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Titre Syrie-Liban : les faux frères jumeaux
Auteur Annie Laurent
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 48, no. 3, 1983
Rubrique / Thématique
Proche-Orient : l'année de la Syrie ?
Page 591-600
Mots-clés (géographie)Liban Syrie
Mots-clés (matière)occupation militaire relations bilatérales relations internationales
Résumé Le maintien de l'armée syrienne au Liban, devenue illégale, démontre la volonté de la Syrie d'exercer sa tutelle sur son voisin dont elle ne reconnaît pas l'indépendance. Pour justifier cette politique, les dirigeants de Damas invoquent — outre leurs intérêts stratégiques — des liens historiques, sociologiques, entre les deux peuples. Et ils s'appuient sur l'idéologie de la Grande-Syrie prônée par Antoun Saadé. Or, si le Liban a toujours eu un statut particulier, autonome, au Proche-Orient, la Syrie n'a, jusqu'en 1920, jamais existé en tant qu'entité politique. A propos du Liban, les accords Sykes-Picot (1916) puis le mandat (1922) ne font que consacrer une réalité historique (le Grand Liban) et sociologique (pays de refuge pour les minorités de la région). La Syrie actuelle est dirigée par la minorité alaouite qui, jusqu'en 1946, a refusé son incorporation mais qui, pour légitimer son pouvoir sur la majorité sunnite, conduit une politique activiste sur les plans régional et international. Mais n'est-on pas à la veille d'un remodelage général des frontières du Proche-Orient ?
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Syria - Lebanon : a mismatch, by Annie Laurent Although its continued occupation of Lebanon has become illegal, Syria has still not withdrawn its forces, which would seem to demonstrate the strength of its resolve to continue as Lebanon's protector and to deny its independence. In order to justify its policy, the government stresses, apart from strategie considerations, the historie and sociological ties between the two peoples. It also invokes the idea of a « Greater Syria » preached by Antun Saadi. Whilst Lebanon has always had a spécial autonomous status in the Near East, Syria, in fact, never existed as a political entity until 1920. On the subject of Lebanon, the Sykes-Picot agreements of 1916 and the mandate of 1922 only formalised the historic reality of Greater Lebanon and its sociological reality as a country of refuge for the minorities of the région. At the present time, Syria is governed by the Alawite minority, who refused to be incorporated in the state until 1946, and who now seek justification of their dominance over the Sunni majority through activist policy at régional and international levels. But perhaps we are on the eve of a gênerai redrawing of frontiers in the Near East ?
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1983_num_48_3_3330