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Revue Revue d'économie du développement Mir@bel
Numéro volume 27, no 3, septembre 2019
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Effets du changement climatique sur la pauvreté et les inégalités en Afrique subsaharienne - Issoufou Soumaïla Mouleye, Youssoufou Hamadou Daouda, Adama Diaw p. 5-32 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article analyse les effets du changement climatique sur le niveau de pauvreté et d'inégalité en Afrique subsaharienne. Pour se faire, un modèle paramétrique et semi-paramétrique d'un système triangulaire a été appliqué aux données de panels de 20 pays d'Afrique subsaharienne couvrant la période allant de 2000 à 2016. La procédure « Generalised Joint Regression Modelling (GJRM) » a été utilisée pour estimer le modèle. Les résultats montrent que si la variabilité climatique (hausse de température et baisse de la pluviométrie) induit des rendements agricoles faibles, leurs effets sur la pauvreté et les inégalités se présentent sous la forme de relation non linéaire. Les chocs climatiques n'affectent négativement et significativement que le rendement du sorgho au seuil de pauvreté de 3,20 $, alors que leurs effets sont positifs et significatifs sur les prix des céréales (mil, maïs, sorgho). Il s'ensuit qu'au regard des impacts du changement climatique sur le bien-être, les gouvernements africains devraient intégrer la dimension climatique dans les programmes et politiques de réduction de la pauvreté et des inégalités.
    This paper analyzes the effects of climate change on the level of poverty and inequality in sub-Saharan Africa. We use a parametric and semi-parametric model of a triangular system and apply it to data from panels from twenty sub-Saharan African countries covering the period from 2000 to 2016. We use the “generalized joint regression modeling” (GJRM) procedure to estimate the model. The results show that if climatic variability (rise in temperature and fall in rainfall) induces low agricultural yields, their effects on poverty and inequalities appear in the form of a nonlinear relationship. Climate shocks negatively and significantly affect only the yield of sorghum at the poverty line of $3.20, while their effects are positive and significant on the prices of cereals (millet, corn, sorghum). Given the impacts of climate change on well-being, African governments should integrate the climate dimension into poverty and inequality reduction programs and policies.`np pagenum="007"/b
  • La mesure de l'efficience des centres de santé en zone rurale et ses implications : enseignements tirés de la Mongolie - Marlène Guillon, Martine Audibert, Jacky Mathonnat p. 33-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis le début des années 2010, la Mongolie s'est engagée dans un processus de renforcement de la couverture universelle en santé. Cependant, avec la crise économique de 2012, le pays s'est trouvé confronté à de sévères contraintes limitant drastiquement la possibilité d'accroître de manière soutenable le financement public des dépenses de santé. Dans ce contexte, l'amélioration de l'efficience des établissements de santé, notamment des structures de premier niveau qui jouent un rôle fondamental en matière de couverture universelle, apparaît cruciale. Dans cet article, nous analysons l'efficience des centres de santé d'arrondissement (Soum Health Centers) ainsi qu'une sélection de facteurs associés à leurs performances. Les centres de santé de soum fournissent l'essentiel des soins de premier niveau en zone rurale. Nous avons recueilli des données sur l'activité et les ressources utilisées dans les centres de santé de cinq régions rurales de`np pagenum="034"/b Mongolie entre 2013 et 2015. Nous appliquons une procédure de DEA à double bootstrap pour calculer des scores d'efficience sans biais et estimer les effets de déterminants potentiels. Les centres de santé de notre échantillon présentent globalement un faible niveau d'efficience indiquant qu'ils pourraient augmenter notablement leur production de services de santé pour une quantité d'intrants inchangée. Les résultats mettent également en évidence le rôle important de facteurs liés à la demande de soins dans les différences d'efficience observées. Plus globalement, ils montrent tout l'intérêt qu'il y a à renforcer l'efficience des structures de soins dans un contexte de fortes contraintes macro-économiques limitant les possibilités d'accroître le financement public de la santé.Codes JEL: I12, I18, H39, H4, H51.
