Titre | La liaison sans enchaînement | |
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Auteur | Pierre Encrevé | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | vol. 46, no. 1, 1983 | |
Page | 39-66 | |
Résumé |
La liaison sans enchaînement. On a toujours tenu pour acquis que les Français réalisent la liaison entre deux mots en faisant entendre la consonne de liaison à l'initiale du second mot. L'étude empirique d'interventions à la radio ou à la télévision de dirigeants politiques actuels indique que cette prononciation n'est pas catégorique. Au contraire, une proportion remarquable de liaisons facultatives sont réalisées sans enchaînement, la consonne restant solidaire du premier mot et séparée (le plus souvent par un coup de glotte) de la voyelle suivante. Un traitement linguistique est proposé qui permet d'affiner le fonctionnement du modèle théorique de la phonologie tridimensionnelle. Le lien, traditionnellement affirmé, entre la proportion de réalisation des liaisons facultatives et les caractéristiques sociales des locuteurs ne pourrait être précisément établi qu'au moyen d'un modèle très complexe prenant en compte d'une part l'origine sociale, le capital culturel, et la génération et d'autre part le marché. La liaison sans enchaînement, qui semble en croissance nette depuis une décennie, n'a pas cours seulement chez les hommes politiques, mais chez tous les professionnels de la parole publique. D'autres phénomènes phonétiques s'étendant à toute la population peuvent en être rapprochés. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Liaison without enchaînement. It has always been assumed that the French make the liaison between two words by sounding the linking consonant in the first syllable of the second word. Empirical study of the speech of present-day politicians on TV or radio shows that this pronunciation is not the only one possible. In fact, a remarkable proportion of optional liaisons are made without enchaînement : the consonant remains part of the first word and is separated (often by a glottal stop) from the following vowel. A linguistic treatment is proposed which makes it possible to refine the functioning of the theoretical model of three-dimensional phonology. The link which is traditionally asserted between the proportion of optional liaisons made and the social characteristics of the speaker can only be precisely established by means of a very complex model which takes into account, on the one hand, social origin and cultural capital and, on the other, the market. Liaison without enchainement, which seems to have been increasing strongly in the last decade, is current not only among politicians but among all professional public speakers. Other phonetic phenomena which extend to the whole population may be considered in a similar light. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1983_num_46_1_2176 |