Contenu du sommaire : Dossier : L'âge de la retraite

Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 109, avril 2009
Titre du numéro Dossier : L'âge de la retraite
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Citoyenneté sociale et reconnaissance du « care ». Nouveaux défis pour les politiques sociales - Dang Ai-Thu, Letablier Marie-Thérèse p. 5-31 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'objet de ce texte est double. Dans un premier temps, il s'agira de revenir de façon synthétique sur les aspects théoriques de la citoyenneté sociale en relation avec la reconnaissance du « care » et dans une perspective de genre. Nous en soulignerons les implications en termes de politiques sociales. Dans un second temps, nous verrons dans quels termes la question de la reconnaissance du « care » se pose en France et nous caractériserons l'évolution du régime français de citoyenneté sociale. Nous montrerons qu'il est traversé par des tensions entre familialisme et individualisme d'une part et par un déplacement des frontières dans le partage des obligations familiales entre l'État, la famille et le marché d'autre part. En matière de « care », l'évolution récente indique que des directions différentes, voire opposées, sont prises : une re-familialisation ou une dé-familialisation de la prise en charge du « care » avec un rôle accru dévolu au marché, même si ce dernier reste encadré.
    The aim of this paper is twofold. To begin, the paper analyses the theoretical aspects of social citizenship in relation to the recognition of ‘care' and in a gender perspective. We emphasize the implications for social policies. Next, we examine how the question of recognition of ‘care' arose in France. It is argued that the French regime of social citizenship oscillates between familialism and individualism on the one hand and is caracterised by both a process of familialization and defamilialization on the other hand. Finally, this contradictory evolution does not mean the ending of the maternalist strand of French social policies.
  • Écologie et inégalités - Laurent Éloi p. 33-57 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article présente une synthèse de certaines questions contemporaines soulevées par le croisement des enjeux environnementaux et sociaux. Il commence par traiter le cas des pays en développement où pauvreté et dégradations environnementales entretiennent des rapports étroits dans lesquels la mauvaise gouvernance prend une part active. L'article considère ensuite le lien entre inégalités de revenu et qualité des politiques environnementales et discute certaines critiques théoriques et empiriques de la « courbe de Kuznets environnementale ». Dans sa troisième partie, il tente de préciser la définition de la « justice environnementale » et des « inégalités environnementales » et défend finalement l'idée, exemples à l'appui, d'une compatibilité possible entre exigence sociale et exigence environnementale sous la forme de politiques publiques « social-écologiques ».
    This article presents a survey of some contemporary questions at the crossroads of environmental and social issues. It starts by exploring the case of developing countries, where poverty and environmental degradations are closely related and fuelled by bad governance. The article then considers the link between income inequalities and quality of environmental policies and discusses some critical takes on the so-called “Environmental Kuznets curve”. In a third part, the article tries to define with some precision the notion of “environmental justice” and “environmental inequalities” and finally defends the idea of compatibility between social and environmental imperatives under the form of public “social-ecological” policies.
  • Dossier : L'âge de la retraite

    • Introduction - Cornilleau Gérard p. 60-62 accès libre
    • Le faible taux d'emploi des seniors. Distance à l'entrée dans la vie active ou distance à la retraite ? - Hairault Jean-Olivier, Langot François, Sopraseuth Thepthida p. 63-84 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans un article récent, nous avançons l'idée que la proximité de la retraite est en soi un frein à l'emploi des seniors. Par conséquent, le recul de l'âge de la retraite pourrait être un instrument efficace pour stimuler l'emploi des seniors repoussant l'horizon de la fin de vie active.Cette thèse a été contestée sur un plan économétrique, soulignant les limites de la stratégie d'identification de l'effet distance à la sortie (du marché du travail) qui pourrait se confondre avec un effet distance à l'entrée (l'expérience). Dans cet article, nous proposons une stratégie d'identification plus convaincante. Nous montrons alors que les résultats en faveur de notre thèse en sortent renforcés.
