Titre | Politiques monétaires : dans la trappe ? Département analyse et prévision de l'OFCE | |
---|---|---|
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) | |
Numéro | no 107, octobre 2008 Dossier : Perspectives 2008-2009 | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Perspectives 2008-2009 - Études spéciales |
|
Page | 285-306 | |
Résumé |
Depuis la panique qui s'est déclenchée à l'été 2007 sur les marchés financiers et face aux risques de récession qui pèsent sur les économies, les grandes banques centrales n'ont pas ménagé leurs efforts. La Réserve fédérale, et dans une moindre mesure la Banque d'Angleterre, ont mené jusqu'en mai 2008 un round de baisse de taux d'intérêt directeur tandis que la BCE, dans un sursaut d'inquiétude face au risque d'une hausse de l'inflation, relevait une dernière fois le sien le 8 juillet. Mais la faillite de Lehman Brother le 15 septembre a contraint les autorités monétaires à une nouvelle action coordonnée et forte de baisse des taux, action facilitée par le repli des prix du pétrole et les signes croissants d'affaiblissement des économies. Le mouvement devrait s'achever aux États-Unis fin octobre avec la baisse à 1 % des Fed funds. La BCE pourrait réduire son taux à 3,25 % d'ici le début 2009 et la Banque d'Angleterre, à 3,75 % dans le courant du deuxième semestre 2009. Mais surtout, en l'absence de transmission de la politique monétaire aux marchés, du fait de la défiance des banques à se prêter entre elles et des primes de risque demandées sur les faibles volumes échangés, les banques centrales ont dû intervenir massivement sur le marché interbancaire. D'importantes injections de liquidités ont été faites en même temps que se multipliaient les facilités de paiements auprès de l'ensemble des banques.Mais ces politiques monétaires pourraient se retrouver piégées dans une trappe à liquidité si la confiance ne revenait pas rapidement sur les marchés. D'une part, la chute des taux sur les obligations publiques témoigne de la fuite de l'épargne vers les actifs les moins risqués. Alors que les taux sur les prêts interbancaires demeurent très élevés, les taux sur les titres publics sont quasiment nuls. D'autre part, la rapide dégradation des bilans des banques menace de conduire à un apurement par restriction des conditions de crédits. Cette crainte est visible dans les réponses aux enquêtes auprès des banques mais n'est pas validée par les données de prêts. Seul le secteur hypothécaire des États-Unis semble véritablement en situation de credit crunch. Dans l'hypothèse où les banques ne voudraient plus prêter aux ménages ni aux entreprises, une relance budgétaire pourrait s'avérer alors nécessaire. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
Since August 2007, interbank interest rates have remained stubbornly high despite all measures taken by major central banks, both in terms of liquidity facilities and interest rates. Central banks' interest rates have been strongly cut in the US and to a lesser extent in the UK, with a view to limit the impact of the financial crisis on the real economy. The ECB increased its rate in July 2008 fearing there could be second round effects of the past rise in energy prices, but finally took part to the joint concerted interest cut by major central banks in October. Central banks are taking all possible measures to bring back confidence on markets and to avoid a credit crunch which would plunge their economies in a deep recession. There is however an unavoidable risk for monetary policies to fall into a liquidity trap.JEL Classification : E52. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_107_0285 |