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Titre Une institution totale auto-perpétuée
Auteur Jeannine Verdès-Leroux
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 36, no. 1, 1981
Page 33-63
Résumé Une institution totale auto-perpétuée : l'étude du parti communiste français. Contre l'utilisation de la notion de stalinisme pour désigner aussi bien l'ensemble des pratiques du pouvoir soviétique pendant plusieurs décennies que les comportements du parti communiste français, on a recherché ce qui, dans ce dernier cas, se dissimulait sous un terme fonctionnant comme un concept-écran, tant dans le discours communiste que dans celui de ses adversaires. On s'est attaché à démontrer, en recourant largement aux mémoires et aux entretiens, que la quasi totalité des caractéristiques de fonctionnement du PC se retrouvent dans ce que Goffman a étudié sous le nom d'institution totale : structure fortement hiérarchisée, type de rapports obligés entre les membres, rites d'initiation, processus d'installation, techniques de manipulation et de mortification, etc. Mais le parti communiste se distingue en ce qu'il fonctionne sans contraintes objectives ni obstacles physiques. Alors que même les communautés religieuses marquent matériellement leurs adeptes (par un costume ou un habitat obligé, par exemple), tout est obtenu dans le cas étudié par la pure intériorisation des exigences, explicites et implicites, de l'institution.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais A Self-Perpetuating «Total Institution» : the French Communist Party. The term «Stalinism» tends to be used in France to refer both to the practices used for several decades in the Soviet power structure and to the behaviour of the French Communist Party. Rejecting this amalgam, the author seeks to discover, in the latter case, what was hidden under a term which, both in communist and anti-communist discourse, functioned as a screen. By extensive use of participants' memories and interviews, she endeavours to show that virtually ail the characteristics of the functioning of the French Communist Party are to be found in what Goffman has studied under the name of the «total institution» : a strongly hierarchical structure, standardized relations between members, initiation rites, installation ceremonies, techniques for manipulation and mortification, etc. However, a distinguishing feature of the French Communist Party is that it functions in this way without external constraints or physical obstacles. Whereas even religious communities mark their adherents in a material way (e.g. by obligatory dress or dwelling), in this case everything is obtained through the pure internalization of the explicit and implicit demands of the institution.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1981_num_36_1_2107