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Ce second article poursuit l'explicitation d'une problématique et de concepts spécifiquement néo-ricardiens, toujours dans le cadre du modèle sraffaien à produit unique, mais lorsqu'il y a discrimination salariale entre diverses mains-d'œuvre au travail pourtant homogène. Les concepts dégagés précédemment sont généralisés, mais s'avèrent insuffisants pour expliquer le non-transfert d'activités vers les régions ou mains-d'œuvre à bas salaires. L'investigation des phénomènes de répartition propres à ces économies discriminantes conduit à comparer les prix des marchandises à leurs valeurs dans la même économie, mais en l'absence de discrimination, la marchandise étalon étant prise comme invariante en valeur. Les inégalités entre prix et valeurs permettent alors de formaliser un concept d'échange inégal analogue à celui élaboré par Emmanuel et à mettre en évidence des relations d'exploitation par le commerce particulièrement stables entre certaines sous-économies. Ces nouveaux concepts, profondément différents de ceux de la théorie des jeux, vont éclairer l'énigme soulevée plus haut des non-transferts d'activité. On montre en effet que de tels transferts augmentent l'exploitation si la discrimination reste constante. Là encore, la pertinence pour l'analyse de l'évolution des structures de production des concepts nécessaires à la mesure de phénomènes de répartition dont l'autonomie est postulée montre la fécondité de ce postulat fondamental, tout autant qu'elle illustre le thème ricardien de l'influence cruciale de la répartition sur le développement.

A partir des données trimestrielles de taux de salaire horaire ouvrier fournies par le ministère du Travail, cet article étudie, sur la période 1957-1973, et pour divers niveaux de qualification de la main-d'œuvre, la validité et la stabilité d'une relation de Phillips à court terme. La recherche de la meilleure expression de la tension sur le marché du travail aboutit à une nouvelle formulation de la demande excédentaire. Le modèle fournit alors une explication globalement satisfaisante des hausses de salaire à l'aide de cette variable de tension sur le marché et des hausses des prix à la consom­mation et du SMIG. Néanmoins, la relation apparaît comme fort instable, parti­culièrement lorsque l'on oppose la période antérieure à 1968 à la période suivante ; cette instabilité porte principalement sur le terme constant de la relation, mais également sur les élasticités salaires/prix à court terme.

La réduction de la longévité des biens de consommation apparaît tout à la fois comme une condition nécessaire à la reproduction de notre système économique et comme une source majeure du fameux malaise des sociétés industrielles : parmi ses conséquences néfastes, il faut classer l'inflation, la pollution et l'enlaidissement du milieu naturel par production massive de déchets, les rythmes fratricides pesant en particulier sur la sécurité de l'emploi, la dégradation de la qualité symbolique du cadre de vie, etc. On montre que ce phénomène n'est ni la traduction d'un prétendu goût général pour le changement, goût miraculeux puisqu'il irait dans le même sens que les « nécessités » du développement économique ; ni le prix payé par les consom­mateurs pour que l'appétit de profit des producteurs puisse trouver de quoi se satisfaire ; mais le sous-produit d'une culture, au même titre que la rareté, les inégalités, les frustrations sans cesse renouvelées. Le concept d'obsolescence psychologique est central à l'analyse proposée. Sur lui se greffent des mécanismes dans le domaine de la consommation comme dans celui de la production qui défient les évidences du sens commun. L'article comprend un texte principal de portée générale, dans lequel on a intercalé des illustrations qui concernent deux cas précis : l'automobile et le médicament.

Cet article souligne d'abord les difficultés soulevées par la détermination explicite des prix dans les modèles macroéconomiques appliqués : ambiguïté du statut théorique des équations de prix et de salaires ; biais dus à l'utilisation simultanée de deux liaisons salaires-prix et prix-salaires ; théorie trop moniste de l'inflation en raison du lot forcément restreint de variables retenues dans l'équation de prix et en raison du poids tenu par les enchaînements prix-salaires-prix. Les arguments qui militent en faveur d'une détermination implicite des prix sont ensuite analysés. Reprenant certaines des idées de base du modèle STAR, on montre comment une approche où sont confrontés d'une part le partage salaires-profits et le comportement de rentabilité des entreprises, d'autre part les caractéristiques techniques du système productif, constitue une première tentative permettant de livrer une explication plus synthétique des facteurs internes de l'inflation.

Lignes directrices et interrogations contenues dans les travaux effectués par l'auteur depuis dix ans au C.N.R.S. En l'appliquant à différents domaines d'analyse, il s'agit d'expérimenter une méthode permettant de rendre compte de la logique des transformations en système capitaliste. Les transformations dont il s'agit sont celles de la concurrence entre des capitaux individuels qui cherchent à se valoriser. Comment la consommation est une étape de cette valorisation, et comment le système d'interventions publiques y participe également ? Comment les compor­tements individuels d'entreprises sont toujours sanctionnés en définitive par la logique du capital global ? Tels sont les premiers jalons d'une analyse des mécanismes globaux menée à partir, et en fonction, des relations sociales qui les fondent. L'objectif étant une théorie de la croissance où la reproduction irrégulière des lois du système s'analyserait au travers d'une juxtaposition de structures plus ou moins incompatibles.