Titre | La question juive dans la Hongrie contemporaine | |
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Auteur | András Kovács | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | vol. 56, no. 1, 1985 | |
Rubrique / Thématique | L'antisémitisme |
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Page | 45-57 | |
Résumé |
La question juive dans la Hongrie contemporaine. La reprise du débat sur la question juive en Hongrie est liée à la levée d'un tabou et à une certaine persistance du problème. L'analyse socio-historique permet de dégager les conditions dans lesquelles juifs et non-juifs ont continué et continuent plus ou moins à interpréter et à vivre différemment et parfois de façon opposée leurs expériences historiques passées et présentes. Pareille divergence porte d'abord sur l'occupation du pays par l'Armée rouge : défaite militaire pour l'État hongrois mais libération pour les juifs survivants qui contribue à déterminer leurs rapports avec le nouveau régime marqués par leur entrée massive dans l'appareil de l'État et leur adhésion aux idéaux communistes. Ceux-ci semblent garantir une forme neuve et complète d'assimilation et parachever ainsi un mouvement séculaire. Bien que la répression sous le régime stalinien, la révolution de 1956 et la nouvelle répression aient constitué des expériences communes pour la majorité des juifs et des non-juifs, il subsiste des divergences dans les schèmes d'interprétation, les réflexes et les attitudes ; cependant les journées de 1956 ont prouvé qu'aucun renouveau meurtrier d'antisémitisme n'était plus à craindre. Le régime du socialisme normalisé depuis 1956, sans admettre l'antisémitisme politique, a recréé les conditions du séparatisme entre certains milieux juifs et non juifs sous la forme de lobbies professionnels opposés et d'un nationalisme culturel qui s'enracine dans l'évolution historique du pays. Pareil séparatisme, même s'il ne s'exprime pas dans le comportement, n'en reste pas moins inscrit dans les consciences. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The Jewish Question in Contemporary Hungary. The recent revival of the debate over the «Jewish question» in Hungary is linked to the lifting of a taboo and to a certain persistence of the problem. A socio-historical analysis brings to light the conditions in which Jews and non-Jews have continued, and still more or less continue, to interpret and experience their past and present in different and often opposing ways. There is a particular divergence of views as regards the occupation of the country by the Red Army. For the Hungarian State it was a military defeat, but for the surviving Jews it meant a liberation, which continues to goyern their relations with the new regime. These were marked by their massive entry into the State apparatus and their adherence to Communist ideals, which seemed to guarantee a new and complete formof assimilation, so completing a centuries-long process. Although repression under the Stalinist regime, the 1956 revolution and the new repression constituted common experiences for the majority of Jews and non-Jews, there remain divergences in patterns of interpretation, reflexes and attitudes ; however the events of 1956 did prove that a murderous recrudescence of anti-semitism need not be feared. The post-1956 regime of «normalized socialism», without allowing political anti-semitism, recreated the conditions for separatism between certain Jewish and non-Jewish milieux in the form of opposing occupational lobbies and a cultural nationalism rooted in the historical tradition of the country. Such separatism, even if not expressed in behaviour, is nonetheless a feature of consciousnesses. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1985_num_56_1_2250 |