Contenu du sommaire

Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 48, no. 3, 1983
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - Thierry de Montbrial p. 557-558 accès libre
  • Les auteurs - p. 559-560 accès libre
  • Résumés. Abstracts - p. 561-568 accès libre
  • Proche-Orient : l'année de la Syrie ?

    • Introduction - Bassma Kodmani p. 569-570 accès libre
    • Liban : une année pour rien - Ghassane Salamé p. 571-590 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La première année de la présidence Gemayel a certes été dominée par d'intenses rivalités régionales que le Liban, seul, pouvait difficilement affronter. En politique interne, la déception n'a pas été moins vive. Constitutionnellement, Aminé Gemayel a encore cinq ans pour démontrer qu'il n'est pas venu opérer une quelconque « Restauration », mais pour fonder, comme on lui en prête quelquefois l'intention, une deuxième république. C'est en rétablissant l'autorité de l'Etat au-dessus et aux dépens de toutes les féodalités, à commencer par celles qui lui sont proches, que le président Gemayel pourra affronter ses redoutables voisins. L'année écoulée aura au moins servi à démontrer la futilité de la voie inverse : inutile de se mesurer à l'occupant si toute une partie de la population choisit de s'en faire, pour une raison ou pour une autre, le complice.
      Lebanon : a wasted year, by Ghassane Salamé Président Gemayel's first year has borne witness to intense régional rivalries within his country, which could only with immense difficulty be tackled alone. There have been other severe dis appoint ment s in internai politics. Amin Gemayel still has 5 year s, according to Lebanon's Constitution, to try to achieve more than a commonplace « Restoration », and perhaps to found the second republic that it is sometimes claimed he intends. Gemayel will only be able to stand up to his formidable neighbours when he has succeeded in reesta-blishing the authority of the state over ail the feudal powers still existing in Lebanon. At least the past year has proved the futility of attempting to do so beforehand, of trying to stand up against an occupying force while a part of his population chooses to make itself, for one reason or another, its accomplice.
    • Syrie-Liban : les faux frères jumeaux - Annie Laurent p. 591-600 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le maintien de l'armée syrienne au Liban, devenue illégale, démontre la volonté de la Syrie d'exercer sa tutelle sur son voisin dont elle ne reconnaît pas l'indépendance. Pour justifier cette politique, les dirigeants de Damas invoquent — outre leurs intérêts stratégiques — des liens historiques, sociologiques, entre les deux peuples. Et ils s'appuient sur l'idéologie de la Grande-Syrie prônée par Antoun Saadé. Or, si le Liban a toujours eu un statut particulier, autonome, au Proche-Orient, la Syrie n'a, jusqu'en 1920, jamais existé en tant qu'entité politique. A propos du Liban, les accords Sykes-Picot (1916) puis le mandat (1922) ne font que consacrer une réalité historique (le Grand Liban) et sociologique (pays de refuge pour les minorités de la région). La Syrie actuelle est dirigée par la minorité alaouite qui, jusqu'en 1946, a refusé son incorporation mais qui, pour légitimer son pouvoir sur la majorité sunnite, conduit une politique activiste sur les plans régional et international. Mais n'est-on pas à la veille d'un remodelage général des frontières du Proche-Orient ?
      Syria - Lebanon : a mismatch, by Annie Laurent Although its continued occupation of Lebanon has become illegal, Syria has still not withdrawn its forces, which would seem to demonstrate the strength of its resolve to continue as Lebanon's protector and to deny its independence. In order to justify its policy, the government stresses, apart from strategie considerations, the historie and sociological ties between the two peoples. It also invokes the idea of a « Greater Syria » preached by Antun Saadi. Whilst Lebanon has always had a spécial autonomous status in the Near East, Syria, in fact, never existed as a political entity until 1920. On the subject of Lebanon, the Sykes-Picot agreements of 1916 and the mandate of 1922 only formalised the historic reality of Greater Lebanon and its sociological reality as a country of refuge for the minorities of the région. At the present time, Syria is governed by the Alawite minority, who refused to be incorporated in the state until 1946, and who now seek justification of their dominance over the Sunni majority through activist policy at régional and international levels. But perhaps we are on the eve of a gênerai redrawing of frontiers in the Near East ?
