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Titre Vers une théorie sociologique des mariages interconfessionnels
Auteur Victor Karady
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 57, no. 1, 1985
Page 47-68
Résumé Vers une théorie sociologique des mariages interconfessionnels. Les mariages interconfessionnels constituent, dans une société semi-traditionnelle comme la Hongrie d'Ancien régime, une exception à la règle de l'homogamie religieuse, liée aux progrès de la sécularisation et à la diminution du contrôle exercé par les Eglises sur la socialisation morale et sur le choix du conjoint. L'analyse historique des mariages mixtes, fondée sur les statistiques hongroises de la nuptialité, révèle, après un mouvement de hausse à long terme, la stagnation de la mixité entre les deux guerres, le relâchement des interdits qui s'y opposent pendant les guerres, la sur-nuptialité mixte en milieu urbain et les fortes différences qui marquent sous ce rapport catholiques, protestants et juifs. L'ostracisme antijuif n'empêche pas la multiplication progressive des mariages judéo-chrétiens jusqu'à la veille du génocide hitlérien. Les inégalités entre les sexes et entre les groupes confessionnels devant le mariage mixte s'expriment, entre autres, par les probabilités différentielles de se convertir et d'imposer un accord sur le culte des enfants à venir. Si les ménages mixtes se distinguent des autres par leur faible fécondité et par leur insta- bilité supérieure, c'est principalement en raison de leur régime démographique particulier (âge élevé des mariages, recrutement préférentiel dans les couches moyennes cultivées de la société hongroise, etc.).
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Towards a Sociological Theory of Interconfessional Marriages. In a semi-traditional society like ancien regime Hungary, interconfessional marriages constitute an exception to the rule of religious homogamy, linked to growing secularization and the Churches' declining control over moral socialization and choice of spouse. Historical analysis of mixed marriages, based on Hungarian marriage statisties, reveals, after a long-term upward tendency, stagnation of mixed marriage between the two wars, a relaxation of the taboos bearing on it during the wars, a considerably higher rate of mixed marriage in urban areas, and marked differences in this respect between Catholics, Protestants and Jews. Anti-jewish ostracism did not prevent a steady increase in Jewish-Christian marriages until the eve of the Hitlerian genocide. The inequalities between the sexes and between the confessional groups in relation to mixed marriage are expressed, inter alia, in the differential probabilities of being converted and of imposing an agreement on the religion of the future children. If mixed marriages are distinguished from others by low fertility and high instability, this is mainly because of their particular demographie pattern (late age of marriage, high recruitment from the educated middle strata of Hungarian society, etc.).
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1985_num_57_1_2259