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Titre La France dans la politique occidentale de l'URSS
Auteur Marie Mendras
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 50, no. 3, 1985
Rubrique / Thématique
L'URSS de Gorbatchev
Page 653-668
Résumé La relation nouée par l'URSS avec la France de de Gaulle répondait au besoin, de part et d'autre, de trouver un interlocuteur privilégié dans le camp adverse. L'URSS recherchait, à travers la France, une détente générale Est-Ouest et un dialogue avec les Etats-Unis. La concrétisation de la détente au début des années 70 permit aux Soviétiques d'atteindre leurs principaux objectifs. La France n'était plus qu'un partenaire occidental parmi d'autres et son « instrumentante » dans la politique soviétique s'en trouvait diminuée. La détérioration des relations soviéto-américaines et du climat Est-Ouest ces dernières années aurait pu susciter une réactivation de la coopération politique entre Paris et Moscou, « sauveurs de la détente » après en avoir été les « pionniers ». Cependant, les dirigeants socialistes français ont adopté une attitude sans complaisance vis-à-vis de l'URSS et réaffirmé l'attachement à la solidarité atlantique et à l'unité européenne. Les Soviétiques dénoncent en cette politique un « européanisme » et un « atlantisme » nuisibles à l'indépendance de la France et à la détente. Ils préféreraient voir les Français rejouer un rôle de perturbateur au sein de l'Alliance atlantique. Le dialogue au sommet relancé depuis 1984 est plus un exercice diplomatique qu'un retour aux années 60.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais France in Soviet Policy towards the West, by Marie Mendras De Gaulle succeeded in setting up a dialogue between the Soviet Union and France which satisfied a desire on both sides to develop a privileged relationship in the opposite camp. Through its relations with France, the USSR was in fact seeking a general detente with the West and with the United States in particular. The Soviet Union achieved its principal objectives with the realization of détente in the early seventies and France became simply one among other Western partners. It thereby lost much of its importance as a tool of Soviet foreign policy. The détérioration of US-Soviet relations over recent years and in the general climate of East-West dealings could have led to renewal of political coopération between Paris and Moscow. The French socialist leadership, however, adopted an uncompromising stance towards the USSR, reiterating France's solidarity with the Atlantic Alliance and its European partners. The Soviets have denounced this policy of « europeanism » and « atlanticism » as detrimental to French independence and to detente. They would have preferred to see France playing once more a disruptive role within the Atlantic Alliance. The renewal of summit dialogue since 1984 is more of a diplomatie exercise than a return to the situation of the sixties.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1985_num_50_3_3490