    • Syrie : l'heure de la revanche - Bassma Kodmani p. 601-610 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La Syrie du président Hafez-el-Assad cherche par son action au Liban et dans la région à prouver qu'aucune solution au Moyen-Orient n'est possible sans l'accord de Damas. Elle émerge à nouveau sur la scène politique et militaire, forte du soutien de l'Union soviétique. Son attitude négative s'avère la plus rentable puisqu'elle lui vaut l'assistance de Moscou et celle de ses frères arabes en même temps que les égards de Washington. Il est donc probable qu'elle poursuivra dans cette voie jusqu'à ce que ses exigences soient satisfaites.
      Syria's hour of revenge, by Bassma Kodmani President Hafez-el-Assad's Syria seeks to demonstrate through its action in Lebanon that no settlement can be reached in the Middle East without its approval. Syria has reemerged once again as a force on the political and military scene, thanks to support from the Soviet Union. Its negative attitude has brought advantages, i.e. help from Moscow, Arab support, and doser attention from Washington, lt is therefore likely that Syria will persist along this path until her de-mands are met.
    • L'OLP à l'épreuve de la division - Eric Rouleau p. 615-632 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Israël et la Syrie, motivés par des objectifs stratégiques contradictoires, ont contribué à affaiblir l'OLP, voire à la neutraliser largement. L'Etat hébreu vise à exclure l'organisation de Yasser Arafat d'un éventuel processus de paix. La république baasiste souhaite l'y intégrer, mais sous sa houlette. La guerre du Liban, en 1982, et la mutinerie au sein du Fath, en mai 1983, suivis des mesures prises par Damas contre les fedayin loyalistes, ont privé l'OLP, du moins provisoirement, de son option militaire. Paralysée également sur le plan diplomatique par le rejet israélien, le veto américain, la passivité soviétique, des connivences arabes qui se conjuguent pour aggraver ses divisions internes, la centrale palestinienne traverse la crise la plus menaçante de son existence. Les atouts appréciables qu'elle détient seront-ils suffisants pour assurer sa survie, et à quelles conditions ?
      The split in the PLO, by Eric Rouleau Although they have been motivated by contradictory strategie objectives, both Israël and Syria have contributed to weakening, if not largely neutralising, the PLO. Israel aims to exclude Yasser Arafat's organisation from any possible peace negotiations, whilst Syria wishes it to be included, but under its mantle. The Lebanese war in 1982, the mutiny within El Fatah in May 1983 and Syrian reprisals against Fedayeen loyalists have combined to deprive the PLO of its military capacity, at least for the time being. It also suffers from paralysis on the diplomatic front due to Israeli rejection, the American veto and Soviet passivity. All this combined with the connivance of some Arabs to aggravate its internal divisions, add up to the most menacing crisis the PLO has yet had to face. Will the not insignificant trump cards it still holds enable it to survive, and at what cost ?
    • L'Egypte du président Moubarak - Gudrun Krämer p. 633-646 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Après une période d'isolation résultant du traité de paix séparé avec Israël, l'Egypte s'est de nouveau, et surtout après la restitution du Sinaï, manifestée dans la région arabo-islamique. Le rôle militaire et politique de l'Egypte s'est accru aux yeux du camp arabe prooccidental et la position de ses adversaires du « front du refus et de la confrontation » s'est affaiblie à la suite des changements de rapports de force provoqués par la guerre Irak-Iran et l'invasion israélienne du Liban. Après la mort de Sadate, on s'attendait en Egypte comme dans la région arabe à une révision de la politique du Caire à l'intérieur comme vers l'extérieur. Ainsi on croyait que Hosni Moubarak allait prendre ses distances envers la ligne de Sadate, c'est-à-dire l'ouverture libérale-capitaliste et la démocratisation formelle des structures politiques, accompagnées du rapprochement avec les Etats-Unis et la normalisation des rapports avec Israël. La ligne de Moubarak était l'objet de spéculations tout à fait contradictoires. Le Président a cependant imposé un « style nouveau », qui ne mettait pas en cause les principes sur lesquels reposait la politique de son prédécesseur, mais qui cherchait à gagner une plus grande liberté d'action dans le cadre des possibilités existantes. Contrairement à l'attente générale, le retour du Sinaï n'a pas donné lieu à une réorientation fondamentale. Mais, malgré l'affirmation répétée de la continuité et de la stabilité, on peut discerner de nouveaux éléments à l'intérieur, comme surtout dans la politique extérieure, et qui méritent une analyse approfondie.
