Titre | Le Système monétaire international et l'Union monétaire européenne | |
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Auteur | Jean-Paul Fitoussi, Marc Flandreau | |
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) | |
Numéro | no 51, 1994 Revue de l'OFCE n°51 | |
Page | 167-181 | |
Mots-clés (matière) | change politique monétaire système monétaire européen - S.M.E. système monétaire international - S.M.I. théorie économique union monétaire | |
Résumé |
La célébration du cinquantième anniversaire de la création du système de Bretton Woods invite à replacer les évolutions récentes du Système Monétaire Européen dans une perspective historique. Dans le passé, les arrangements monétaires internationaux ont été de trois types. A un pôle, on trouve les systèmes qu'on propose d'appeler « décentralisés sans contrainte », où la souveraineté des politiques monétaires est totale (systèmes de changes flottants). A l'autre pôle, on trouve les systèmes complètement centralisés, où chaque participant a transféré son pouvoir monétaire à une organisation centrale qui définit la politique de l'union (Federal Reserve System aux Etats-Unis). Entre les deux enfin, on trouve les systèmes « décentralisés avec contrainte » (comme par exemple le SME, ou Bretton Woods), où les politiques domestiques sont définies individuellement mais doivent prendre en compte les politiques des autres membres. Cet article se propose de faire le point sur ces options en soulignant leurs avantages et leurs inconvénients respectifs. Deux conclusions principales se dégagent. D'abord, l'autonomie que confère un système de changes flottants est probablement illusoire, car le flottement neutralise une grande partie des avantages de la souveraineté monétaire. La deuxième conclusion est que les systèmes décentralisés avec contrainte, du type SME, contiennent un biais déflationniste qui les rend coûteux et difficilement soutenables. Au confluent de ces deux problèmes se trouve le dilemme fondamental des systèmes internationaux pour lesquels il n'est pas d'équilibre stable sans construction d'une certaine forme de supranationalité. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The international monetary system and the European Monetary Union Jean-Paul Fitoussi et Marc Flandreau The 50th anniversary of the creation of the Bretton Woods system offers the opportunity to confront the recent evolutions of the European Monetary System to previous experiments. In the past, three main types of monetary arrangements have prevailed. One type is what we call « decentralized and unconstrained systems », where the sovereignty of each country over its monetary policy is complete (e.g. floating exchange rates arrangements). Another type is what we call « fully centralized systems », where monetary power is transferred to some central authority (e.g. Federal Reserve System). Finally, a hybrid case is represented by what we call « decentralized yet constrained systems » (e.g. the Bretton Woods system, or the EMS) where nations are (i) sovereign over their domestic policies, but (ii) constrained by a set of common rules (for instance, they have to take into account the policies of other nations). This paper is an attempt to provide a cost-benefit analysis of these various options. Two main conclusions emerge. First, the apparent autonomy obtained under the « decentralized and unconstrained system » is probably merely an illusion because the inherent difficulties associated with a general float of the various currencies wipe out most of the advantages associated with effective sovereignty. Second, we argue that decentralized yet unconstrained regimes (such as EMS) usually induce a deflationary bias which renders these arrangements both costly and unsustainable. This finally suggests that the fundamental dilemma of international arrangements is that there may not be any stable regime without the construction of a supra-national institution. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1994_num_51_1_1382 |