Titre | Maintien et reconversion des noblesses ottomanes aux débuts de la République turque | |
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Auteur | Olivier Bouquet | |
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 99, juillet-septembre 2008 Aristocraties européennes et césure de la Grande Guerre | |
Rubrique / Thématique | Aristocraties européennes et césure de la Grande Guerre |
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Page | 129 | |
Résumé |
Si la guerre mondiale a eu des conséquences politiques remarquables en ce qu'elle a entraîné la disparition de l'Empire ottoman et l'institution de la première république en Méditerranée orientale en 1923, elle n'a pas produit les effets sociaux prêtés par l'historiographie républicaine turque, à savoir l'institution radicale d'une société méritocratique sur les ruines d'une structure sociale d'ancien régime. L'apparition de nouvelles activités au sein de l'État avaient favorisé à la fin de l'Empire la reconversion des bureaucrates, en sorte que lorsque la république fut instituée, la réputation de certains fils de dignitaires comme juristes, universitaires ou gestionnaires surpassait largement la perception qu'ils donnaient d'eux en tant qu'hommes d'ancien régime : ils trouvèrent aisément leur place dans un nouveau régime qui valorisait leur compétence plus qu'il ne s'embarrassait de leur origine, au point que certains d'entre eux devinrent ensuite députés de circonscriptions dans des régions que leurs ancêtres avaient tenues sous leur coupe à l'époque ottomane. Bref, si la Turquie républicaine proclamait la rupture la plus complète avec l'ancien régime dans la poursuite des objectifs affichés par le nationalisme kémaliste, elle trouvait dans le maintien et la valorisation des anciennes noblesses impériales le moyen de renforcer les cadres de l'État et d'asseoir sa légitimité. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
While the world war had noticeable political consequences in that it brought about the disappearance of the Ottoman empire and the institution of the Middle East's first republic in 1923, it did not produce the social effects Turkish republican historiography has given it, i.e. the radical institution of a meritocratic society on the ruins of an ancien regime social structure. The arrival of new State activities had encouraged the reconversion of bureaucrats at the end of the Empire, so that when the republic was set up, the reputation of certain dignitaries' sons as jurists, academics or managers largely surpassed the perception they gave of themselves as men of the ancien regime: they easily found their place in a new regime that valorized their competence more than it worried about their origin, to the extent that some of them then became parliamentarians of circumscriptions in regions their ancestors had held in their power during the Ottoman period. To put it succinctly, while republican Turkey proclaimed the most complete break-off with the ancient regime in pursuing the aims announced by Kemalist nationalism, it found the means of reinforcing the State's executives and establishing its legitimacy in the continuity and valorization of the former imperial nobility. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_099_0129 |