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Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 48, 1994
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Contrainte extérieure et compétitivité dans la transition vers l'union économique et monétaire - Michel Aglietta, Camille Baulant p. 7-54 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La convergence réelle n'a pas été directement adressée dans les critères formels du Traité de Maastricht. Elle hante pourtant la crise monétaire européenne et alimente le doute sur la réalisation de IVEM. La convergence réelle concerne la capacité d'un pays d'absorber des chocs asymétriques sans recourir à une modification de son taux de change nominal. C'est aussi à plus long terme la possibilité pour un pays de préserver la croissance compatible avec le meilleur emploi de ses ressources au sein d'une union monétaire. Les moyens de la convergence réelle doivent être recherchés du côté de l'offre dans la combinaison des facteurs de la compétitivité-prix et de la compétitivité hors prix. Le présent article étudie ces facteurs à la fois théoriquement et empiriquement pour mesurer les forces et faiblesses des cinq plus grands pays de la Communauté. Les différences structurelles entre ces pays demeurent considérables. Seules la France et l'Allemagne paraissent capables de soutenir la concurrence du marché unique sans modification tendancielle des taux de change réels. Pour les autres pays, les variations des taux de changes nominaux depuis septembre 1992 ont aidé les dépréciations réelles qui demeurent indispensables.
    External constraint and competitiveness in the transition toward the economic and monetary union Michel Aglietta, Camille Baulant Real convergence was not tackled formally within the criteria of the Maastricht Treaty. However, it underlies the monetary crisis in Europe and makes the achievement of EMU doubtful. Looking at real convergence, one can assess whether a country is able to adjust to asymmetrical shocks without any realignment of its nominal exchange rate. One can also investigate whether a particular country will achieve its long run potential growth in a monetary union. The means of real convergence are supply-side factors. They combine price and non-price competitiveness. In this paper we study the factors of competitiveness theoretically and empirically to estimate the strenghts and weaknesses of the five main countries in the Community. Structural differences between the above-mentioned countries remain substantial. Only France and Germany seem capable of sustaining the competition in the single market without the help of a depreciating trend in their real exchange rates. Other countries have experienced nominal devaluations since September 1992 which are consistent with required real depreciations.
  • L'émergence de l'Asie en développement menace-t-elle l'emploi en France ? - Catherine Mathieu, Henri Sterdyniak p. 55-106 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les pays de l'Asie du Sud- Est ont connu dans les deux dernières décennies un fort dynamisme économique et des taux de croissance de l'ordre de 7 %, qui contrastent avec la généralisation du chômage de masse et la faible croissance en Europe. Aussi certains ont accusé la politique commerciale agressive des pays d'Asie en développement d'être responsable des difficultés européennes, tandis que d'autres mettaient l'accent sur les facteurs internes de dynamisme de ces pays et voyaient dans leur émergence une chance à saisir pour l'Europe. Si les échanges de l'Asie en développement avec la CE ont crû rapidement, ils restent modestes et ne représentent en 1992 que 1,4 point du PIB communautaire pour les importations, 1 point du PIB pour les exportations. Toutefois, comme les importations sont réalisées à bas prix, elles évincent une part plus importante de la production européenne. En sens inverse, elles induisent des baisses de prix et des gains de pouvoir d'achat en Europe. Les pays d'Asie en développement, pris dans leur ensemble, ont un solde commercial globalement équilibré, mais sont excédentaires vis-à-vis de l'Europe et des Etats-Unis, et déficitaires vis-à-vis du Japon. Les investissements directs des firmes européennes dans cette région sont d'ampleur négligeable : les délocalisations passent surtout par des accords de sous-traitance. La sous-évaluation des monnaies des pays d'Asie en développement par rapport aux taux de change de PPA correspond à la fois à leur niveau de développement et à une stratégie visant à limiter les importations aux