Titre | L'envers de 1900. Le lexique des luttes et de l'organisation ouvrières en France | |
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Auteur | Maurice Tournier | |
Revue | Mots. Les langages du politique | |
Numéro | no 5, octobre 1982 En hommage à Robert-Léon Wagner | |
Rubrique / Thématique | I. Lexicologie |
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Page | 103-126 | |
Résumé |
L'ENVERS DE 1900. LE LEXIQUE DES LUTTES ET DE L'ORGANISATION OUVRIÈRES EN FRANCE On connaît trop la façade «belle époque» de 1900. Derrière le boom industriel, les textes qui donnent une voix à ceux qui l'ont réalisé de leurs mains surprennent par l'ampleur du vocabulaire misérabiliste et la vigueur des résurgences révolutionnaires et quarante-huitardes. L'évocation des luttes sociales puise à tel point dans ces registres que s'affrontent de vrais mythes (au sens de Sorel) : militarisation et capitaliste, attente du Grand Soir, lequel prend la suite du Grand Jour en s'appuyant dans le discours d'extrême gauche sur la dynamique grève-généraliste. Dans le concret quotidien, les grandes lexies font place aux dénominations des grévistes et des anti-grévistes : des systèmes marqués s'opposent, que domine le heurt des rouges et des jaunes; l'organisation ouvrière sort aussi de l'illégalité, après avoir cherché ses mots et ses structures au cours du siècle. Bourse puis syndicat, de loin plus productif sur le plan morphologique, triomphent avec fédération de la concurrence lexicale et organisent autour d'eux un lexique cohérent. Ainsi, à l'aide de formants anciens remotivés, tout un système de désignation des hommes et des groupes se met en place, avec la fin du 19e siècle, pour répondre aux besoins d'une société bousculée et neuve. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
THE OTHER SIDE OF 1900. THE LEXICON OF THE LABOUR STRUGGLES AND ORGANIZATION IN FRANCE The false front of the «belle époque» in 1900 is only too well known. In the background of the industrial boom, the texts which speak for those who made it possible by the sweat of their own brow, are surprising, due to the extent of pauperist vocabulary and to the vigorous revival of revolutionary trends dating from 1793 and 1848. The evocation of social struggles draws on there registers to such an extent that some real myths (in Sorel's sense), come into confrontation: the heroic and military aspects of words such as phalanges ouvrières, guerre sociale, Dieu capital, vampirisme, capitaliste, and the expectancy of the Grand Soir, which follows the Grand Jour relying in extreme left wing discourse, on the dynamic grève-généraliste. In everyday reality large lexical items give way to the designation of strikers and scabs: marked systems oppose one another and are dominated by the clash of the rouges and the jaunes ; labour organization emerges from unlawfulness after having looked for its words ans structures throughout the century. Bourse, fédération and then syndicat, which is by for the most productive on the morphological level, triumph in the lexical competition and organize a coherent lexicon around themselves. Thus, with the help of old remotivated formants, a complete system of designation for men and groups is put into place, on the end of the 19th century, to meet the needs of a new society rushed off its feet. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1982_num_5_1_1077 |