      Mubarak's Egypt, by Gudrun Kràmer After a period of isolation resulting from her peace treaty with Israël, Egypt seems to be reasserting herself once more in the Arab world, especially since the restitution of the Sinai. Her military and political roles have gained importance in the eyes of pro-Western Arab countries and the position of her adversaries ― those who refuse compro mise and seek confrontation ― has weakened as a result of changes in relative strength brought about by the Irak-Iran war and by the Israeli invasion of Lebanon. After death, both Egypt and the other Arab countries expected to see change of internal and external policy. It was thought that Hosny Mubarak would not follow Sadat's line towards liberal capitalism and strict démocratisation of political structures coupled with rapprochement towards the United States and return to normal relations with Israel. There was much contradictory speculation about what line would be. He has, in fact, imposed « new style » and though this does not question the basic principles of policy, it does lean towards a more flexible interpretation. Contrary to expectations the return of Sinai did not provoke fundamental change of direction. However, in spite of repeated assurances of stability and continuity, new elements are discernible within the government, especially as regards foreign policy, and these are worth analysing carefully.
    • La véritable nature du conflit israélo-arabe - Meir Rosenne p. 647-660 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le conflit israélo-arabe résulte du refus arabe de reconnaître à Israël le droit d'exister. Cette intransigeance qui domine les diverses composantes du conflit se retrouve dans le refus obstiné de la Syrie de reconnaître la souveraineté libanaise. L'action israélienne au Liban, qui a été si critiquée, constitue un cas flagrant de légitime défense expressément prévu à l'article 51 de la Charte des Nations-Unies. De plus la loi internationale fait obligation aux Etats de refuser abri à des bandes terroristes et d'empêcher leur action contre un autre Etat. Aujourd'hui la défaite politique et militaire de l'OLP est patente. Aussi les Arabes palestiniens qui vivent en Judée-Sama-rie savent-ils que leur avenir passe par la coexistence avec Israël. Mais l'OLP n'a en rien modifié ses conceptions jusqu'au-boutistes pour tenir compte de ces nouvelles données. Son objectif ultime n'est pas de créer un Etat palestinien à côté d'Israël mais à la place de celui-ci. La dimension profonde du conflit est le rejet obsessionnel de l'existence juive — quelle que soit l'extension du territoire d'Israël — au nom de l'impérialisme islamique. Le sionisme pour l'Islam militant est perçu comme le mal absolu. Il s'est approprié une partie du dar al Islam et il s'agit donc de réprimer cette révolte d'esclaves victorieux. Israël par contre n'a jamais pratiqué l'équivalence d'une politique d'intransigeance et de refus juif de la souveraineté arabe. Pour que s'établisse la paix israélo-arabe, les Etats arabes doivent accepter l'existence de l'Etat juif.
      The real meaning of the Israeli-Arab conflict, by Meir Rosenne The reason for this conflict is Arab refusai to recognise Israel's right to exist. Their intransigeance is pervasive and Syria's obstinate refusai to recognise Lebanon's sovereignty is but another example. The much criticized Israeli action in Lebanon constitutes a clear case of legitimate defence as expressly laid down in article 51 of the United Nations Charter. In addition, according to international law, it is obligatory for a state to refuse entry to terrorist organisations and to prevent their action against another state. Today, the political and military defeat of the PLO is clear. Palestinian Arabs living in Judea and Samaria know that their future dépends on coexistence with Israël. In the light of the new situation however, the PLO has not budged from its all-or-nothing position. Its ultimate objective is not the creation of a Palestinian state alongside Israel, but as a substitute for Israel. Whatever the extent of Israel's territory, the deeper reason behind the conflict is obsessive réjection of Jewish existence in the name of Islamic imperialism. For militant Islam, Zionism is the absolute evil. It has appropriated a part of dar al Islam, and this revolt of victorious slaves must be repres-sed. Israël, on the contrary, has never practised this kind of political intransigeance or refusai of Arab sovereignty. The Arab states must fully accept the existence of the Jewish State, if peace is ever to be established.