biens d'équipement indispensables et à inciter leurs producteurs à se tourner vers l'exportation. Cette stratégie s'est avérée gagnante. Mais elle permet à leurs partenaires de bénéficier d'importations à bas prix et d'exporter des biens d'équipement. Cependant l'émergence de cette zone a entraîné de fortes destructions d'emplois dans certains secteurs de l'industrie française. En tenant compte de leurs exportations, de leurs achats en France, de leur concurrence sur les marchés tiers, une évaluation macroé- conomique, réalisée avec le modèle Mosaïque, chiffre les pertes d'emplois en France à 190 000 ou 230 000, selon les hypothèses retenues. Les importations en provenance des pays à bas salaires évincent de leurs emplois les travailleurs non qualifiés et augmentent les inégalités sociales et le chômage dans les pays riches si aucune mesure de redistribution n'est prise. Aussi, une politique active de subvention aux secteurs et aux travailleurs directement concurrencés est-elle nécessaire. Par contre, la proposition consistant à remplacer des cotisations employeurs par une « TVA sociale » est illusoire. Il est erroné d'accuser ces pays de dumping monétaire, salarial, ou social. Une taxation spécifique des produits en provenance des pays à bas salaires serait foncièrement égoïste et injustifiable. L'Europe doit savoir accueillir les nouveaux pays industrialisés, permettre aux pays de l'Est et du Sud de suivre leur exemple, en même temps qu'elle doit retrouver elle-même une croissance plus satisfaisante. Cela nécessite une politique économique plus active (baisse des taux d'intérêt, relance économique) ; une réforme fiscale pour rapprocher le coût social du coût privé du travail (en particulier pour le travail non-qualifié) ; des mesures pour redistribuer aux travailleurs directement touchés par la concurrence des pays à bas salaires les gains que procure le commerce avec ceux-ci.
    Is trade with developing countries in Asia a threat to employment in France ? Catherine Mathieu, Henri Sterdyniak Growth rates have been particularly high in south-east Asian developing countries for the last two decades (averaging 7 %), as compared to those of the rest of the world. Asian dynamic economies are sometimes accused to be a cause for the low growth rates in Europe, and some other times considered as an opportunity for industrial countries to export to these areas. Even though trade between Europe and developing countries in Asia has developed over this period, it stills represents a very small part of European imports : imports from this area only account for 1,4 % of the EC GDP. However these imports mainly consist in low price commodities, which means that they represent a more important part of the European production than they seem to. But, besides, low import prices also mean lower inflation rates, thus allowing increases of the purchasing power in the EC. Developing countries in Asia have external trade surpluses both with the EC and the USA, but no global surplus since they are in deficit with Japan. There are only few european direct investment inflows to developing countries in Asia, European firms generally opting for contracts with local firms. The undervaluation of these industrializing countries currencies, as compared to that of the purchasing power parities, reflects both economic underdeveloped economies and export-oriented policies. This strategy has revealed sucessful. It allows Asian economic partners to import low price products and to export investment goods. Yet, the emergence of this area has entailed massive job destructions in several sectors of the French industry. A simulation made with the OFCE-Mosaique macroeconomic model indicates that, depending on the assumptions made, from 190 000 up to 230 000 jobs have been lost in France, because of the increase of Asian industrial exports all over the world (including French imports). Imports from low wages areas induce unskilled workers dismissals, an increase in social inequalities, and in the number of the unemployed in developed countries if no redistribution takes place. However, taxing imports from these countries would be selfishness and has no justification. Europe should find a way to help developing countries to grow, meanwhile having sustantial internal growth rates again. This requires more active economic policies (lower interest rates and expansionary policies), a fiscal reform to compensate for the gaps between social and private labour costs, and redistribution in favour of the workers hit by imports from low wages countries.
