Titre | Les réformes en Chine ou la stratégie du contournement | |
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Auteur | Yves Chevrier | |
Revue | Politique étrangère | |
Numéro | vol. 50, no. 1, 1985 | |
Page | 119-138 | |
Mots-clés (géographie) | Chine | |
Mots-clés (matière) | réformisme situation politique vie politique | |
Résumé |
En Chine, les réformes de l'après-Mao n'ont pas « percé » au hasard. Dès les premières années 80, elles ont adopté les contours d'une NEP : concessions à la paysannerie (allant jusqu'à la décollectivisa-tion), ouverture commerciale, technologique et financière sur l'extérieur. En revanche, les réformes du système industriel ont marqué le pas. Ce contraste n'est pas dû seulement aux divisions des pragma-tistes qui entourent Deng Xiaoping. Il traduit également, suivant l'auteur, une résistance différentielle du sytème aux réformes (urbaines et rurales) ainsi qu'un dualisme dans ses rapports avec la société résiduelle ou renaissante des villes et des campagnes. En sorte que les réformes de l'après-Mao auraient survécu au prix d'un véritable détour rural, tout comme la révolution chinoise, grâce à Mao, après 1927. Or, depuis l'automne 1984, le régime veut réinstaller le processus réformiste au cœur urbain du système. L'auteur ne pense pas que cela signifie la victoire des plus réformistes et la fin de la stratégie du contournement. A la faveur de la réforme des prix, un dualisme économico-organisationnel pourrait se mettre en place dans les villes comme une sorte de prolongement urbain de la NEP. Mais un régime post-stalinien peut-il socialement, politiquement, faire une NEP urbaine ? Face à ces enjeux, le pilotage à vue et le jeu de bascule politique chers à Deng Xiaoping semblent la seule issue viable. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Reforms in China or the Détour Strategy, by Yves Chevrier
Since they were decided in late 1978, China's économie reforms have been an overall success. But they did not succeed everywhere and in a random manner. They took root in the countryside and with the open-door policy, not in the industrial and urban kernel of the System. This specifie profile, reminiscent of the Soviet NEP in the 1920s, translates more than political disagreements within the pragmatic coalition that surrounds Deng Xiaoping. It also reflects different patterns of resistance (to reforms) between city and countryside within the communist power structure, as well as different patterns of interaction between the Communist establishement and rural and urban society : it could well amount to a rural detour reminiscent of Mao's avoidance of the cities after 1927. Since the fall of 1984, however, the reforms are to be relocated at the country's economic and political urban centers. The paper further argues that such a decision implies neither a total political victory for the more reformist wing of Deng's coalition, nor an end to the detour strategy. The new economic reforms could create a kind of urban NEP based on two sectors. The question, however, is whether a full-fledged post-Stalinist communist regime can politically neutralize the social consequences of an urban NEP as well as it has done, so far, with the consequences of the rural and open-door NEP of the past few years. Again, Deng's trial-and-error tactics and political stop-and-go strategy seem to be the only viable way-out. But they will, in the near future, face their most severe challenge test. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1985_num_50_1_3446 |