Contenu du sommaire : Dossier : La discrétion partisane

Revue Politix Mir@bel
Numéro vol. 35, no 138, 2022
Titre du numéro Dossier : La discrétion partisane
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  • Éditorial - p. 3-5 accès réservé
  • Du discrédit des partis à la discrétion partisane - Ivan Sainsaulieu, Frédéric Sawicki, Julien Talpin p. 7-18 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    La littérature sur les partis politiques est dominée par la question de leur perte de légitimité et d'ancrage social. Sans nier le discrédit dont ils sont l'objet et qui se traduit notamment par l'émergence de nouvelles formes d'entreprises électorales, cet article introductif plaide pour un glissement de la question du discrédit vers celle de la discrétion, glissement qui permet à la fois d'éviter de considérer le discrédit comme un phénomène nouveau et univoque et de concevoir les partis comme passifs à son égard. La question de la discrétion partisane permet d'abord d'interroger la façon dont les responsables et les militants de ces nouvelles entreprises politiques mais aussi des partis installés s'arrangent avec les formes contemporaines de discrédit assez radical qu'ils co-produisent ou qu'ils subissent. Elle permet aussi, en s'interrogeant sur les formes prises par la discrétion partisane hier et aujourd'hui, de souligner que les stratégies discrètes caractérisent également une grande variété de situations (risques de répression, désarmement de la critique adverse, affichages modulés en fonction de compromis sociaux…) et concernent souvent des territoires où la domination des partis est bien établie. Recontextualisée, la discrétion n'apparaît pas seulement comme la forme standard de la politique « professionnelle » contemporaine, mais comme un ensemble de tactiques et de stratégies qui résultent de la tension qui traverse tout parti, pris entre son ou ses dedans et ses dehors.
    The literature on political parties is dominated by the question of their loss of legitimacy and social anchorage. Without denying the discredit, which is tr anslated in particular by the emergence of new forms of electoral enterprises, this introduction argues for a shift from the question of discredit to that of discretion. This shift allows avoiding considering discredit as a totally new and univocal phenomenon and to conceive of political parties as only passive actors of these processes. The question of partisan discretion allows first of all to question the way in which the leaders and activists of these new political enterprises, but also of established parties, deal with the rather radical forms of discredit that they produce or suffer. It also allows, by questioning the forms taken by partisan discretion in the past and nowadays, to underline those discrete strategies also characterize a great variety of situations (risk of repression, electoral strategies of citizen relegitimization, displays modulated according to social compromises…) and often concern territories where the domination of the parties is well established. Recontextualized, discretion thus appears not only as the standard form of modern “professional” politics, but also as a set of tactics and strategies that result from the tension that runs through any party, caught between its insides and its outsides.
  • La République En Marche et les élections municipales de 2020 : entre affirmation et invisibilité partisanes - Rémi Lefebvre p. 19-43 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    L'article analyse la manière dont La République En Marche a mis en avant ou/et occulté l'étiquette de ses candidats aux élections municipales de 2020. Les candidats du parti présidentiel cherchent à occulter leur appartenance partisane, coûteuse politiquement, mais ne peuvent se soustraire à une forme de visibilité partisane. Dans la première phase de la campagne, le processus de sélection des candidats confère une forte publicité à leur affiliation politique. Faute de structures locales et pour contrôler le processus, LREM a en effet décidé de procéder à la distribution des investitures de manière très centralisée en la confiant à une commission nationale. Les candidats « marcheurs » ont par ailleurs été fortement rappelés à l'ordre de leur identité partidaire, notamment par leurs adversaires. Les candidats sont tiraillés dans leurs communes entre des injonctions et contraintes contradictoires. Entre affirmation et invisibilité partisanes, la direction nationale, tout comme les têtes de listes, cherchent ainsi à construire un optimum territorial de discrétion partisane.
    The article analyzes the way in which La République En Marche party has emphasized or/and concealed the label of its candidates in the 2020 municipal elections. The presidential party's candidates seek to conceal their partisan affiliation, which is politically costly, but cannot avoid a form of partisan visibility. In the first phase of the campaign, the candidate selection process gives strong publicity to their party affiliation. In the absence of local structures and in order to control the process, LREM decided to proceed with the distribution of nominations in a very centralized manner by entrusting it to a national commission. The “marching” candidates have also been strongly reminded of their party identity, especially by their opponents. The candidates are torn in their communes between contradictory injunctions and constraints. Between partisan affirmation and invisibility, the national leadership, as well as the heads of the lists, are thus seeking to build a territorial optimum of partisan discretion.
