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Titre Lutter contre le chômage de masse en Europe
Auteur Equipe MIMOSA, Henri Sterdyniak, Emmanuel Fourmann, Frédéric Lerais, Henri Delessy, Frédéric Busson
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 48, 1994
Page 177-236
Mots-clés (matière)charges sociales chômage fiscalité investissement politique de l'emploi politique économique protectionnisme théorie économique
Mots-clés (géographie)Europe
Mots-clés (organismes)Union européenne - U.E.
Résumé En 1994, le nombre de chômeurs devrait dépasser 18 millions dans l'Union Européenne, soit un taux de chômage d'environ 12 %. Selon notre projection, la reprise américaine et la baisse des taux d'intérêt en Allemagne, telle que pourrait la conduire la Bundesbank, ne permettraient pas d'atteindre une croissance suffisante en Europe dans les années à venir pour freiner la montée du chômage dans la plupart des pays européens. Que peut faire la politique économique ? Pour contribuer à ce débat, cet article évalue l'impact sur le chômage en Europe de différentes mesures de politiques économiques envisageables. Il utilise, quand cela est possible, le modèle MIMOSA. Une politique centrée sur une diminution rapide des déficits publics et sur le ralentissement des salaires limiterait encore la demande et contribuerait à prolonger la stagnation. Des mesures protectionnistes envers les importations des zones à bas salaires ne sont guère enviseables, ni politiquement, ni économiquement. Une stratégie de forte baisse de la durée du travail accompagnée d'une réorganisation de la production et d'une certaines baisse des rémunérations mensuelles pourrait aboutir à une forte réduction du taux de chômage sans inflation insoutenable dans la plupart des pays européens, mais ni les entreprises, ni les travailleurs en place n'ont intérêt à l'impulser. Aussi une politique économique plus volontariste serait-elle nécessaire. Elle devrait combiner une baisse forte et rapide des taux d'intérêt et une relance budgétaire temporaire comportant des baisses de cotisations employeurs (centrés sur les bas salaires) et soit des réductions des impôts portant sur les ménages, soit une relance de l'investissement public. Le chiffrage que nous avons proposé fournit un ordre de grandeur et livre une conclusion forte : une telle stratégie peut être efficace, pour un coût budgétaire raisonnable, sans remettre en cause l'objectif de stabilité des prix ; elle peut donc rencontrer l'adhésion des autorités monétaires.
Résumé anglais How to fight against mass unemployment in Europe ? Henri Sterdyniak, Emmanuel Fourmann, Frédéric Lerais (OFCE), Henri Delessy, Frédéric Busson (СЕРП) In 1994, the number of unemployed in the European Union should exceed 18 million, which means a 12 % unemployment rate. According to our projection, the US recovery and the continuing interest rate cuts in Germany should not provide sufficient economic growth to limit the rise of unemployment in most European countries. What can economic policy do ? As a contribution to the debate, this paper discusses the effects on unemployment of different economic policy measures. It uses, whenever possible, the MIMOSA model. A policy based on a quick reduction of fiscal deficits or on wage moderation would further limit demand, and would therefore prolong stagnation. Protectionnist measures against imports from low-wage regions are hardly conceivable, for both political and economic reasons. A strategy of sharply reducing the duration of work, together with a partial wage-compensation and a reorganisation of the production system, could certainly allow a major reduction in the unemployment rate without unbearable inflation. However neither firms nor already employed people have a clear interest in such a change. A more determined economic policy is then necessary. It should combine an important and rapid decrease in interest rates along with a temporary fiscal expansion, the latter including either cuts on employers' contribution (focusing on low wages), or tax reductions for households, or a raise in public investment. Our calculations give the requested order of magnitude and yield a strong conclusion : such a strategy could be efficient, at a limited budgetary cost, and without getting rid of the price stability target. It could therefore meet full support from the monetary authorities.
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1994_num_48_1_1358