  • L'Italie : rigueur sans récession ? - Hélène Harasty, Jacques Le Cacheux p. 107-129 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    A la signature du traité de Maastricht, en février 1992, les finances publiques italiennes affichaient des soldes profondément dégradés et le stock de dette publique dépassait le montant du revenu national annuel, tandis que le taux d'inflation, bien qu'en recul par rapport aux niveaux atteints au début des années quatre- vingt, demeurait sensiblement supérieur à celui des principaux partenaires européens. L 'origine de ces déséquilibres est ancienne : avant même le premier choc pétrolier, le déficit public s'était creusé sous l'effet d'une augmentation rapide des dépenses et d'un ajustement insuffisant des recettes publiques. La série ininterrompue de déficits publics enregistrée depuis lors n'a eu, pendant une décennie, que des effets modérés sur le stock de dette publique en raison de la persistance d'une forte inflation, qu'elle contribuait à alimenter par la monétisation de la dette, et qu'entretenaient des mécanismes automatiques d'indexation des salaires. L'adhésion, dès 1979, de l'Italie au Système monétaire européen (SME) a permis aux autorités monétaires nationales d'acquérir une plus grande autonomie et d'engager le processus de désinflation ; mais la montée des taux d'intérêt et le recul de l'inflation ont alors donné une impulsion majeure à l'accroissement de la dette publique et les augmentations de dépenses publiques n'ont pas été maîtrisées, tandis que la hausse des recettes, bien que substantielle, demeurait insuffisante. Cette détérioration des comptes publics et la trop lente décrue de l'inflation ont, certes, permis de réaliser des performances macroéconomiques relativement bonnes dans les années quatre-vingt, mais au prix de déséquilibres croissants, notamment dans les échanges extérieurs du fait de pertes quasi continues de compétitivité, surtout après 1987, lorsque le taux de change de la lire a cessé de se déprécier. Face à ces évolutions insoutenables et prenant appui sur les nécessités de la convergence inscrite dans le traité de Maastricht, les autorités italiennes ont entrepris, à partir de 1992, un ambitieux programme d'assainissement des finances publiques et obtenu la désindexation des salaires. Pourtant, ce « tournant de la rigueur » à l'italienne, dont les premiers fruits sont visibles sur les soldes publics et sur l'inflation, ne semble pas avoir engendré la récession que beaucoup redoutaient. Certes la contraction de la dépense intérieure est très sensible en 1993 ; mais la dépréciation de la lire depuis sa sortie du mécanisme de change du SME, en septembre 1992, a dopé les exportations et réduit les importations, sans avoir de conséquences apparentes sur l'inflation interne. Le dosage des politiques économiques apparaît ainsi particulièrement approprié et la manœuvre d'ajustement bien engagée. Toutefois, la situation des finances publiques demeure précaire : la progression de la dette publique est certes freinée et il est prévu qu'elle se stabilise à l'horizon de 1996, mais à un niveau si élevé que tout ralentissement de l'activité et toute hausse des taux d'intérêt risqueraient de la mettre à nouveau sur un sentier de croissance explosive.
    the depreciation of the lira since Italy opted out of the ERM in September 1992 has stimulated exports and reduced imports, with no apparent effect on domestic inflation. The current policy mix thus appears particularly appropriate and the adjustment so far quite successful. However, the public finance situation still remains precarious : while the growth of public debt has indeed been slowed down, the aim being to stabilize its ratio to GDP by 1996, its level is so high that any cyclical downturn and/or any increase in interest rates would put it back onto an explosive path.
  • Les banques américaines et la baisse des taux d'intérêt - Jacques Le Cacheux p. 131-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Faut-il s'attendre à ce que la baisse des taux d'intérêt observée en Europe depuis plusieurs mois se répercute intégralement dans l'allégement du coût des crédits bancaires et stimule ainsi la croissance du crédit qui favoriserait la reprise des dépenses d'investissement des entreprises et de logement et de consommation des ménages ? Les Etats-Unis ont précédé l'Europe dans les évolutions conjoncturelles récentes et dans la baisse des taux, courts notamment, et il semble que l'on puisse tirer de l'analyse des comportements bancaires américains depuis trois ans, quelques enseignements concernant les évolutions probables de ce côté-ci de l'Atlantique. Certes les conditions initiales et l'environnement réglementaire et structurel ne sont pas les mêmes : la déréglementation et l'innovation financières ont été, aux Etats-Unis, plus précoces et plus poussées qu'ailleurs ; les structures bancaires y sont plus fragmentées et, dans une certaine mesure, plus fragiles ; enfin les phénomènes de surendettement de certaines catégories d'agents y ont été plus massifs qu'en Europe, à l'exception peut-être du Royaume-Uni. La situation des banques américaines était, en moyenne, plus dégradée au début de la présente décennie que celle des banques françaises aujourd'hui. Mais leur redressement a été très sensible, au point que le secteur bancaire affiche à présent des performances, en termes de rentabilité des actifs, qui le placent en tête des classements internationaux. Les banques américaines ont mis à profit la très forte baisse des taux d'intérêt à court terme et le rétablissement de la structure des taux en accroissant considérablement leurs marges d'intérêts et pratiquant une politique de crédit très sélective. L'encours total des crédits bancaires s'est contracté et la part des titres publics dans l'actif du secteur a été beaucoup accrue. De ce fait, si le financement du déficit public en a été facilité, la baisse des taux n'a pas donné à la croissance des crédits et des dépenses l'impulsion escomptée. Pourtant, l'assouplissement de la politique monétaire a incontestablement eu des effets bénéfiques, ne serait-ce que parce qu'en permettant aux banques de redresser leur résultat et de restructurer leur bilan, il a évité le déclenchement d'une crise bancaire et financière dont les conséquences sur l'activité réelle eussent sans doute été dramatiques.
