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Revue Le Moyen Age Mir@bel
Numéro tome 128, no 3-4, 2022
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  • Articles

    • Un manuscrit lyonnais du Chevalier des dames - Jean-Benoît Krumenacker p. 619-640 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans un dossier comptable, les archives municipales de Lyon possèdent un recueil de pièces relatives à une famille proche du consulat lyonnais et datées des années 1460 et 1470. Parmi elles se trouvent les fragments d'un manuscrit, jusque-là inconnu, du Chevalier des dames, roman en faveur des femmes d'un poète anonyme, le « Dolent fortuné », du milieu du XVe siècle. Ces morceaux, représentant au total 15 % du texte, proviennent de différentes parties de l'ouvrage, ce qui permet de reconstituer en partie le manuscrit initial. Le texte en lui-même rattache ce manuscrit à une famille de manuscrits jusque-là écartée par les éditeurs du texte malgré certaines caractéristiques intéressantes comme le lien avec les imprimés. L'étude de ce lien permet également de montrer que ce texte allégorique a eu une importante postérité, entre autres grâce à sa transformation pour un plus large public avec l'imprimerie.
      A collection from documents relating to a family close to the Lyon consulate and dated between 1460 and 1470 is now at the Municipal Archives of Lyon among some accounting documents. Among them are the fragments of a manuscript hitherto unknown of the Chevalier des dames, a romance in favor of women by an anonymous poet, the “Dolent Fortuné,” from the mid-fifteenth century. These pieces, representing a total of fifteen percent of the text, come from different parts of the book, which allows us to reconstruct part of the original manuscript. The text itself links this manuscript to a family of manuscripts that had previously been dismissed by the editors of the text, despite certain interesting characteristics such as the connection with printed books. The study of the latter also allows us to show that this allegorical text had an important legacy, in particular thanks to the fact that printing allowed it to reach a wider audience.
    • Comment classifier les hybrides ? Une étude de cas sur la frontière entre l'humain et l'animal dans la zoologie médiévale (VIIIe–XIVe siècles) - Antonella Sciancalepore p. 641-660 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article, l'auteure s'attache à investiguer la classification biologique des créatures hybrides, où cohabitent des traits physiques propres aux êtres humains et aux animaux, dans la zoologie médiévale. Ces corps mixtes imposent aux zoologistes de réfléchir à la définition biologique de l'humain et à la séparation entre l'espèce humaine et les autres espèces animales. L'article passe en revue une sélection de traités scientifiques écrits entre le VIIIe et le XIVe siècles, afin de repérer les éléments de continuité dans la classification des hybrides et mettre en lumière l'instabilité de cette classification. L'auteure vise à démontrer que l'hybride défie les limites de l'humain dans la classification du vivant et en élargit la définition.
      In this article, the author explores how medieval zoology classified the hybrids, that is creatures that merged human and animal traits in one body. These mixed bodies compelled zoologists to reconsider the biological definition of the human and the separation between humans and other animal species. The article analyses a selection of scientific treatises written from the 8th until the 14th century, with the purpose to identify the elements of continuity in the classification of the hybrids across those sources, as well as to highlight the instability of such a classification. The author wants to demonstrate that the human-animal hybrid challenges as well as broadens the definition of the human in medieval zoological discourse.
    • Ave M.A.R.I.A. : couronnes de fleurs et chapelets de prières dans les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci - Thibaut Radomme p. 661-678 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Examinant l'essor du Psautier de la Vierge – soit la récitation de 150  Ave Maria comptés sur un chapelet – dans le courant des XIIe et XIIIe siècles, l'article rappelle que cette pratique trouve son origine dans deux dévotions antérieures : l'offrande de couronnes de fleurs et la prière répétitive. À l'issue d'un relevé des allusions au Psautier de la Vierge dans les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci, l'hypothèse est formulée que le miracle I Mir 23, mettant en scène la dévotion de la Corona gloriosae virginis Mariae, opère pour la première fois en langue romane la synthèse des symboliques numérique et florale à l'origine du Psautier en érigeant le nom de Marie en chapelet symbolique. Mis en perspective avec des pratiques lettristes similaires chez Adgar et chez Guillaume de Digulleville, le miracle I Mir 23 semble à ce titre constituer le plus ancien indice en langue vernaculaire de la formalisation et de la diffusion en cours du Psautier de la Vierge.