    • Chronologie des événements du Proche-Orient - Annie Laurent p. 661-664 accès libre avec indexation
    • Proche-Orient : bibliographie sélective - Annie Laurent p. 665-668 accès libre
  • Entretien

  • L'URSS et l'Afrique : vers une extension du système socialiste mondial ? - Zaki Laïdi p. 679-699 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Depuis le milieu des années 70, l'intérêt soviétique pour l'Afrique noire s'est sensiblement accru. Il se manifeste tout particulièrement à l'égard des pays « à orientation socialiste confirmée » (Angola, Ethiopie, Mozambique) qui présentent trois caractéristiques essentielles : l'intérêt prioritaire que ces Etats accordent à la garantie politico-militaire soviétique, leur volonté de s'intégrer à la communauté socialiste, la place privilégiée qu'ils occupent dans la stratégie globale de l'URSS. Pour analyser la spécificité des rapports qui relient l'URSS à ces Etats, il convient de prendre en considération quatre séries de facteurs. Le premier porte sur l'étude des perceptions soviétiques sur ces Etats. Sur ce point l'élément le plus important à noter est le fait que les Soviétiques envisagent à terme l'insertion au sein du système socialiste mondial des pays représentant le « flanc gauche de l'orientation socialiste ». Le second a trait au développement des relations multiformes que l'URSS entretient avec chacun de ces Etats (formation des cadres, coopération technique et militaire, coopération politique, économique ou idéologique). Le troisième concerne l'extension de ce réseau relationnel privilégié au reste des pays de la communauté socialiste (RDA et Cuba notamment). Le quatrième enfin touche à l'existence une forte solidarité diplomatique entre l'URSS et les pays à « orientation »socialiste confirmée sur des questions sensibles (Afghanistan Cambodge).
    The USSR in Africa : towards an extension of the world socialist System ?, by Zaki Laïdi Soviet interest in Black Africa and particularly in « confirmed socialist » countries such as Angola, Ethiopia and Mozambique has been increasing since the 1970s. These socialist countries have three common characteristics — reliance on Soviet political and military support, a willingness to join the socialist camp, and a privileged position in Soviet global strategy. In order to analyse Soviet relations with these countries, four factors must be taken into account. The fîrst should be a study of how they fit into the Soviet world view, considering that the Soviet Union envisages their eventual intégration within its world socialist System. The second factor is the develop-ment of various forms of Soviet aid to each of these countries in fields such as management training, technical and military cooperation, economie and ideological assistance. The third dimension is the extension of the privileged relationship to other countries within the socialist network such as Cuba and the German Démocratie Republic. Finally, attention should be given to the strong diplomatie support given by these « confirmed socialist » countries to the USSR on such sensitive questions as Afghanistan and Cambodia.
  • Le PCF et les euromissiles - Nicole Gnesotto p. 701-711 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le PCF et les euromissiles, par Nicole Gnesotto En 1977, le Parti communiste français rallie la dissuasion nucléaire française. En 1983, pour résoudre le problème des euromissiles, le PCF demande l'ouverture des négociations de Genève à l'ensemble des pays européens, France comprise. Le PCF aurait-il abandonné son nationalisme d'il y a cinq ans au profit d'une intégration de facto de la France dans l'OTAN ? Et comment réussira-t-il à concilier cette évolution avec une politique gouvernementale intransigeante sur l'indépendance des forces nucléaires françaises ? Autant de questions que le « pacifisme » communiste oblige aujourd'hui à poser, et, avec elles, celle de l'Europe que le PCF a désormais liée à celle de paix.
    The French Communist Party and Euromissiles, by Nicole Gnesotto In 1977, the Communist Party rallied nuclear dissuasion in France. In 1983, it called for the Geneva negotiations between ail European countries, including France, to solve the Euromissile crisis. Is it possible that the French Communist Party has abandoned its natio-nalism of 5 years ago in favour of the de facto intégration of France within NATO ? And how would it reconcile this development with the governmenfs intransigent policy towards the independence of France's nuclear force ? So many questions arise today in connection with communist « pacificism ». In addition, the FCP has now linked the question of European pacifîsm to that of peace.
  • Lectures

  • A travers les revues

  • Livres reçus par l'institut - p. 789-794 accès libre
  • Revues - p. 799-805 accès libre