    US banks reactions to the interest rate decline Jacques Le Cacheux Is the decline in interest rates that has been observed in Europe over the last few months likely to be fully reflected in lower cost of borrowing, thus stimulating a credit expansion that would fuel the recovery of business investment spending, as well as households' residential investment and consumption ? In the current business cycle and in the reduction of — mostly short — interest rates, the US economy has been leading the way. Hence studying the US banks behavior over the last three years may yield interesting insights as to what is likely to happen on this side of the Atlantic. True, initial conditions differ, and so does the regulatory and structural environment in which financial institutions operate : financial deregulation and innovation have started earlier and have been more sweeping in the US ; the structure of the banking sector is more fragmented and many firms are probably more vulnerable ; moreover, phenomena of over-indebtedness of certain categories of non-financial agents have tended to reach more disturbing proportions than in Europe, except perhaps in the United Kingdom. At the beginning of the current decade, the financial situation of US commercial banks and Saving & Loans institutions was, on average, much worse than that of French banks today. But they have made a spectacular recovery and their performance, measured by their average asset returns, currently ranks amongst the best in international comparisons. US banks have seized the opportunity offered by the decline in short-run interest rates and the reassessment of a positively-sloped interest rate structure to widen their interest margins and pursue a highly discriminatory credit policy. The total outstanding stock of bank credits has shrunk and the share of Treasury bonds in total assets has been increased. Thus, although the federal budget deficit financing has been eased, the interest rate reduction has had no visible effect on the growth of credit and spending. It would however be wrong to conclude that the easing of monetary policy has not been beneficial : indeed, by offering banks this badly needed opportunity to improve their performance and re-structure their balance sheets, it has avoided a financial crisis that might otherwise have had very detremental effects on real economic activity.
  • Chronique des tendances de la société française - Louis Dirn, Laurence Duboys Fresney, CESEM, Louis Chauvel, Henri Mendras, Marco Oberti, Pascal Vennesson p. 151-175 accès libre avec résumé avec indexation
    La présente chronique porte sur trois groupes sociaux en transformation : les étudiants, les militaires et les retraités. Elle se termine sur l'évolution du moral des Français en 1993. • Les étudiants ont à nouveau manifesté leur mécontentement en octobre 1993, une enquête sur trois universités explique pourquoi ces manifestations n'ont pas été aussi massives et violentes qu'on aurait pu le craindre dans l'état de délabrement où sont tombées les universités. Des filières sélectives se mettent en place et recrutent des étudiants motivés et actifs, tandis qu'au sein des filières traditionnelles, les étudiants se comportent en consommateurs désabusés. • Les retraités, de plus en plus nombreux et riches, ont tendance à se déplacer et ont ainsi une influence grandissante sur l'économie de certaines régions et l'aménagement du territoire. La région parisienne perd un quart de ses nouveaux retraités chaque année. Les plus aisés se déplacent vers le Sud-Est. Les retraités les plus dépourvus demeurent dans les régions déprimées du Centre et de l'Ouest, en particulier le Limousin. 0 Les armées vivent une mutation profonde : la réduction du budget, la priorité accordée aux hautes technologies, aux renseignements et aux tâches humanitaires conduisent à des interrogations doctrinales. Les contrastes internes entre armées et armes se renforcent, et l'armée de masse perd de sa prééminence, en attendant une décision politique sur le service national. Enfin les flux d'entrée et de sortie font de l'armée une étape de carrière pour la plupart des militaires. • Le moral des Français demeure sombre, malgré un léger regain d'optimisme très récent, dû sans doute au changement de majorité. L'opinion s'est habituée au chômage qu'elle considère comme une donnée stable, en revanche, elle devient plus sensible à l'accroissement des inégalités et à la pauvreté. Signe de pessimisme, le progrès technique est menaçant et créateur de chômage pour les Français les moins instruits.