      In a recent work (Hairault et al., 2006), we claim that the short distance to retirement constitutes one of the main economic mechanisms behind the low employment rate of older workers. As a result, delaying the retirement age could boost employment at the end of the working life. Our view has been challenged by Benallah et al. (2008) who underline that the distance to retirement found in our previous work could actually reflect the distance from entry (experience effect). In this paper, we propose more convincing identification strategies that tend to strengthen our previous results.
    • Comment allonger les carrières ? Faut-il repousser l'âge légal de la retraite ? Rencontre d'experts organisée par l'OFCE le 10 mars 2009 - p. 85-99 accès libre
    • Faut-il reculer l'âge légal du départ à la retraite ? - Benallah Samia, Duc Cindy, Legendre François p. 101-108 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En 2009, en France, près des trois quarts des prestataires du Régime général d'assurance-vieillesse partent à la retraite à (ou avant) l'âge de 60 ans, l'âge minimum légal d'ouverture de leurs droits. Nous discutons, dans ce travail, les arguments en faveur d'un relèvement de cet âge. Nous faisons également valoir que le recul de l'âge légal est moins satisfaisant, du point de vue de l'équité intra et inter-générationnelle, qu'une règle basée sur une durée d'assurance. Les réformes des retraites de 1993 et de 2003, combinées avec certaines tendances socio-économiques (âge d'entrée dans la vie active plus tardive, carrières davantage heurtées), devraient ainsi conduire à un important relèvement de l'âge moyen de départ en retraite dans les quinze prochaines années, sans nécessairement passer par un recul de l'âge légal du départ à la retraite.
      In 2009, in France, nearly 3 of 4 of the people receiving benefits from the general pension system retired at (or before) 60, which is the legal minimum age required. We discuss, in this paper, the arguments in favour of an increase of this age. We also put forward that increase of the legal age is less satisfactory, on the point of view of justice, both at intra and inter generation's levels, than a rule based over affiliation duration increase. The reforms of the retirements system passed on 1993 and 2003, combined with socio-economic trends (increase of the age of entry in the labour force, more volatility in careers), should lead to an important increase of the average retirement age in the fifteen next years. This will not required an increase of the legal minimum age for retirement.
    • Retraites : à la recherche de solutions miracles.. - Sterdyniak Henri p. 109-140 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Malgré la réforme de 2003, l'avenir du système français de retraite n'est pas assuré : l'inquiétude persiste tant sur sa soutenabilité financière que sur l'évolution du niveau des retraites ; son équité est mise en doute en raison des disparités entre public et privé ou entre générations ; le taux d'emploi des seniors n'a guère progressé. L'article analyse deux propositions de réforme. Bozio et Piketty proposent d'introduire un système unifié basé sur des comptes individuels notionnels. Certes, son équilibre financier serait automatiquement réalisé, mais au prix d'une forte baisse du taux de remplacement, baisse qui s'accentuerait avec l'allongement de la durée de vie. Hairault, Langot et Sopraseuth proposent d'introduire de fortes incitations financières (surcote en capital ou cumul emploi-retraite) au report de l'âge de la retraite. Ces propositions prétendent favoriser le libre choix du départ à la retraite et respecter la neutralité actuarielle, mais ne tiennent pas compte des différences d'employabilité et d'espérance de vie des salariés à 60 ans. Elles creuseraient les inégalités entre retraités et ne sont pas compatibles avec le contrat implicite de gestion des carrières. Basant le niveau de la retraite sur des choix individuels, elles dégageraient la société et les entreprises de leurs responsabilités : garantir la parité de niveau de vie entre retraités et salariés, assurer une retraite satisfaisante aux salariés que les entreprises ne veulent plus employer.
      The article discusses two recent reform proposals of the French pension system. Piketty and Bozio suggest the introduction of a unified system of individual notional accounts. This system would be automatically in balance, although at the cost of a dramatic fall in pensions' levels, which would widen as people live longer. Hairault et al. advocate for postponing the retirement age through substantial financial incentives. Both proposals claim they increase the free choice of retirement age and ensure actuarial neutrality, but they do not account for differences in 60 year-old workers' employability and life expectancy. In basing pensions' levels on individual choices, the proposals would free the Society and companies of their current responsibilities: ensuring living standards parity between pensioners and workers, ensuring a decent pension to all workers that firms do not want to hire anymore.
