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Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 3, 1983
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Chronique de conjoncture

    • Ce qu'il en coûte de réduire les déséquilibres - Monique Fouet, Philippe Sigogne p. 5-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les politiques économiques des pays industrialisés avaient, au cours des années 70, autorisé les agents économiques à recourir largement à l'endettement pour échapper aux conséquences récessives de difficultés aggravées par les chocs pétroliers. Elles sont devenues peu à peu rigoureuses au cours des années récentes, laissant ainsi s'opérer des ajustements différés. Ceux-ci pourraient modérer prochainement leurs effets, si bien que les causes de récession pourraient s'estomper sans se métamorphoser pour autant en causes de croissance. Pour l'environnement international de la France, à défaut d'éléments nouveaux, porteurs d'un réel dynamisme, 1983 ne sera donc pas l'année de la reprise. Le bilan de la relance française de 1981 et du correctif apporté en juin 1982 peut maintenant être établi. Après une progression sensible, les revenus des ménages se sont temporairement infléchis. Le niveau de production, industrielle a été maintenu et l'emploi préservé. La productivité a lentement progressé. Le déficit commercial s'est creusé et s'installe à 80 milliards de francs par an. L'endettement extérieur qui en résulte était concevable dans l'hypothèse d'une reprise mondiale prochaine. Il n'est plus soute- nable dès lors que la plupart des pays excluent toute relance concertée tant que l'endettement public et privé leur paraît excessif. Réduire le déficit extérieur par des moyens purement conjoncturels risque dans ces conditions de se payer lourdement en baisse d'activité : entre 5 % et 10 % de la production industrielle selon l'effort envisagé.
      Structural problems, worsened by the oil shocks, called during the 70's for adjustments that made some degree of recession necessary. But all through the decade, economic policies followed in industrialised countries enabled economic agents to avoid these necessities by increasingly resorting to debt. These policies have gradually become restrictive during the recent years, enabling postponed adjustments to take place. This process is well under way, so that the factors of recession will probably fade away in the coming months ; but there is no reason why they should turn into stimulus for growth. Unless new, dynamic factors suddenly appear, no recovery can be expected in France's foreign environment in 1983. The results of France's expansionary policies in 1981 and of the shift of june 1982 can now be assessed. Household income increased noticeably and then faltered for a while. Employment suffered no important decline as industrial production remained flat and productivity slowly increased. But the trade gap widened, and presently reaches an annual rate of 80 billion francs. As long as a worldwide recovery was expected in the near future, the resulting indebtedness appeared as a temporary nuisance. But it can no longer be considered as such when in most foreign countries economic policies still focus on structural adjustment, nor be acceptable as the price for lonely growth. Should restrictive demand management be used as the only way to curb the trade gap, then industrial production would register a 5 to 10% decline.
  • Relations historiques entre l'intensité des commerces extérieurs et la croissance des produits nationaux - Jean-Marcel Jeanneney p. 51-63 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Une étude historique des variations de l'intensité des commerces extérieurs et de celles des taux de croissance des produits nationaux, menée sur un siècle et demi en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et sur les trente dernières années en d'autres pays européens, montre la complexité des relations entre les deux phénomènes. L'intensification du commerce extérieur tantôt stimule la croissance et tantôt la compromet. Son déclin coïncide souvent avec une stagnation ou une réduction des productions, qui peut être cause ou conséquence, selon les cas ; mais parfois aussi il accompagne un remarquable développement de l'économie nationale. Cela invite à remettre en cause les théories classiques des effets de la division internationale du travail.
    The complexity of the relationship between reliance on foreign trade and the growth of national product is clearly evident from the last century and a half's experience in France, the United Kingdom, the United States and that of other European countries in the last three decades. Increased reliance on foreign trade sometimes stimulates growth and sometimes retards it. Its decline often coincides with stagnation and a fall in production (in some cases it is a cause, in others a consequence), but occasionally, such a decline is accompanied by a period of marked growth in the economy. Such observations may give us cause to re-examine classical theories of the effects of the international division of labour.
