Contenu de l'article

Titre Frontière linguistique et destin de la Belgique
Auteur Georges Goriely
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 47, no. 3, 1982
Page 657-673
Résumé La Belgique connaît une crise d'identité ancienne, mais qui a reçu une consécration constitutionnelle récente. A un pays unitaire dominé par une bourgeoisie francophone se sont opposées des couches sociales plus modestes qui, misant sur la misère sociale et culturelle de la population flamande, ont revendiqué la flamandisation totale de la Flandre. Cette revendication a totalement triomphé depuis les lois de 1932 qui consacraient l'unilinguisme territorial, et qu'ont renforcées celles de 1963, qui fixent définitivement la frontière linguistique. Un échec de taille en tout cela : à Bruxelles, que l'opinion flamande tient encore pour sa capitale naturelle, le processus de francisation n'a cessé de accentuer. La revendication linguistique recouvrait d'autres types de solidarité. La Flandre longtemps culturellement et socialement retardée occupe aujourd'hui une position démographiquement et économiquement prépondérante. Depuis 1970 la révision constitutionnelle et des lois nouvelles s'efforcent de consacrer institutionnellement ce qu'il est convenu appeler communautés et régions. Le nouvel ordre constitutionnel belge est hybride et peu cohérent. Le processus ségrégatif se poursuivra-t-il selon sa logique propre? S'arrêtera-t-il à mi-chemin devant le peu d'adhésion des populations qui dans leur très grande majorité souhaitent maintenir une unité nationale mais ne savent quelle forme nouvelle lui donner ?
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Belgium's Liriguistic and her Destiny, by Georges Goriely Belgium has an identity crisis of very long standing which is reflected in its récent constitutional laws. Its dominant francophone bourgeoisie was a conflict with the Flemish population who sought to counteract their relative social and cultural poverty by establishing a unilingual Flanders. Theirs demands were met by the laws of 1932 and 1963 which split the country on a linguistic basis andfixed the linguistic boundaries. From the Flemish standpoint the major failure is that, in Brussels, which they still regard as their natural capital, use of the French language continues to increase. Linguistic demands are a cover for various kinds of social discontent. Flanders was culturally and socially backward for a long time, but it is now in the stronger position demographically and economically. Since 1970, constitutional reforms and new laws hâve tried to institutionalise so-called « communities » and « régions », but the new System is an unsatisfactory compromise. It is not clear whether this loosely knit population will find new ways to préserve its national unity, which is the désire of the great majority, or whether the ségrégative process will continue to its logical conclusion.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1982_num_47_3_3213