  • Dossier : Perspectives 2009-2010 - Prévisions

    • Le temps des conséquences. Perspectives 2009-2010 pour l'économie mondiale - p. 144-170 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les délais d'interaction entre la sphère financière et la sphère réelle ont pu créer un temps l'illusion que l'économie mondiale sortirait sans trop de dommages de la crise qui a éclaté à l'été 2007. Et même si l'économie américaine devait pâtir davantage de ses propres excès que ses homologues européennes plus vertueuses, le dynamisme des pays en développement devait profiter à tous en maintenant finalement la trajectoire des économies à l'intérieur de leurs normes historiques.Le temps des illusions est maintenant révolu, vient celui des conséquences.Pertes de richesse, montée de l'aversion au risque, dégradation des solvabilités, résurgence des faillites et du chômage, la récession et ses conséquences se sont généralisées à la quasi totalité de la planète.Le choc est rude, mais on pourrait se dire après tout que la purge en cours, d'autant plus violente qu'elle serait brève, est une étape incontournable pour refonder le sentier de croissance sur des bases assainies. Rien n'est moins sûr. Les contraintes engendrées par les pertes de richesse et la dégradation des bilans ne se lèveront pas instantanément et, malgré les plans de relance, la cure est partie pour durer. C'est ce que suggère l'expérience japonaise des années 1990.
      According to the latest release of quarterly national accounts French GDP decreased by 1.1% in the last quarter of 2008. We expect GDP growth to decrease by 2.3% in 2009 and 0.2% in 2010. The unemployment rate will keep on rising, reaching 9.8% at the end of 2009 and 10.7 at the end of 2010. Government borrowing will amount to 6.1% of GDP in 2009 and 7.2% of GDP in 2010. Households' consumption will remain somehow resilient in the first quarter of 2009 because of the financial incentive to buy new cars, the deceleration of inflation under lower energy and food prices. In 2009, the financial and housing crises will dampen economic growth and lead to a sharp deterioration of the labour market. People without a job will see their purchasing power fall while the rest of households will increase their savings rates. Households' consumption growth will be very moderate. The external outlook is unlikely to improve significantly in the short term. French exports' growth will be weak, while domestic households and companies will keep on reducing their indebtedness levels, under tight credit access. Companies will postpone their investment plans and will continue to reduce their stock levels. Output will start to grow again from 2010 albeit as a very slow pace, insufficient to be qualified as a recovery.
    • Zone euro : serrez les rangs ! Perspectives 2009-2010 pour l'économie européenne - p. 171-184 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Alors que la croissance résistait encore début 2008, le PIB s'est contracté au deuxième trimestre, avant de s'effondrer en fin d'année (- 1,5 %). La croissance est certes restée positive en 2008 (0,7 %), mais l'acquis pour 2009 est d'ores et déjà négatif à - 1,3 %. La crise financière s'est rapidement propagée à la sphère réelle, enclenchant un cycle de désendettement, avec pour conséquence une contraction de la consommation et de l'investissement, puis un ralentissement des créations d'emplois. De plus, la crise touchant simultanément les pays industrialisés et en voie de développement, une sortie ou un amortissement de la récession via le commerce extérieur est donc exclue, comme en témoigne la chute des exportations fin 2008. Le PIB se contracterait tout au long de l'année 2009, avec la poursuite de l'ajustement des cycles d'investissement productif et en logement. La faible croissance des revenus et l'augmentation de l'épargne de précaution réduiraient la consommation privée. Tous les pays de la zone seraient au diapason de la récession et la baisse du PIB serait au total de 3,3 % en 2009. Le retour à une croissance trimestrielle positive n'est attendu qu'à partir du deuxième trimestre 2010. Mais l'investissement serait toujours en phase descendante et les ménages consommeraient peu, afin de reconstituer un patrimoine largement amputé. Au final, le PIB se contracterait encore en 2010 (- 0,3 %), contrairement aux États-Unis où la politique monétaire et surtout budgétaire ont été plus réactives et de plus forte ampleur.