  • Théories et pratiques du déficit public - Henri Sterdyniak p. 65-90 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis 1974, la quasi-totalité des pays occidentaux connaissent de forts déficits publics, ceux de la France étant des plus modérés. Ces déficits peuvent-ils être attribués à une évolution incontrôlée des dépenses publiques, sont-ils la conséquence automatique du ralentissement de l'activité économique, ou proviennent-ils d'une volonté de régulation macroéconomique ? La première partie de l'article montre qu'un certain déficit public est souhaitable en situation de croissance ralentie, de chômage, de contrainte extérieure. Il s'agit d'un côté de soutenir la demande car la demande émanant des entreprises se réduit fortement ; de l'autre, de gérer l'offre : le déficit public (plutôt que la hausse des charges des entreprises) peut favoriser la compétitivité et l'investissement donc augmenter la production possible à déficit extérieur donné. La seconde partie présente le problème du financement du déficit. L'impact différencié du financement monétaire et obligataire dépend à la fois du type de régulation monétaire en œuvre et de l'impact de l'émission d'obligations sur la demande de monnaie. On montre que le souci des pouvoirs publics de respecter une contrainte de masse monétaire peut induire des politiques déstabilisatrices. Mais, les pouvoirs publics disposent de suffisamment d'instruments de politique économique pour déconnecter la politique monétaire de la politique budgétaire et de son type de financement. Le taux d'intérêt peut être géré en fonction du taux de change désiré, tandis que dans la mesure où les ménages souhaitent épargner et conserver leurs actifs financiers sous forme monétaire, pour limiter l'endettement bancaire des entreprises, il peut être utile que les administrations participent nettement à la création monétaire.
    Since 1974 almost all western economies have had large public sector deficits, France's being one of the smaller. Are these deficits due to an uncontrolled growth in public spending ? Are they the automatic result of the decline in the level of economic activity ? Or are they just the side-effect of macroéconomic stabilization policy? The first part of the article shows that a public deficit can be helpful when growth slows down, or unemployment rises, or when there is an external constraint. The deficit can both sustain aggregate demand when corporate sector demand has fallen, and on the supply side (unlike increased charges on the corporate sector) it can help competitiveness and investment and, therefore, raise the level of production compatible with a given external deficit. The second part discusses the financing of the deficit. The difference between the impact of bond and money-finance depends on the monetary policy regime in use and on the impact of the sales of bonds on the demand for money. It is shown that an attempt to achieve money supply targets may lead to destabilization of the economy but the government has enough policy instruments to make its monetary and fiscal policies independent of the way in which the budget is financed. If the rate of interest is chosen to achieve a particular exchange rate and the personal sector wish to save and to hold these savings in the form of money balances, it may be advisable for the government to allow the money supply to increase if it wishes to limit corporate indebtedness to the banking system.
  • Activité et chômage des femmes en France face à la crise - Michel Forsé p. 91-99 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'activité professionnelle des femmes n'est point, sur le long terme, chose nouvelle. En revanche, malgré la crise du système productif, la croissance des taux d'activité féminine a continué à un rythme rapide. Dans l'industrie, les femmes qui sont davantage ouvrières spécialisées ont moins été touchées que les hommes (plus qualifiés) par les licenciements. Mais, c'est essentiellement le maintien de la croissance des secteurs tertiaires, malgré la crise, qui explique dans le domaine de l'emploi la position privilégiée des femmes puisqu'une majorité y travaille. Le comportement des femmes à l'égard du travail salarié a changé. Grâce à certaines transformations de la société, elles ont pu pénétrer massivement le marché du travail et en sortent beaucoup moins à l'occasion du mariage ou d'une naissance. Ainsi, le chômage des femmes est avant tout un chômage de jeunes qui ont commencé à chercher du travail après le début de la crise. Or l'appareil productif français, qui continue de réserver aux femmes la majorité de ses créations d'emploi ne parvient plus à couvrir l'augmentation rapide de leur taux d'activité. Cette donnée sociale nouvelle et irréversible semble plus explicative du niveau des taux de chômage féminin qu'un effet de la crise soi-disant plus important pour les femmes que pour les hommes.
