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Titre L'expérimentation sur l'homme comme pratique et comme représentation
Auteur François-André Isambert
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 68, no. 1, 1987
Page 15-30
Résumé L'expérimentation sur l'homme comme pratique et comme représentation. L'expérimentation médicale sur l'homme est une partie indissociable de la «médecine expérimentale». Elle s'est créé une légende qui oppose les cruautés de la vivisection humaine, l'essai des poisons sur l'homme et l'inoculation des maladies, à l'action de quelques hommes de haute moralité, au premier rang desquels Claude Bernard. Si les cruautés évoquées appartiennent de fait à l'histoire et ont abouti aux pratiques dénoncées à Nuremberg, la constitution d'une éthique légitimant l'expérimentation sur les êtres humains sous certaines conditions s'est faite en suivant les étapes de la médecine et des sciences sur lesquelles elle s'appuie. Les «essais» n'ont pu dépasser le stade pragmatique tant que la médecine a eu pour seul fondement l'observation clinique. Il a fallu que pénètrent dans les hôpitaux la physiologie, la chimie, puis les méthodes statistiques pour que l'expérimentation sur l'homme prenne son visage moderne. Ces apports successifs ont, à chaque fois, soulevé des questions éthiques nouvelles, rendant plus complexe un conflit de principes jamais apaisé. Les comités d'éthique qui se sont saisis de ces questions restent des lieux d'affrontement et de compromis.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Experiments on Man as Practice and as Representation. Medical experiments on man are an inseparable part of «experimental medicine». They have created a legend which contrasts the cruelties of human vivisection, testing of poisons and inoculation, with the conduct of a few men of high morality, in the forefront of whom is Claude Bernard. While the cruelties referred to indeed belong to history and led to the practices denounced at Nuremberg, the constitution of an ethic legitimising experiments on human beings in certain conditions followed the successive stages of medicine and of the sciences on which it is based. «Tests» could not go beyond the pragmatic stage so long as medicine was based solely on clinical observation. Not until physiology, chemistry and then statistical methods entered the hospital did human experimentation appear in its modem guise. Each new development raised new ethical questions, further complicating a conflict over principles which has never been settled. The ethics committees which have addressed these questions remain sites of confrontation and compromise.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1987_num_68_1_2371