      Due to the financial crisis, GDP declined by 1.5% in the fourth quarter of 2008. Consumption and investment decreased under lower indebtedness, leading to a severe adjustment on labour markets. Moreover, the recession was amplified by international developments and exports were strongly cut back. This situation is expected to continue in 2009 and GDP would fall by 3.3 %. The return to a positive quarterly growth would only occur from the second quarter of 2010 onwards. But investment would remain in a downward phase and households would still increase their savings, because of wealth effects. GDP would decrease by 0.3% in 2010, contrary to the United States where monetary and fiscal policies have been more reactive and aggressive.
    • France : la mer se retire. Perspectives 2009-2010 pour l'économie française - p. 185-248 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le fort recul de l'activité inscrit dans les comptes nationaux pour le quatrième trimestre 2008 (-1,1 %) devrait se prolonger au cours du premier semestre 2009, engageant l'économie française dans sa plus forte récession depuis celle du début des années 1930. Certes, dans le sillage de la fin d'année 2008, la consommation des ménages devrait résister encore un trimestre sous l'effet conjugué de la prime à la casse automobile et du reflux de l'inflation dû au ralentissement de l'augmentation des prix des matières premières alimentaires et énergétiques. Mais l'ampleur des répercussions des crises financières et immobilières sur l'économie réelle – et notamment sur le marché du travail – contractera le pouvoir d'achat des ménages dépourvus d'emplois et incitera les autres à épargner davantage, coupant alors le dernier moteur de croissance. Dans un contexte international fortement dégradé, cela hypothèque tout espoir de reprise en France cette année. Car comme les ménages, les entreprises devraient continuer à se désendetter, incitées par un durcissement des conditions d'accès au crédit, un endettement toujours élevé et des anticipations de profit toujours mal orientées. Le surplus de capacités de production se traduira par un report massif de leurs projets d'investissement ainsi que par un fort déstockage. Au cours de l'année 2010, l'activité devrait croître de nouveau mais très faiblement, sur un rythme insuffisant pour parler de reprise. Au désendettement des agents privés, certes moins marqué qu'en 2009, viendrait s'ajouter l'amorce de celui des agents publics. Afin de limiter la dérive des finances publiques, l'impulsion budgétaire fortement expansionniste en 2009 serait neutre en 2010. Enfin, la probabilité d'un rebond technique apparaît faible l'année prochaine ; le mouvement de déstockage initié en fin d'année 2008 devrait perdurer tout au long de 2010. En moyenne annuelle, l'économie française devrait connaître un recul de son activité de - 2,3 % en 2009 et de - 0,2 % en 2010, après une croissance de + 0,7 % en 2008. Le taux de chômage devrait repartir à la hausse et atteindre 9,8 % à la fin de 2009, puis 10,7 % fin 2010. De son côté, le déficit public devrait s'établir respectivement à 6,1 et 7,2 % du PIB en 2009 et 2010.
      The banking and financial crisis which erupted in 2007 in the US has led to a synchronised downturn around the world. World output will fall by 1.5% in 2009, the most severe recession since the early 1930's. GDP will fall by 2.6% in the US, 3.3% in the euro area and 5.9% in Japan, while Chinese GDP will grow by 4.1% only. Inflation will remain subdued under low raw materials prices and persistent weak demand in most regions of the world. In the major industrial economies, banks will remain reluctant to lend despite strong monetary policy support. Fiscal policies will be expansionary in 2009 in most industrial economies but will come close to neutral in 2010 despite a still fragile private demand. World GDP will grow by a mere 1.5% in 2010.
