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Titre Pour une politique des droits subjectifs : la lutte pour les droits comme lutte politique
Auteur Colliot-ThÉlÈne Catherine
Mir@bel Revue L'Année sociologique
Numéro vol. 59, no 1, 2009 Pour une sociologie politique du droit (1)
Page 231-258
Résumé Héritiers d'une pensée politique qui s'est constituée autour de l'État, les philosophes contemporains tardent à réfléchir les implications de l'érosion de la souveraineté étatique, constatée par les politistes, les sociologues et les juristes. Les grandes œuvres de la philosophie politique moderne, de Hobbes à Hegel, fournissent pourtant les moyens de concevoir la constitution du sujet politique comme sujet de droits, sur le fond de la disparition des appartenances statutaires. Déterminée nationalement, la citoyenneté est la dernière appartenance statutaire. Elle est aujourd'hui fragilisée par la pluralisation non hiérarchisée des instances de pouvoir, politiques, juridiques et économiques. Il est urgent de repenser la notion de démocratie en liaison avec cette nouvelle configuration des pouvoirs susceptibles de garantir des droits. Cette démarche passe par une réappréciation des objections que certains juristes ont opposées à la notion de droits subjectifs. Sous réserve de déconnecter celle-ci de la représentation de droits que l'individu posséderait par nature, il est possible d'en faire le point de départ d'une collaboration féconde entre les philosophes, juristes, politistes et sociologues qui s'attachent à comprendre les évolutions du monde contemporain.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Heirs to a body of political thought which grew up in reference to the State, contemporary philosophers have been slower than political scientists, sociologists and jurists in considering the implications of the erosion of state sovereignty. The major works of modern political philosophy from Hobbes to Hegel give the tools for conceiving the constitution of the political subject as a subject of rights, insofar as statutory membership progressively disappears. Determined nationally, citizenship is the last statutory membership. But citizenship is today weakened by the non-hierarchical pluralization of political, judicial and economic powers. It is urgent to reconsider the concept of democracy in relation to this new constellation of the powers, which may guarantee rights. It is above all important to re-evaluate the objections of certain jurists to the idea of subjective rights. Provided that we disconnect this idea from the representation of rights that the individual has by nature, it is possible to make subjective rights the point of departure for a fertile collaboration among philosophers, jurists, political scientists and sociologists who set out to understand the evolution of the contemporary world.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANSO_091_0231