en niveau permet de distinguer entre les concepts de taux de chômage d'équilibre de moyen et de long terme. Cette distinction peut être un moyen de réconcilier le modèle WS/PS et le modèle de Courbe de Phillips. Au niveau empirique, notre objectif est double. Le premier consiste à évaluer l'impact des caractéristiques institutionnelles sur le taux de chômage d'équilibre au moyen d'une boucle prix-salaire asymétrique pour six pays de l'OCDE (États-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas) au cours des trente dernières années. Les résultats sont peu concluants, le Royaume-Uni étant le seul pays où les changements institutionnels auraient eu un effet significatif. Ils confirment les difficultés, rencontrées dans d'autres études empiriques, à mettre en évidence un lien direct entre les évolutions du chômage et celles des caractéristiques institutionnelles du marché du travail. Le second objectif est de calculer des taux de chômage d'équilibre de moyen et de long terme. Ceci n'a pas été possible pour le Royaume-Uni du fait de phénomènes d'hystérèse complète. Pour les autres pays, les évolutions du taux de chômage d'équilibre de moyen terme expliquent relativement bien celles du taux de chômage jusqu'à la fin des années 1980. Ainsi, le ralentissement des gains de productivité explique une part importante de la montée du chômage en Europe à partir du milieu des années 1970. La hausse du chômage dans les années 1970 est aussi due aux deux chocs pétroliers ainsi qu'à l'augmentation des taux de cotisations employeurs qui les ont suivis. Les politiques de désinflation engagées au début des années 1980 expliquent l'essentiel de la hausse du taux de chômage de cette période. Enfin, dans les années 1990, une part importante du chômage européen est imputable à un déficit de demande : le taux de chômage est nettement au-dessus de son niveau d'équilibre.
      This paper examines the notion of « equilibrium rate of unemployment » (ERU). An « asymmetric » wage-price setting based on a wage Phillips curve and on a price equation in level leads to a clear distinction between medium and long run ERU, as to a kind of reconciliation between WS/PS and Phillips models. This paper proposes medium and long run ERU estimates for six countries (France, Germany, United Kingdom, Netherlands, Spain and United States), incorporating institutional variables. The evolution of the medium run ERU explain relatively well those of the actual unemployment rate until the late eighties. In the nineties, the actual unemployment lies above its equilibrium level suggesting that a important part of the European unemployment is due to an excess supply.
    • Le modèle France de l'OFCE - La nouvelle version : e-mod.fr. - Valérie Chauvin p. 245-300 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis 1984, l'OFCE développe un modèle macroéconomique trimestriel sur l'économie française, utilisé pour des analyses de politique économique et des scénarios de prévision à court et moyen terme. Ce modèle a évolué, intégrant les développements récents aussi bien théoriques qu'économétriques. Il a été simplifié et réestimé à partir des données de comptabilité nationale en base 95. MOSAIQUE est ainsi devenu e-mod.fr (economic-model.france). Le modèle est construit à partir de l'hypothèse d'un fonctionnement néo-keynésien de l'économie. En période de sous-utilisation des capacités de production, la demande globale contraint l'offre et détermine à court terme l'activité. Cependant, le niveau de l'activité rétroagit sur les prix et, par ricochet, sur les comportements de demande. Nous resituons les équations de comportement dans les travaux récents de recherche, en insistant sur celui des administrations publiques. Nous décrivons aussi comment nous avons résolu quelques problèmes pratiques rencontrés par tout modélisateur : méthodes d'estimation, propriétés de long terme du modèle, auto-corrélation, choix des cales.
      Since 1984, the OFCE has developed a quarterly macro-econometric model for the French economy, which has been used both for budget policy analyses and short and medium term forecasts. This model evolved, along with current theoretic and econometric advances. It was simplified and estimated with the national accounts data. Mosaïque has become e-mod.fr (economic-model.France). This model assumes the French economy reacts in a neo-keynesian way : as producing factors are not fully used, the global demand determines supply in the short run. Then, the production level influences prices and thus demand behaviour. Behavioural equations are resituated in the context of current research, insisting on government. We describe as well how we solved some practical problems every modeller meets : estimation methods, long run properties, autocorrelation.
    • Fiche de lecture. Une nouvelle évaluation des effets des allègements de charges sociales sur les bas salaires - Bruno Crépon et Rozenn Desplatz p. 301-315 accès libre
  • Cahier de graphiques