Titre | Réformer l'État : avec, sans ou contre ses serviteurs ? | |
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Auteur | Lulin Élisabeth | |
Revue | Pouvoirs | |
Numéro | no 117, 2006/2 Serviteurs de l'Etat | |
Page | 55-70 | |
Annexes | Schémas | |
Mots-clés (matière) | autonomie Etat fonctionnaire gestion du personnel politique de l'emploi réforme syndicalisme université | |
Mots-clés (géographie) | France | |
Résumé |
Réformer l'État, si l'on veut un changement réel et durable des structures et des comportements influant sur les coûts et la qualité du service public, n'est possible qu'avec l'adhésion des fonctionnaires. Pourtant peu nombreux sont les exemples réussis d'association des fonctionnaires à la réforme. Nous avançons trois hypothèses pour expliquer ce paradoxe. D'une part, la fragmentation extrême du terrain administratif français entre de multiples corps de fonctionnaires et d'innombrables démembrements de l'État oblige le réformateur à composer avec des intérêts très dispersés et d'autant plus âprement défendus qu'ils sont institutionnalisés ; d'autre part, la pratique actuelle du dialogue avec les agents – ou de ce qui en tient lieu – est un rituel hyper-centralisé, dominé par le face-à-face avec les syndicats et donc fort politisé, au lieu du dialogue décentralisé, passant par une mobilisation des divers échelons d'encadrement, que l'on voit ailleurs ; enfin, la négociation sur la réforme intervient dans un vide, non sur le terreau d'un dialogue managérial au quotidien, et ce faisant cristallise toutes les aspirations et frustrations au lieu de débattre de manière dépassionnée des projets de changement proposés. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
A reform of the state that would bring about a real and lasting transformation of the structures and the behaviours that influence the cost sand the performance of the public sector is possible only with the support of civil servants. Yet, there are few successful examples of an involvement of civil servants in the reform process. Three hypothesises are put forward to explain this paradox. First, the extreme fragmentation of the French public administration between numerous corps of civil servants and multiple levels makes it necessary for the reformer to come to terms with many different interests that are all the more bitterly defended that they are institutionalized. Second, the current process of dialogue with the civil servants – or what stands for it – is a highly centralized ritual, dominated by a highly politicized encounter with the unions, instead of being the decentralized dialogue mobilizing the various levels of management that exists elsewhere. Third, the negotiation about the reform occurs in a vacuum instead of being backed by a practice of ongoing debate and it therefore crystallizes many aspirations and frustrations instead of leading to a dispassionate discussion of the proposed changes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POUV_117_0055 |