  • Lutter contre le chômage de masse en Europe - Equipe MIMOSA, Henri Sterdyniak, Emmanuel Fourmann, Frédéric Lerais, Henri Delessy, Frédéric Busson p. 177-236 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En 1994, le nombre de chômeurs devrait dépasser 18 millions dans l'Union Européenne, soit un taux de chômage d'environ 12 %. Selon notre projection, la reprise américaine et la baisse des taux d'intérêt en Allemagne, telle que pourrait la conduire la Bundesbank, ne permettraient pas d'atteindre une croissance suffisante en Europe dans les années à venir pour freiner la montée du chômage dans la plupart des pays européens. Que peut faire la politique économique ? Pour contribuer à ce débat, cet article évalue l'impact sur le chômage en Europe de différentes mesures de politiques économiques envisageables. Il utilise, quand cela est possible, le modèle MIMOSA. Une politique centrée sur une diminution rapide des déficits publics et sur le ralentissement des salaires limiterait encore la demande et contribuerait à prolonger la stagnation. Des mesures protectionnistes envers les importations des zones à bas salaires ne sont guère enviseables, ni politiquement, ni économiquement. Une stratégie de forte baisse de la durée du travail accompagnée d'une réorganisation de la production et d'une certaines baisse des rémunérations mensuelles pourrait aboutir à une forte réduction du taux de chômage sans inflation insoutenable dans la plupart des pays européens, mais ni les entreprises, ni les travailleurs en place n'ont intérêt à l'impulser. Aussi une politique économique plus volontariste serait-elle nécessaire. Elle devrait combiner une baisse forte et rapide des taux d'intérêt et une relance budgétaire temporaire comportant des baisses de cotisations employeurs (centrés sur les bas salaires) et soit des réductions des impôts portant sur les ménages, soit une relance de l'investissement public. Le chiffrage que nous avons proposé fournit un ordre de grandeur et livre une conclusion forte : une telle stratégie peut être efficace, pour un coût budgétaire raisonnable, sans remettre en cause l'objectif de stabilité des prix ; elle peut donc rencontrer l'adhésion des autorités monétaires.
    How to fight against mass unemployment in Europe ? Henri Sterdyniak, Emmanuel Fourmann, Frédéric Lerais (OFCE), Henri Delessy, Frédéric Busson (СЕРП) In 1994, the number of unemployed in the European Union should exceed 18 million, which means a 12 % unemployment rate. According to our projection, the US recovery and the continuing interest rate cuts in Germany should not provide sufficient economic growth to limit the rise of unemployment in most European countries. What can economic policy do ? As a contribution to the debate, this paper discusses the effects on unemployment of different economic policy measures. It uses, whenever possible, the MIMOSA model. A policy based on a quick reduction of fiscal deficits or on wage moderation would further limit demand, and would therefore prolong stagnation. Protectionnist measures against imports from low-wage regions are hardly conceivable, for both political and economic reasons. A strategy of sharply reducing the duration of work, together with a partial wage-compensation and a reorganisation of the production system, could certainly allow a major reduction in the unemployment rate without unbearable inflation. However neither firms nor already employed people have a clear interest in such a change. A more determined economic policy is then necessary. It should combine an important and rapid decrease in interest rates along with a temporary fiscal expansion, the latter including either cuts on employers' contribution (focusing on low wages), or tax reductions for households, or a raise in public investment. Our calculations give the requested order of magnitude and yield a strong conclusion : such a strategy could be efficient, at a limited budgetary cost, and without getting rid of the price stability target. It could therefore meet full support from the monetary authorities.
  • Chronologie 1993 - Sylvie Le Golvan p. 237-251 accès libre
  • Summaries in English - p. 253-256 accès libre