    • Fiche thématique et Fiches pays - Monperrus-Veroni Paola, Rifflart Christine, Schweisguth Danielle, Falah Amel, Cochard Marion, Mathieu Catherine, Lemoine Matthieu, Le Bayon Sabine p. 249-288 accès libre
  • Dossier : Perspectives 2009-2010 - Études spéciales

    • Politique monétaire : actions concertées - p. 290-312 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Face à l'amplification de la crise financière, à la forte dégradation des indicateurs conjoncturels dans la sphère réelle et à la frilosité persistante des banques à fournir du crédit, les banques centrales des grands pays industrialisés ont dans un premier temps utilisé les instruments conventionnels de gestion de la politique monétaire. Au début 2009, la stratégie de baisse des taux directeurs a atteint ses limites. Aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon, les taux directeurs sont proches de 0. Avec un taux directeur à 1,25 %, la Banque centrale européenne dispose encore d'une faible marge de manœuvre.Face au blocage des marchés interbancaires, les grandes banques centrales ont dû progressivement innover en mettant en place des procédures non conventionnelles d'interventions pour injecter directement les liquidités nécessaires au refinancement du secteur bancaire.À l'horizon 2010, sous nos hypothèses de très faible croissance et inflation, les taux directeurs resteront proches de 0 dans les grands pays industriels. Les banques centrales continueront à faciliter les conditions de financement sur les marchés du crédit.
      The deepening of the financial crisis, the sharp deterioration of short-term indicators in the real side of the economy and banks' persistent reluctance to lend have initially led central banks in industrial economies to cut drastically official interest rates. Official interest rates are close to 0% in the US, UK and Japan. The European Central Bank still has some room of manœuvre with its interest rates at 1.25%.In face of persisting strains in the interbank markets, major central banks have more recently introduced unconventional policy measures in order to increase liquidity in the Banking system. Under our assumptions of low growth and inflation, central banks' interest rates will remain close to 0% in major industrial economies at the 2010 horizon. Central banks will keep on facilitating financing conditions in credit markets.
    • Aux portes de la déflation ? - p. 313-330 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Comme la Grande Dépression ou la crise japonaise des années 1990, la crise actuelle suit un choc majeur qui a débouché sur la paralysie du système financier international. À l'image de ces précédents historiques, surgit la crainte d'enclenchement d'une spirale dépressive où se cumulent des baisses de prix des actifs et de l'activité, entraînant à son tour une baisse du prix des biens.Cette étude spéciale analyse les mécanismes par lesquels une économie entre en déflation et les raisons pour lesquelles elle s'y maintient, et évoque les différentes voies de sortie envisageables.L'entrée d'une économie en déflation résulte d'un choc violent et durable, qui entraine une baisse de l'activité et se transmet ensuite aux prix via une boucle prix-salaire. Ce type d'enchaînement est d'autant plus probable lorsque l'environnement est faiblement inflationniste, comme c'est le cas aujourd'hui. La politique monétaire devient alors rapidement inopérante, accentuant la pression sur les prix. La baisse du prix des biens et des actifs s'inscrit alors dans les anticipations des agents, déclenchant des effets cumulatifs allant de reports dans la dépense à la déflation par la dette. L'accélération des faillites alimente la chute du prix du capital, entravant l'incitation à investir. L'entrée dans la trappe à liquidité réduit alors les marges de manœuvre de la politique monétaire, contrainte d'adopter des mesures non conventionnelles à l'efficacité incertaine. Elles doivent donc impérativement s'accompagner de l'assainissement du système financier et de politiques budgétaires actives.
      Like the Great Depression or the Japanese crisis of the 1990s, the current crisis was triggered by a major shock that paralysed the international financial system. Fears of a downward spiral are looming again as plummeting assets prices and economic activity both pull consumer prices down. This study analyzes how an economy enters deflation; the reasons why it remains stuck there, and evokes the possible ways out of deflation. The entry of an economy into deflation is most likely when inflationary pressures are mild, as is the case today. Monetary policy becomes quickly ineffective and so further brakes inflation. In their turn, increased bankruptcies lower the price of capital and prevent new investments. The entry into the liquidity trap reduces the scope for monetary policies. Measures to clean up the financial system as well as active fiscal policies are thus necessary to accompany ailing monetary policies.
  • Dossier : Perspectives 2009-2010