Titre | Plasticité des spécialités - De la phtisiologie à la pneumologie et naissance de la réanimation | |
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Auteur | Eric Bret | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 156-157 mars 2005 La spécialisation de la médecine | |
Rubrique / Thématique | La spécialisation de la médecine XIXe-XXe siècles |
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Page | 88 | |
Résumé |
Les succès obtenus par la biomédecine dans le traitement des maladies infectieuses (vaccinations, antibiotiques) renforcent sa légitimité et l'acceptation par le public d'une dynamique d'expansion soutenue. C'est dans ce contexte porteur que s'opère une extension des pratiques médicales aux « maladies chroniques », laquelle prend la forme d'une véritable mutation dans le cas de la phtisiologie et de la réanimation. Dans les années 1950, la première est une spécialité installée qui a bénéficié de l'essor du dispositif de lutte contre la tuberculose. À la même époque, la seconde ne fait qu'émerger sous la forme d'unités de ventilation artificielle des poliomyélites respiratoires. Mais toutes deux sont remises en question par le développement des nouveaux traitements (antituberculeux, vaccinations). La phtisiologie se transforme alors en pneumologie au cours d'un processus où elle joue de sa position dominante pour peser sur son environnement : sur le public, les tutelles, les médecins généralistes, les professions paramédicales et les malades. De son côté, la réanimation transforme son recrutement qu'elle élargit notamment aux maladies broncho-pulmonaires chroniques. Et ces évolutions parallèles convergent vers un appareillage à domicile des malades concernés. Ce processus peut être rapporté à une transformation très générale des pratiques, des infrastructures et des modalités d'organisation. Accéléré et poussé à la limite dans le secteur en crise considéré, il permet aussi de préciser la capacité du dispositif biomédical à définir et imposer ses champs d'intervention. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The success obtained by biomedicine in the treatment of infectious disease (vaccinations, antibiotics) enhances its legitimacy and public acceptance of its continued expansionist thrust. It is in this buoyant context that an extension of medical practices to “chronic diseases” takes place — one amounting to a real mutation in the cases of phthisology and intensive care. In the 1950's the first was a recognized speciality that had benefited from the development of the campaign against tuberculosis. At the same time the second is just emerging in the form of artificial lungs for polio victims. But both are called into question by the development of new treatments (anti-tubercular, vaccinations). Phthisiology then becomes pneumology over the course of a process in which, relying on its dominant position, it brings its weight to bear on its environment: on the general public, the authorities, general practitioners, the paramedical professions and patients. On the side of intensive care the recruiting ground is enlarged to cover, among others, chronic broncho-pulmonary diseases. And these parallel developments converge towards a homecare equipping of the patients concerned. This process may be seen as a very general transformation of practices, infrastructure and mode of organization. Quickened and pushed to the limit in the sector in crisis considered, it also makes it possible to measure the capacity of the biomedical project to define and impose its fields of operation. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_156_0088 |