  • La France insoumise, un « mouvement » qui n'en a que le nom ? Effacement symbolique et transformations pratiques de la forme partisane - Manuel Cervera-Marzal p. 45-70 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Les partis politiques européens font face à une lente érosion de leur socle électoral et militant. Pour tenter d'échapper à ce déclin et, en particulier, à la démonétisation du label partisan, plusieurs organisations politiques nées après la crise de 2008 (Mouvement 5 Étoiles, Podemos, La République en marche, la France insoumise) s'autodéfinissent comme des « mouvements ». Ce vocable indigène trouve un certain écho du côté de la science politique, où s'est récemment diffusé le concept de « parti-mouvement ». Plutôt que d'utiliser ce concept comme catégorie analytique à même d'éclairer sociologiquement le phénomène France insoumise (FI), cet article propose d'étudier les usages militants de la notion de « mouvement ». À travers le cas particulier de la FI, il s'agit de participer à une réflexion plus générale sur la discrétion partisane et sur la façon dont certaines formations, en s'ajustant à la « crise des partis », contribuent à cette crise tout en reconduisant des logiques partisanes non présentées comme telles. Les usages du « mouvement » analysés ici ne sont pas uniquement langagiers ; il s'agit également d'aspects pratiques (règles d'adhésion, répertoire d'action, fonctionnement interne, utilisation du financement public, ancrage territorial, etc.), les deux dimensions – discursives et matérielles – étant étroitement imbriquées. Enfin, il importe de restituer ces usages dans leur contexte socio-politique et d'interroger leur historicité.
    European political parties are facing a slow erosion of their electoral and activist base. In an attempt to escape this decline and, in particular, the demonetisation of the party label, several political organisations born after the 2008 crisis (the 5-Star Movement, Podemos, La République en Marche, La France insoumise) are defining themselves as “movements”. This indigenous term has found some echo in political science, where the concept of “party-movement” has recently been disseminated. Rather than using this concept as an analytical category capable of shedding sociological light on the France insoumise (FI) phenomenon, this article proposes to study the militant uses of the notion of “movement”. Through the particular case of the FI, the aim is to participate in a more general reflection on partisan discretion and on the way in which certain formations, by adjusting to the “party crisis”, contribute to this crisis while at the same time renewing partisan logics not presented as such. The uses of the “movement” analysed here are not only linguistic; they also involve practical aspects (membership rules, action repertoire, internal functioning, use of public funding, territorial anchoring, etc.), the two dimensions – discursive and material – being closely intertwined. Finally, it is important to place these uses in their socio-political context and to question their historicity.
  • La « liste citoyenne » comme entreprise de discrétion. Enquête sur la campagne des municipales de la liste « Strasbourg Écologiste & Citoyenne » - Marie Acabo p. 71-98 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article porte sur la forme politique peu stabilisée que constituent les « listes citoyennes », étudiée à partir d'une ethnographie longue de la campagne électorale menée par la liste Strasbourg Écologiste & Citoyenne en 2020. Il s'intéresse aux usages de cette forme politique indéterminée et à la façon dont elle permet des modalités différentes de discrétion pour les partis qui composent pour partie cette liste. En particulier, l'étiquette « citoyenne » permet à cette liste issue d'une alliance entre Europe Écologie-Les Verts et d'autres partis ou collectifs militants locaux de se présenter comme une liste de renouvellement. Les dispositifs participatifs que la liste met en œuvre lui permettent de donner des gages publics de sa « citoyenneté » tout en constituant des outils efficaces pour augmenter le périmètre de son ancrage social. En s‘arrêtant sur les stratégies électorales déployées en direction des fractions populaires et aisées de l'électorat, l'article montre que la forme plastique de « liste citoyenne » s'apparente à un répertoire de pratiques variées que ces entreprises politiques ajustent aux publics auxquels elles s'adressent.
    The high number of so-called “citizen lists” have been one of the significant features of the French 2020 city elections. Even though the “citizen list” label has been originally coined in anti-party movements, this kind of political list is still a very blurred and undefined form of political organization. Hence, groups with various political backgrounds can claim the label, enabling some historical political parties to claim it as well. Combining a long-term ethnography of the electoral campaign, interviews of its main actors and data analysis, this article offers an analysis of the Strasbourg's citizen list's 2020 campaign. This paper focuses on how the label allows the list to present itself as a list of renewal, despite the centrality of the political parties in its functioning. The participative democracy set-ups are efficient tools for the list to give public proof of its “citizenship” while increasing the perimeter of its social anchorage. The last part of the article shows that the plasticity of the “citizen list” label is rather a repertoire of practices, amongst which political groups can choose elements to adjust themselves to the audience that they are targeting.
