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Titre L'artiste Andreas Paul Weber entre national-bolchevisme, nazisme et antifascisme : image, mémoire, histoire
Auteur Claire Aslangul
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 99, juillet-septembre 2008 Aristocraties européennes et césure de la Grande Guerre
Rubrique / Thématique
Aristocraties européennes et césure de la Grande Guerre
Page 160
Résumé Les œuvres du dessinateur Andreas Paul Weber (1893-1980) sont largement considérées comme des « icônes de l'antifascisme ». Pourtant, des travaux universitaires ont mis en doute la « résistance » de l'artiste à l'époque nazie, menée au nom d'un nationalisme exacerbé et « barbare », puis relayée par une participation au système de propagande national-socialiste. Quels processus ont rendu possible cette évolution des interprétations ? À l'aide du modèle classique de communication, on peut retracer comment les mises en scène réalisées par les émetteurs des images (l'artiste et les responsables d'exposition) ont modifié le sens des messages visuels, et comment, dans le système de significations de l'après-guerre, ce nouveau sens a pu rencontrer les horizons d'attente des récepteurs. Une œuvre de 1934, figurant un cheval hurlant, livre un bon exemple de « l'opportunisme visuel » de Weber : évoquant le triste destin de l'Allemagne si elle s'écartait du chemin ultranationaliste prôné par le mouvement national-bolchevique, l'œuvre est présentée plus tard comme prémonition des désastres de la guerre de Hitler – après Guernica et les chevaux torturés de Picasso, qui douterait de cette interprétation ?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The works of illustrator Andreas Paul Weber (1893-1980) are widely regarded as “icons of antifascism”. Yet, academic studies have cast doubt on the artist's “resistance” during the Nazi era, carried out in the name of an extreme and “barbaric” nationalism, and then relayed through his participation in the national-socialist propaganda system. Which processes have made it possible for interpretations to evolve? Using the traditional communication model, we can trace how the performances created by the image issuers (the artist and exhibition officials) have changed the meanings of these visual messages, and how, in the post-war system of significances, these new meanings have met the receivers' horizons of expectation. A 1934 work, which represents a screaming horse, gives a good example of Weber's “visual opportunism”: first suggesting the sad fate of Germany should it deviate from the ultranationalist path advocated by the national-bolshevik movement, the work is later presented as a premonition of the disasters of Hitler's war – after Guernica and Picasso's tortured horses, who would doubt this interpretation?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_099_0160