Titre | L'asymétrie des comportements amoureux : violences et passions dans le crime dit passionnel | |
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Auteur | Mercader Patricia, Houel Annik, Sobota Helga | |
Revue | Sociétés contemporaines | |
Numéro | no 55, 2004 | |
Page | 91-113 | |
Résumé |
Cet article est basé sur une recherche qui porte sur trois cent trente-sept crimes dits passionnels en France sur une période de dix ans. Il montre que les hommes et les femmes ne tuent pas leurs partenaires amoureux (et quelques autres...) dans les mêmes circonstances ni pour les mêmes raisons, et que les hommes et les femmes qui en viennent à tuer un
partenaire amoureux partagent un modèle particulier de relations.
Les sociologues féministes analysent le meurtre du partenaire amoureux comme un effet extrême de la dynamique du pouvoir dans les rapports de genre, alors que les psychologues se
centrent sur les aspects subjectifs de la relation d'objet. Le débat entre ces deux approches
est très conflictuel. Notre étude met en évidence l'interaction complexe des facteurs sociaux,
intrapsychiques et intergénérationnels dans le développement (ou, par conséquent, la prévention et le traitement) de la violence dans la sphère des relations sexuées et familiales. Toute
tentative de réconcilier la recherche psychologique avec la lutte pour l'égalité, de créer des
liens entre les approches féministe et clinique, doit comprendre comment la société encourage un modèle de l'amour fondé sur la fusion et l'appropriation de l'autre... car la relation
entre hommes et femmes est la seule où le dominant et le (la !) dominé (dominée !) sont supposés s'aimer, et en fait s'aiment souvent, quoi que signifie l'amour pour tel ou tel individu. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Asymetry in Intimate Behaviors : Violences and Passions in so-called Passion
Crime.
This paper is based on a research about 337 so-called « passion crimes » in France
over ten years. It shows that, 1) men and women do not kill their intimate partner
(and some others...) in the same circumstances or for the same reasons, and 2) men
and women who eventually kill an intimate partner share a specific model of relationship.
Feminist sociologists analyze intimate partner murders as an extreme effect of the
power dynamics of gender, while psychologists focus on the subjective aspects of
object relations. As can be expected, the debate between these approaches is a very
conflictual one. But our study points to the complex interplay of social, intrapsychic
and intergenerational factors in the development (or in consequence, the prevention
and treatment) of violence in the sphere of gender and family relations. Any attempt
to reconcile psychological research with equalitarian advocacy, to create links between feminist and clinical approaches, must understand how society encourages the
merging and proprietorship model of love... as the relationship between men and
women is the only one where the dominant and the dominated are supposed to, and
in fact often do, love each other, whatever love means for an individual. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_055_0091 |