      Examining the rise of the Psalter of the Virgin—the recitation of 150 Hail Marys counted on a rosary—in the course of the twelfth and thirteenth centuries, this article reminds us that this practice has its origins in two earlier devotions: the offering of wreaths of flowers and repetitive prayer. Following a survey of the allusions to the Psalter of the Virgin in the Miracles of Our Lady by Gautier de Coincy, the hypothesis is formulated that the miracle I Mir 23, featuring the devotion of the Corona gloriosae virginis Mariae, undertook for the first time in the Roman language the synthesis of the numerical and floral symbolism at the origin of the Psalter by erecting the name of Mary in a symbolic rosary. Put in perspective with similar lettrist practices in Adgar and Guillaume de Digulleville, miracle I Mir 23 seems to be the earliest indication in the vernacular of the formalization and ongoing dissemination of the Psalter of the Virgin.
    • L'influence de l'œuvre de Joinville sur l'image et la postérité de la reine Marguerite de Provence (1221–1295) - Audrey Duchatel p. 679-703 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Marguerite de Provence n'est pas considérée comme une grande figure féminine de la monarchie française. Elle occupe pourtant une place de choix dans l'œuvre de Jean de Joinville, au point d'en être le personnage féminin dominant. Toutefois, tout en prenant bien souvent le parti de cette reine, l'auteur en a involontairement desservi la postérité, comme celle d'ailleurs de Blanche de Castille. Il est donc intéressant de replacer dans leur contexte les propos qu'il a pu tenir sur l'épouse de Saint Louis afin de mieux cerner la personnalité et l'action de cette reine de France. Il s'agira aussi de se questionner sur la fonction assignée à la reine par les Capétiens du XIIIe siècle et, au-delà, sur les raisons pour lesquelles la « mémoire » d'une reine peut être progressivement effacée.
      Marguerite of Provence is not considered a great female figure of the French monarchy, yet she occupies a prominent place in the work of Jean de Joinville, to the point of being the dominant female character. However, while often taking the side of this queen, the author unintentionally tarnished her image for generations to come, as he also did for Blanche of Castile. It would therefore be interesting to put into context what he said about the wife of Saint Louis in order to better understand the personality and actions of this queen of France. We will also question the function assigned to the queen by the Capetians of the thirteenth century and, beyond that, the reasons why the “memory” of a queen can be gradually erased.
    • La tradition manuscrite de la Romane historie breve epitome de Pier Candido Decembrio et la traduction en langue vulgaire de Polismagna - Marco Zocco Ramazzo p. 705-740 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'œuvre Romane historie breve epitome de l'humaniste milanais Pier Candido Decembrio, bien qu'elle ne figure pas parmi les chefs-d'œuvre de ce grand auteur, a été transmise par douze manuscrits. En plus d'améliorer le Romane historie compendium de son père Uberto, il l'enrichit d'un passage extrait des Fragmenta ex libris De viris illustribus de Nepos, à ce jour non considéré par les critiques. Le manuscrit de Ferrare, Biblioteca Ariostea, II 66, n'est que partiellement autographié et conserve une note de l'auteur concernant sa traduction d'Appien. Dans la même ville italienne, l'œuvre a été traduite en langue vulgaire par Carlo da San Giorgio, appelé « Polismagna », dont un autographe permet de définir son travail à la cour de Borso d'Este en tant que traducteur et non pas miniaturiste.
      The Milanese humanist Pier Candido Decembrio's Romane historie breve epitome, although not one of the masterpieces of this great author, has been handed down from twelve manuscripts. In addition to improving the Romane historie compendium of his father Uberto, he enriched it with a passage taken from the Fragmenta ex libris De viris illustribus of Nepos, which to this day is not considered by the critics. The manuscript Ferrara, Biblioteca Ariostea, II 66, is only partially autographed and preserves a note by the author concerning his translation of Appian. In the same Italian city, the work was translated into the vulgar language by Carlo da San Giorgio, known as “Polismagna,” whose autograph allows us to identify his work at the court of Borso d'Este as a translator and not a miniaturist.
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