  • Être du parti sans en avoir l'air. Une sociologie visuelle de l'affiliation partisane au prisme des professions de foi d'une commune du Var (1947-2020) - Jérémie Moualek p. 99-125 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    À partir d'une sociologie visuelle des professions de foi issues d'une même commune depuis 1947 (17 scrutins, 99 professions de foi), cet article met en évidence la façon dont l'« apolitisme graphique » constaté lors des élections municipales de 2020 n'a finalement rien d'inédit. Ce travail sur un temps long et un échantillon localisé - qui permet d'opérer un croisement entre dimension graphique/rhétorique des professions de foi et environnement sociopolitique - montre combien la discrétion partisane est loin d'être synonyme de pratiques officieuses ou informelles. Elle s'insère plutôt dans un mouvement de redéfinition graphique du politique ayant pris une importance significative depuis les années 1990. Au gré des relégations ou des effacements des marqueurs les plus politiques (car les plus politiquement clivants), les professions de foi nous laissent ainsi entrevoir une évolution significative de l'espace politique et du lien partisan.
    Based on a visual sociology of the Candidates declarations from one municipality since 1947 (17 elections, 99 candidates declarations), this article presents the way in which the « graphic apolitism » noted during the municipal elections of 2020 is not new. This work on a long period of time and a localized sample - which makes it possible to cross-reference the graphic/rhetorical dimension of the candidates declarations with the socio-political environment - shows how partisan discretion is far from being synonymous with unofficial or informal practices. It is rather part of a process of graphic redefinition of politics that has taken on significant importance since the 1990s. With the relegation or erasure of the most political markers (because they are the most politically divisive), these candidates déclarations allow us to glimpse a significant evolution of the political space and the partisan link.
  • Financements occultés. Sur les usages socialistes de la coopération dans le Nord au tournant du XXe siècle - Sylvain Celle, Thomas Chevallier, Vianney Schlegel p. 127-151 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    À partir du cas de la coopérative de consommation l'Union de Lille et en étudiant plus généralement la coopération socialiste dans le nord de la France, cet article porte sur les pratiques de discrétion, d'occultation et de mise au secret des enjeux de financement des activités politiques partisanes au tournant du XXe siècle. En revenant sur les débats relatifs au rôle que doivent jouer les coopératives dans la lutte politique et dans l'avènement du socialisme, l'étude souligne les stratégies de publicisation et de discrétion mobilisées par les dirigeants coopératifs quant au principe de subventionnement systématique des partis politiques. Au-delà de ces enjeux, le dépouillement des archives de l'Union de Lille montre que certaines décisions mettant en péril le modèle économique coopératif sont cachées aux sociétaires, tandis que les stratégies d'alliance de classe ou avec la franc-maçonnerie font l'objet de représentations ambivalentes, en oscillant entre opposition idéologique et acceptation tacite ou pragmatique au nom des besoins de financement de la lutte politique. Finalement, l'ensemble des débats et des pratiques analysés peuvent être rapportés aux processus de structuration et de professionnalisation de la vie politique française : la constitution d'une culture du secret autour des enjeux de financement du champ politique traduit bien son autonomisation et la sélectivité croissante dans l'accès à ses positions les plus hautes.
    Using the case of the Union de Lille consumer cooperative as a starting point, and studying socialist cooperation in northern France more generally, this article examines the practices of discretion, dissimulation, and secrecy regarding the financing of partisan political activities at the turn of the 20th century. By revisiting the debates on the role that cooperatives should play in the political struggle and in the achievement of socialism, the study highlights the strategies of publicization and discretion mobilized by cooperative leaders with regard to the principle of systematically subsidizing political parties. Beyond these issues, the examination of the archives of the Union de Lille shows that certain decisions that jeopardized the cooperative economic model were hidden from the members, while the strategies of class alliance or alliance with Freemasonry were the subject of ambivalent representations, oscillating between ideological opposition and tacit or pragmatic acceptance in the name of the financing needs of the political struggle. Finally, all of the debates and practices analyzed can be related to the processes of structuring and professionalization of French political life: the constitution of a culture of secrecy around the issues of financing the political field reflects its autonomization, and the growing selectivity in access to its highest positions.
  • « La disparition » : les usages de la discrétion dans l'agir de Génération identitaire - Marion Jacquet-Vaillant p. 153-181 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Comment, dans le répertoire tactique identitaire, scandalisation et discrétion se combinent-elles ? Et surtout, pourquoi ? En mobilisant des entretiens avec des militants, des observations et une analyse des archives du mouvement et de revues de presse, cet article montre que, si Génération identitaire est connue pour sa stratégie de scandalisation, celle-ci masque effectivement une stratégie discrète. Elle repose sur un morcellement organisationnel qui permet à l'organisation de disparaître dans certaines situations. Cette stratégie apparaît comme un moyen de gérer le stigmate extrême droitier, facilitant les recrutements et protégeant le mouvement. À partir de cette étude de cas, cet article contribue à une compréhension de ce qu'est la discrétion (en) politique, tout en éclairant l'hybridation des répertoires d'action des mouvements sociaux contemporains.
