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Titre Analyse économique de la retraite par répartition
Auteur Olivier Davanne, Thierry Pujol
Mir@bel Revue Revue française d'économie
Numéro vol. 12, no. 1, 1997
Page 33-56
Résumé Si chacun connaît le mode de fonctionnement des retraites par répartition, où les pensions versées sont financées intégralement par prélèvement sur les actifs, on évalue parfois mal l'ensemble des implications économiques d'un tel système. On sait que sur le long terme, si l'on considère les cotisations retraite comme une épargne forcée, la répartition offre un rendement égal à la somme du taux de croissance démographique et des gains de productivité. Comme ce rendement est généralement inférieur à celui disponible sur les marchés financiers, les cotisations retraite s'apparentent pour partie à des taxes. L'effet sur l'épargne fait l'objet de débats. La retraite par répartition a notamment des effets différents selon les catégories d'âge. Si la perspective de recevoir une retraite diminue probablement l'épargne des jeunes actifs, la répartition est favorable en revanche à l'épargne des retraités. Il paraît cependant probable que l'existence de la retraite par répartition ait un effet global net négatif sur l'épargne et le stock de capital. En répartition « pure », le patrimoine des retraités et des actifs est en effet largement composé de droits sur les régimes de retraite, qui sont sans contrepartie en termes d'investissements physiques ou financiers. Ces droits, la dette implicite du système de retraite, dépassent dans certains pays (dont la France) deux fois le montant du P.I.B., soit davantage que la totalité du patrimoine financier des ménages. Epargne et stock de capital s'en trouvent donc réduits. Mais quelles en sont les conséquences quant au bien- être des ménages ? Moins bien dotés en capital, les salariés sont moins productifs et leur rémunération réelle doit être plus basse. Cet argument est souvent employé par les défenseurs d'un système par capitalisation plutôt que d'un système en répartition. En sens inverse, la répartition présente l'avantage de protéger les retraités des risques financiers qu'ils sup- porteraient dans un système fonctionnant en capitalisation.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Although one may be familiar with the guiding principles of a pay-as- you-go pension scheme, where benefits are financed out of contributions levied on workers, certain misconceptions may exist concerning the economic implications of such a pension system. It is well-known that, in the long run, the return on pay-as- you-go pensions - if contributions are regarded as forced savings —, is equal to the sum of the demographic growth rate and productivity gains. Since the return is usually lower than what is available with standard financial instruments, social security contributions are partly akin to taxes. The Pensions'impact upon saving is a moot point. Indeed, pay-as-you-go schemes have different implications on the various age groups. The prospects of receiving future pension benefits is a disincentive to save for young workers ; conversely, pensions increase retirees' wealth. Overall, it is likely that pay-as-you-go schemes have negatively affected savings and, subsequently, the stock of capital in the economy in most countries. Indeed, in a standard pay-as-you-go scheme, pensioners'assets mainly include certain entitlements, which correspond to the pension schemes'unfunded liabilities and are not matched by financial or real investments. These rights, the implicit debt of the pension system, exceed in certain countries (including France) twice the annual GDP, i.e. more than all the households'financial wealth... Saving and capital stocks in the economy are therefore reduced. What are the implications for households welfare ? With lower capital, workers are less productive and their salaries need to be lowered, as often stressed by those who advocate the introduction of fully-funded schemes. Conversely, pay-as-you-go systems have certain merits, and in particular, they shelter pensioners from the financial risks that they are faced with in a fully- funded scheme.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1997_num_12_1_1014