Titre | La conscience et la peur | |
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Auteur | David Sabean | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | vol. 51, no. 1, 1984 | |
Page | 41-53 | |
Résumé |
La conscience et la peur : qui a tué le pasteur ? Le 9 mars 1733, les deux principaux magistrats de la ville de Kirchheim-unter-Teck envoient un rapport au duc de Wurtemberg pour annoncer la mort du pasteur de la paroisse de Zell-unter-Aichelberg survenue brutalement alors qu'il revenait de la ville de Kirchheim où il avait participé à une discussion théologique. Dix ans après, un bruit se met à circuler dans le pays : le pasteur a été assassiné par deux riches paysans, les frères Drohmann. Le duc ordonne une enquête. L'étude minutieuse du dossier d'archives met en lumière les formes du pouvoir dans un village allemand de la première moitié du 18e siècle et les relations entre le pouvoir local et les institutions d'État en montrant comment les différentes factions qui se mettent en place au cours de l'affaire s'alignent sur les structures complexes formées par l'intersection des rapports de parenté et des rapports de propriété. Plus profondément, l'analyse du discours des acteurs sur l'affaire, de l'usage qu'ils font du ragot et de la définition qu'ils se donnent de la «conscience» et du «cas de conscience», révèle les mécanismes par lesquels les plus démunis parvenaient à porter leurs dénonciations devant l'opinion publique. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Conscience and Fear : Who Killed the Vicar ? On March 9th 1733, the two senior magistrates of the town of Kircheim-unter-Teck sent a report to the Duke of Wurtemberg, announcing the death of the vicar of the parish of Zell-unter-Aichelberg ; the priest had died suddenly on his way home from Kircheim, where he had taken part in a theological discussion. Ten years later, a rumour began to circulate in the region that the priest had been murdered by two rich peasants, the Drohmann brothers. The Duke ordered an inquiry. A close study of the village archives brings to light the forms of power in an early 18th-century German village and the relationship between local power and the State institutions, by showing how the different factions which emerged around the affair were aligned on the complex structures formed by the intersection between kinship relations and property relations. At a deeper level, analysis of the actors' discourse about the affair, the use they make of gossip and their definitions of «conscience» and «matters of conscience» reveals the mechanisms through which the least powerful actors were able to bring their denunciations before public opinion. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1984_num_51_1_2213 |