    How do scandalization and discretion work together in the tactical repertoire of the Identitarian movement? And perhaps more crucially, why? By mobilizing interviews with activists, observations and an analysis of the movement's archives and press reviews, this article shows that, if Génération identitaire is known for its strategy of scandalization, it actually hides a more discreet strategy. This strategy is based on an organisational fragmentation that allows the organisation to disappear in certain situations. It is a means to manage the extreme right-wing stigma, facilitating recruitment and protecting the movement. Based on this case study, this article contributes to an understanding of what political discretion is, while shedding light on the hybridization of action repertoires in contemporary social movements.
  • Quitter le parti pour mieux le servir : trajectoires de reconversion des militantes de l'AKP et partisanisation du secteur de l'aide sociale - Prunelle Aymé p. 183-204 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article interroge les stratégies plus ou moins discrètes d'ancrage social d'un parti dominant. Il analyse la manière dont les femmes issues du milieu de l'AKP en Turquie contribuent au gouvernement via leur engagement dans l'action sociale, domaine crucial pour la popularité de ce parti. À partir d'une enquête dans la ville de Gaziantep entre 2018 et 2021, l'article montre que l'action sociale est un secteur largement délégué, au niveau local, à des femmes militantes, bénévoles ou professionnelles, dont une partie est liée à l'AKP. L'étude des phénomènes de multipositionnement, de désengagement et de reconversion des femmes entre le parti, les institutions publiques et leurs partenaires révèle que les trajectoires féminines peuvent relever de formes discrètes de patronage. Dans l'ensemble, le débordement des logiques militantes contribue dans le contexte de domination de l'AKP à la partisanisation de l'action publique locale. Des répertoires d'action partisans ont été importés dans des dispositifs qui constituent des interfaces entre les pouvoirs publics et certains groupes sociaux privilégiés de l'électorat de l'AKP. C'est ainsi un cas particulièrement intéressant pour explorer la manière dont la discrétion partisane peut être mobilisée par un parti dominant, et le rôle des femmes dans cette stratégie d'ancrage et de contrôle social.
    This article questions the discreet strategies of social anchoring of a dominant party. It analyzes how women affiliated with the AKP in Turkey contribute to this party's governing practices through their involvement in social work, a crucial area for its popularity. Based on a survey in the city of Gaziantep between 2018 and 2021, the article shows that social work is a sector largely delegated, at the local level, to women activists, volunteers, or professionals, some of whom are linked to the AKP. The study of the phenomena of multi-positioning, disengagement, and reconversion of women between the party, public institutions and their civil society partners reveals that women's trajectories may be based on discrete forms of patronage. Overall, the overflow of militant logics contributes to the partisan control of local public policy in the context of AKP's domination. Partisan repertoires of action have been imported into social policy devices that constitute interfaces between the public authorities and certain social groups of the AKP's core electorate. It is thus a particularly interesting case for exploring how partisan discretion can be mobilized by a dominant party, and the role of women in this strategy of anchoring and social control.
  • Prendre parti pour la coca. De l'action collective au village à la mobilisation en faveur du MAS - Romain Busnel p. 205-228 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Partant du suivi ethnographique d'une mobilisation paysanne dans le Tropique de Cochabamba (Bolivie), l'article interroge les formes d'attachement des cultivateurs de coca au Mouvement vers le socialisme ( Movimiento al socialismo, MAS). En plaçant la discrétion des arrangements autour de cette culture controversée au cœur des relations entre le parti, sa branche syndicale et les populations paysannes de la région, il montre les continuités existantes entre « l'action collective au village » et les formes plus exceptionnelles de mobilisation « dans la rue ». En s'inspirant des travaux de Thomas Clay Arnold, l'article propose de conceptualiser ce continuum et l'attachement partisan qui en découle en termes d'économie morale. Celle-ci tourne autour du « bien social » de la coca, fédérant les collectivités villageoises autour du parti autant qu'il trouble leur rapport au politique et à la légalité.
    Starting from the ethnographic follow-up of a peasant mobilization in the Tropic of Cochabamba (Bolivia), the article questions the forms of attachment of the coca growers to the Movement towards Socialism (MAS). By placing the discretion of the arrangements around this controversial crop at the heart of the relations between the party, its union branch and the peasant populations of the region, it shows the existing continuities between “collective action in the village” and the more exceptional forms of mobilization “in the street”. Drawing on the work of Thomas Clay Arnold, the article proposes to conceptualize this continuum and the partisan attachment that follows in terms of a moral economy. The latter focuses on the “social good” of coca, which federates village communities as much as it disturbs their relationship to politics and legality.