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Titre Réflexions sur la crise allemande
Auteur Joseph Rovan
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 48, no. 1, 1983
Rubrique / Thématique
Sécurité - Euromissiles
Page 39-46
Mots-clés (matière)diplomatie neutralité politique de défense
Mots-clés (géographie)Europe France R.F.A.
Mots-clés (organismes)Organisation du traité de l'Atlantique Nord - OTAN
Résumé L'interdépendance franco-allemande en 1983 dépasse toutes les espérances que l'on pouvait raisonnablement nourrir en 1945. Mais tout ce qui a été entrepris et réussi reste fragile et révocable, tant que la France et l'Allemagne ne seront pas intégrées dans une entité politique commune. Outre-Rhin, pour la première fois depuis 1959, l'option en faveur de « l'ancrage à l'Ouest » est sérieusement mise en cause. La garantie que la République fédérale avait demandée à l'Occident n'était pas l'assurance qu'au terme d'un conflit le monde libre serait victorieux, c'était l'assurance qu'il n'y aurait pas de guerre en Europe. Beaucoup d'Allemands de la République fédérale se sentent aujourd'hui pris dans un piège. Tout en souhaitant que leur pays reste membre de l'Alliance, ils voudraient en même temps qu'il bénéficie d'avantages qui ne peuvent s'obtenir qu'en fonction d'une certaine progression vers une neutralisation partielle. Pour retenir l'Allemagne et pour nous sauver nous-mêmes, la France doit étendre jusqu'à l'Elbe la frontière de son sanctuaire, tout en renégociant le rôle et les fonctions du groupe franco-allemand dans l'Alliance atlantique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais In 1983, the extent of Franco-German interdependence has gone far beyond anything that could reasonably have been hoped for in 1945. But ail that has been achieved will remain fragile and impermanent as long as France and Germany are not integrated in a common political entity. For the first time since 1959, the option of remaining « anchored to the West » is being seriously question in Germany. The guarantee that the Fédéral Republic asked of the West was not assurance that the free world would emerge victorious from any conflict but assurance that there would be no war in Europe. Today, many Germans from the Federal Republic feel trapped. While they would wish their country to remain a mem-ber of the Atlantic Alliance, they also see advantages obtainable by a movement towards partial neutrality. If it wants to hold on to Germany as well as to safeguard itself France should aim to extend the boundary of its sanctuary to the Elbe and renegotiate the joint Franco-German role in the Atlantic Alliance.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1983_num_48_1_3282