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Titre Les nous de Robespierre ou le territoire impossible
Auteur Annie Geffroy
Mir@bel Revue Mots. Les langages du politique
Numéro no 10, mars 1985 Numéro spécial. Le ~~nous~~ politique
Page 63-90
Résumé LES NOUS DE ROBESPIERRE OU LE TERRITOIRE IMPOSSIBLE A partir d'une hypothèse générale sur la désignation sociopolitique, A.G. examine l'exception apparente que constitue le nous. Etudiant un corpus de discours de Robespierre (1789-1794, 136 233 occurrences) elle note d'abord l'inadaptation, pour une étude globale du système de la désignation socio-politique, du décompte des seules unités signifiantes de surface. Puis, examinant les quelque 1 500 « points d'énnonciation en NOUS » du corpus, elle dégage la fonction centrale de ce terme : pointer, dans l'univers des personnes, un ensemble d'extension variable associé à l'énonciateur. Les deux paliers les plus représentés dans le corpus sont un NOUS pseudo-dialogique, convoquant les allocutaires (créatures de discours à ne pas confondre avec un quelconque « public »), et un NOUS national. Celui-ci se construit prioritairement à partir du possessif nos, avec la lexie nos ennemis et le thème de la guerre. L'unité du NOUS est donc la conséquence non d'une fusion en communauté positive, mais d'une coagulation déterminée par le dehors.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais THE NOUS OF ROBESPIERRE OR THE IMPOSSIBLE TERRITORY Starting from a general hypothesis concerning sociopolitical designation, A.G. analyses the apparent exception : the case of nous (we/us). Working on a corpus of speeches of Robespierre (1789-1794, 136 233 occurrences), she draws attention to the inadequacy of counting simply surface units in order to carry out a comprehensive study of the sociopolitical designation. She then goes on to analyse the 1 500 NOUS present in the corpus, focussing on the principal function of this term : to indicate the possible amount of human beings associated with the enunciator. The two levels that are found most frequently in the corpus are, first, a pseudo-dialogical NOUS, which calls unpon other adressées (creatures of discourse, not to be confused with a real public), and, second, a national NOUS. The latter is constructed from the possessive nos via the syntagm nos ennemis (our enemies) and the theme of war. The unity of NOUS is therefore the consequence not of a positive community but of a coagulation determined by external forces.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1985_num_10_1_1185