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Titre Plaidoyer pour une Italie ambiguë
Auteur Sergio Romano
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 46, no. 2, 1981
Rubrique / Thématique
Europe : les politiques étrangères en question
Page 323-332
Résumé Plaidoyer pour une Italie ambiguë, par Sergio Romano En Italie, les politiques étrangères de la société italienne coexistent avec celle de l'Etat. Il existe encore, en dépit de l'Unité, des politiques étrangères régionales et des politiques étrangères "idéologiques". Les catholiques sont sensibles à la vocation méditerranéenne de l'Italie. Dans son ensemble l'industrie italienne et la bourgeoisie industrielle de l'Italie du Nord sont fortement européennes et atlantiques, pour des raisons économiques et culturelles. La politique étrangère de l'Etat italien est conditionnée par les deux grandes constantes de la diplomatie unitaire après le Risorgimento : le sentiment d'insécurité et le désir d'affirmer le rôle et l'originalité de l'Italie dans le monde. Le sentiment d'insécurité pousse l'Italie à rechercher la protection d'un allié puissant : l'Allemagne, la Grande-Bretagne et, depuis 1945, les Etats-Unis. L'Etat italien doit aussi tenter de concilier les politiques étrangères de la société italienne, ce qui explique la contamination permanente entre politique étrangère et politique intérieure. Mais, grâce à la pluralité de ses protagonistes, l'Italie est plus présente dans la vie internationale que ne le supposeraient ses dimensions et son importance politique. Le monde idéal de la diplomatie italienne est celui où personne ne bouge, un monde où ses alliés ne cherchent pas lui imposer de choix cohérent. Aussi la suggestion, contenue dans le rapport des quatre directeurs - "La sécurité de l'Occident : bilan et orientations" -, du groupe des principaux pays, auquel l'Italie ne participerait que pour les problèmes méditerranéens, est dangereuse dans la mesure où elle obligerait l'Italie à exprimer une partie seulement de son histoire et de ses aspirations.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Apology for an Ambiguous Italy, by Sergio Romano In Italy, foreign policies emanating from society coexist with that emanating from the State. Despite Unification, regional and "ideological" foreign policies still exist. Catholics are sympathetic to Italy's Mediterranean role whereas the Northern Italian industrial "bourgeoisie" is strongly European and pro-Western for economic and cultural reasons. Two greats currents of post-Risorgimento diplomacy have conditioned the foreign policy of the Italian government: a feeling of insecurity and a desire to affirm the role and the originality of Italy in the world. The feeling of insecurity pushes Italy to seek the protection of a powerful partner: Germany, the United Kingdom and, after 1945, the USA. The Italian government must also try to reconcile the foreign policies of its society and this explains the permanent interaction between foreign and domestic policies. But, due to the pluralism of its protagonists, Italy is much more present on the international scene than its size and political importance would warrant. The ideal world for Italian diplomacy is one in which no one moves, where its allies do not try to impose on it coherent choices. For this reason, the suggestion found in the report of the four institutes on "Western Security" that Italy only participate for Mediterranean problems is dangerous as it would oblige Italy to express only part of its history and aspirations.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1981_num_46_2_3166