    Women's attitude to salaried work has also altered as well since associated with broader social changes women have been able to enter the labour market on a larger scale and less often leave when marrying or having children. The female unemployed are, therefore, largely those who have begun to look for work since the beginning of the crisis. And although the French economy continues to assign women the majority of newly created jobs, these are not enough to absorb the increased growth in female participation. It is this growth, due to society's changing attitudes to women working that explains the level of the female unemployment rate, so the crisis itself is no more important for men than for women.
  • Les innovations financières aux États-Unis - Christian de Boissieu p. 101-119 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le système financier américain connaît, depuis le début des années 1970, de profondes mutations. L'introduction de nouvelles technologies financières se conjugue à une floraison de nouveaux produits financiers offerts aux épargnants, tant par les intermédiaires financiers que sur les marchés de capitaux. L'objet de cet article est de présenter les plus importants de ces nouveaux produits financiers, puis d'étudier les relations, dans les deux sens de la causalité, entre la conjoncture et les innovations financières. La conjoncture économique, essentiellement à travers l'accélération de l'inflation, la hausse et l'augmentation de la variabilité des taux d'intérêt nominaux, a joué un rôle significatif dans l'introduction des nouveaux produits financiers aux Etats-Unis. D'autres facteurs sont également intervenus, qui permettent d'esquisser une analyse plus globale du phénomène d'innovations financières. D'autre part, les innovations financières compliquent sérieusement la régulation conjoncturelle, puisqu'elles amènent à mettre en cause la délimitation des agrégats monétaires et les indicateurs surveillés par les autorités monétaires.
    Since the beginning of the 1970's, the US financial system has evolved deeply. New financial techniques have been introduced, and new financial instruments have been offered to savers by the financial intermediaries and on the capital markets. This article intends to describe the most important of these developments and to study the two-way relationship between the economic evolution and financial innovation. On the one hand, the inflation and the high level and increased variability of interest rates have stimulated financial innovation, while on the other, financial innovation has seriously complicated the interpretation of monetary indicators and monetary policy in general. The US experience allows us to underline some more general aspects of the financial innovation process.
  • Les transferts entre marchand et domestique. Travail des femmes. Loisirs des hommes - Denis Stoclet p. 121-143 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Il devrait être possible de quantifier les transferts entre secteur marchand et secteur domestique chaque fois que le consommateur doit choisir pour lui-même entre les deux : les données de son calcul personnel peuvent être généralisées. En outre, les producteurs et les commerçants font le calcul inverse lorsqu'ils se déchargent d'une partie de leurs tâches sur l'acheteur (self-service, meubles prêts à monter, etc.). Ces transferts transforment les tâches domestiques et leur répartition au sein du ménage. Sur tous ces points, les données statistiques sont encore insuffisantes.
    Despite what is often said, it may be possible to quantify the transfers between the market and domestic (non-market) sectors of the economy by generalizing from the calculations made by individual consumers when they choose between them. Indeed manufacturers and retailers make such calculations when they decide to transfer parts of their own functions to consumers (self-service, do-it-yourself, etc.). These transfers transform domestic life and the allocation of activities within the family. Contemporary woman is torn between the stereotype of the « modern woman », competent and liberated by the market, and the contrary image which has emerged from the revaluation of domesticity, tending to make her economical, a good wife and housekeeper. For men too the revaluation of manual work, of independent and creative work which has led to the rise of the « handyman » is more often the result of choice rather than economic necessity.
  • Summaries in english - p. 145-147 accès libre
  • Chronologie 1982 - M. Ugenti p. 149-179 accès libre
  • Cahier de graphiques - Département des diagnostics de l'OFCE p. 180 accès libre