    Since the early 2010s, Mongolia has been reinforcing its universal health coverage. However, with the economic crisis of 2012, the country has been faced with severe constraints that drastically limit the possibility of increasing the public financing of health expenditure in a sustainable way. In this context, improving the efficiency of health facilities, particularly primary health facilities, which plays a fundamental role in universal coverage, is of key importance. In this paper, we analyze the efficiency of Soum Health Centers, which provide the bulk of primary care in rural areas, as well as a selection of factors associated with their performance. We collected data on the activity and resources used in all health centers in five rural regions of Mongolia between 2013 and 2015. We apply a double bootstrap DEA procedure to calculate unbiased efficiency scores and to estimate the effects of potential determinants. The centers in our sample have a low overall level of efficiency, indicating that they could significantly increase their provision of healthcare services with the same quantity of inputs. The results highlight the important role of factors related to the demand for care in explaining the differences in efficiency. More broadly, they show the value of strengthening the efficiency of healthcare facilities in a context of significant macroeconomic constraints.`np pagenum="035"/b
  • Les déterminants des taux d'intérêt des institutions de microfinance selon l'ancienneté et la taille - Djibril Faye, Zaka Ratsimalahelo p. 67-99 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Durant ces dernières décennies, le secteur de la microfinance est confronté à des pratiques peu acceptables qui se manifestent par une hausse des taux d'intérêt et dont l'objectif est d'assurer principalement la performance financière au détriment de considérations sociales. Ces taux d'intérêt dépendent de plusieurs facteurs internes et externes parmi lesquels on trouve l'ancienneté de l'Institution de Microfinance (IMF), sa taille, son statut juridique, la concurrence ainsi que la réglementation etc. L'objectif de cet article est d'étudier l'effet de l'ancienneté et de la taille sur les fluctuations des taux d'intérêt des IMF. Nous effectuons une étude empirique avec un échantillon de 897 IMF sur une période de 12 ans (2003-2015). La méthode d'estimation utilisée est celle des moments généralisés (GMM). Nos résultats ont montré que l'ancienneté, la taille, et d'autres facteurs tant internes qu'externes, ont un impact significatif sur les fluctuations des taux d'intérêt des IMF. Les IMF jeunes, nouvelles ou de faible taille, facturent des taux d'intérêt plus élevés en comparaison des IMF plus grandes ou plus anciennes.`np pagenum="068"/bCodes JEL: C13, G15, G19, G21, I3.
    In recent decades, the microfinance sector has been faced with unacceptable practices that manifest in a rise in interest rates and whose main objective is to ensure financial performance, to the detriment of social considerations. These interest rates depend on several internal and external factors, including the years of experience of the microfinance institution (MFI), its size, its legal status, the competition, regulation, and so on. This paper aims to study the impact of years of experience and size on the MFI's interest rate fluctuations. To this end, we use an empirical study with a sample of 897 MFIs over twelve years (2003–2015). The estimation method used is the generalized method of moments (GMM). Our results showed that years of experience, size, and other factors, both internal and external, have a significant impact on the MFI's interest rate variations. In particular, new, small MFIs tend to charge higher interest rates compared to bigger, older MFIs.`np pagenum="069"/b
  • Politiques agricoles, emploi et revenu des femmes au Burkina Faso - Wamadini Souratié, Farida Koinda, Bernard Decaluwé, Rasmata Samandoulougou p. 101-127 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'économie burkinabè est essentiellement basée sur l'agriculture qui occupe environ 70 % de la population active. Sa contribution au PIB est estimée à 35 % en moyenne au cours des dernières années. Dans ce secteur, 83 % des femmes (Ministère de la Promotion de la Femme, 2016) y travaillent et, par leur production, assurent 75 % de la consommation alimentaire des ménages (profil genre Burkina Faso, 2016). Cependant, elles font face à de nombreux obstacles parmi lesquels un accès limité à la terre et aux ressources productives.Face à ces contraintes, le gouvernement a développé une stratégie et mis en place des politiques`np pagenum="102"/b visant à créer les bases d'une amélioration des conditions de vie des femmes agricoles. Parmi elles, on peut citer l'amélioration de l'accès des femmes à la terre et aux intrants agricoles (équipements, engrais…). Notre étude évalue, à l'aide d'un modèle d'équilibre général calculable statique, les effets macroéconomiques et sectoriels de ces politiques sur l'emploi et le revenu des femmes. D'après nos résultats, l'accroissement de l'offre de terre, la réduction du coût de l'engrais et l'accroissement de l'offre d'équipement agricole au profit des femmes contribuent à la sécurité alimentaire, à une croissance économique et à l'amélioration des conditions de vie des femmes par le biais de la création d'emploi et l'amélioration du revenu des ménages.Codes JEL: Q18, Q15, C68, J16.
    Burkina Faso's economy, which is based primarily on agriculture, employs about 70% of the active population. Its contribution to GDP is estimated on average at 35%. 83% (Ministère de la Promotion de la Femme, 2016) of women work in the agricultural sector, and their production guarantees 75% of household food consumption (gender profile Burkina Faso, 2016) despite their limited access to land and productive resources.Faced with these constraints, the government has adopted measures to improve the living conditions of these farming women through their access to land and agricultural inputs in particular (equipment, fertilizer, and so on). Our study uses a static computable general equilibrium model to assess the macroeconomic and sectorial effects of these measures on women's employment and income. The results show that increasing the supply of land and agricultural equipment and reducing the cost of fertilizer contribute to food security, economic growth, and improving the living conditions of women through job creation and improved household income.`np pagenum="103"/b